Docteur Salomon GLÜCK
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| | Abraham Salomon GLÜCK est né le 5 novembre 1914 à Zurich en Suisse. En 1921 avec sa famille il émigre à Strasbourg où il fera ses études secondaires. Il est naturalisé français en 1926. Il poursuit ses études de médecine et après son externat obtient le titre de docteur en médecine. Ayant passé un concours hospitalier à Londres (Grande-Bretagne) auquel il a été reçu en 1938 il travaille à Londres comme médecin hospitalier jusqu’à la déclaration de guerre. En 1939 voulant exprimer sa reconnaissance envers le pays qui l’a accueilli ainsi que sa famille, il rentre en France et est recruté à Strasbourg le 16 septembre 1939 (matricule 1572), incorporé et affecté au 146e RIF, envoyé sur la ligne Maginot comme médecin sous-lieutenant, pendant la campagne de 1939-1940. Il est fait prisonnier militaire et envoyé à l’Oflag 12 B Mayence et Hadamar, Francfort-sur-le-Main (Allemagne). Il en est libéré assez rapidement, comme le souligne Madame Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY, c’est une bizarrerie des nazis ! Les médecins juifs ont été parmi les premiers prisonniers militaires libérés en 1941 (un autre destin leur étant réservé). Les lois de l’Etat Français interdisant aux médecins juifs d’exercer leur métier, Salomon GLÜCK va entrer comme docteur à la Maison d’Enfants des Morelles où il arrive le 21 octobre 1941.
Il apportera un suivi régulier des enfants.
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Source : Archives Municipales de Broût-Vernet
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Il est recensé pour la dernière fois à Broût-Vernet le 27 mai 1943. Devant la menace d’une arrestation il quitte Broût-Vernet et rejoint à Brive-la-Gaillarde sa famille dont plusieurs membres font partie de la Résistance. Sa sœur Rose est arrêtée et déportée le 29 avril 1944 à Auschwitz par le convoi N° 72. En février 1944 il part alors pour Lyon où il continue la Résistance. Le 24 avril 1944 il est arrêté chez ses parents, tabassé par la Milice et emmené au Fort de Montluc. Il est transféré le 11 mai 1944 à Drancy où il est interné sous le matricule N° 21530. Il est déporté le 15 mai 1944 de Drancy dans le convoi N° 73. Ce convoi est particulier à double titre. Premièrement il est composé uniquement d’hommes, 878 au total. Deuxièmement, il a une double destination, comme l’explique Serge Klarsfeld, « Selon les dépositions des rescapés recueillies au Ministère des Anciens Combattants il est évident qu’une partie du convoi est allée à Kaunas (Kovno) en Lithuanie, tandis qu’une autre partie allait à Reval en Esthonie ». Kaunas et Reval étaient à la fois des camps de travail et d’extermination par balle puisque selon Serge Klarsfeld « périodiquement les SS venaient chercher des groupes pour les exécuter dans la forêt ».
Sources : - Archives Départementales de l’Allier 996 W 122.01, 254. 01, 254.02, - Archives Départementales du Rhône 31 J 152 - Archives Municipales de Broût-Vernet - Centre de Documentation Juive Contemporaine - Mémorial de la Déportation des Juifs de France Serge Klarsfeld 1979 - Nous sommes 900 Français Eve Line BLUM-CHERCHEVSKY dont cette biographie est largement inspirée
© AFMD de l’Allier
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