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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier

LISTE des DÉPORTÉS

de

SAINT-GÉRAND-LE-PUY


établie par l’AFMD de l’Allier 


Famille BLOCH

 

BLOCH Jules

est né le 5 décembre 1901 à Fénétrange (57). Ses parents Alexandre et Clémentine née LÉVY sont quincailliers à Fénétrange. Il est le frère de Maurice.

Il exerce lui-même la profession de quincaillier à Fénétrange. Il est mobilisé en 1939 et après avoir été démobilisé il rejoint sa famille le 13 juillet 1940 à Saint-Gérand-le-Puy (03). Son beau-frère Paul LÉVY et sa femme Jeanne née BLOCH avaient quitté Fénétrange de leur propre initiative pour ne pas en être expulsés.

  

Il est fiché par l'Etat Français en 1943 en tant que Juif français (Fiche orange).

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Célibataire il  habite chez son beau-frère Paul LÉVY,marchand de bestiaux, aux Etourneaux Route de Varennes-sur-Allier. Il travaille comme ouvrier agricole.

Réquisitionné comme garde-voie il est arrêté le 5 octobre 1943 près de la gare de Magnet (03) alors que des tracts ont été trouvés à proximité. Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).


Il est déporté le 17 janvier 1944 de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 19 dans le convoi N°I.171. Il reçoit le matricule N°40760 et après la quarantaine il est transféré à Dora.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943.Le chantier dure de septembre 1943 à mars 1944.Pendant ce temps les déportésqui travaillent en deux équipes de douze heuressont logés dans les galeries du tunnel dans des conditions inhumaines. Ils couchent à même le sol et ne sortent que très rarement à l'air libre. La mortalité pendant cette période connue comme l'Enfer de Dora est très élevée.Les cadavres arrivent sans cesse au crématoire de Buchenwald et trois convois de 1000 malades sont envoyés à Maïdanek, puis à Bergen Belsen. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Dora devient autonome en octobre 1944. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Il décède

- le 2 mars 1944 en Allemagne selon l’état civil de Fénétrange.

- le 7 mars 1944 en Allemagne selon le JO N° 9 du 11 janvier 2009.

En fait Jules BLOCH ne décède pas à cette date, car son nom figure sous le N° 77 sur la liste des transferts de Dora à Bergen Belsen le 27 mars 1944.

En fait Bergen Belsen n’est nullement « un camp de repos », mais un camp-mouroir.

C’est là que disparaît Jules BLOCH à une date non connue selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

La carte de Déporté Politique  N° 1.118.11771 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du 30  juin 1954.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 26 novembre 2008 paru au Journal Officiel N° 9 du 11 janvier 2009.

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 756 W 1, 1864 W 1, 1580 W 7, 1289 W 91,  996 W 46.01, 996 W 778 W 112,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38, recensement de 1943

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen

- Etat civil de Fénétrange (57)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004



Recensement des Juifs à Saint-Gérand-le-Puy en 1941. Source : Archives Départementales de l’Allier  756 W 1

 

BLOCH  Maurice

est né le 19 novembre 1891 à Fénétrange (57). Ses parents Alexandre et Clémentine née LÉVY sont quincailliers à Fénétrange.

Il est fiché par l'Etat Français en 1943 en tant que Juif français (Fiche orange).

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Comme son frère  Jules il est quincaillier et célibataire. Il habite aussi chez son beau-frère Paul LÉVY, marchand de bestiaux, aux Etourneaux  Route de Varennes.

A la différence de son frère il est arrêté  par mesure de persécution, c’est-à-dire parce que Juif, le 6 octobre 1943 vers 8 heures à Saint-Gérand-le-Puy.

Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) d’où il est transféré à Drancy le 16 novembre 1943. Il y est inscrit sous le matricule N° 8265.

Le 20 novembre 1943 il est déporté de Drancy à Auschwitz  par le convoi N° 62.


Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_7.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos des déportés du convoi N° 62: " 634 hommes, 556 femmes et 10 indéterminés. 83 enfants de moins de 12 ans; 164 de moins de 18 ans. (...) A l'arrivée à Auschwitz, 241 hommes furent sélectionnés avec les matricules 164427 à 164667 ainsi que 45 femmes (Mles 69036 à 69080). 914 déportés furent aussitôt gazés. En 1945, 29 survivants dont 2 femmes."

Il décède 

- le 20 novembre 1943 à Auschwitz selon l’état civil de Fénétrange.

- le 25 novembre 1943 à Auschwitz selon le JO N° 9 du 11 janvier 2009.

 

Rappel de la loi dite  « Loi Badinter »

C’est donc la date du 25  novembre 1943 qui doit être retenue pour le décès de Maurice BLOCH.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 26 novembre 2008 paru au Journal Officiel N° 9 du 11 janvier 2009.

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 756 W 1, 1864 W 1,1580 W 7, 1289 W 91,  996 W 46.01, 996 W 778 W 112,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38, recensement de 1943,

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Centre de Documentation Juive Contemporaine C62_7

- Etat civil de Fénétrange (57)

- KLarsfeld Serge Mémorial de la déportation des Juifs de France 1978

- yadvashem.org Feuilles de Témoignage

 

Famille BLUM Marcel, Gilberte  et Nicole

 

Gilberte Jenny LÉVY est née le 28 octobre 1903  au domicile de ses parents  6, faubourg d’Alsace à Remiremont (88). Son père  Nathan est rabbin et sa mère Mathilde  née DREYFUS est femme au foyer.

Marcel BLUM est né le 12 juin 1896 au domicile de ses parents à Jussey (70). Son père Albert est négociant et sa mère Rose née PICARD est femme au foyer.

Ils se marient le 20 juin 1932 à Paris (4ème) et Nicole naît le 6 mars 1933  à Boulogne-Billancourt (92).

Juge au siège du Tribunal de Troyes  Marcel BLUM est  exclu de la magistrature en raison de la loi anti-juive du 3 octobre 1940 et mis à la  retraite d’office. 

De gauche à  droite : Gilberte, Marcel et Nicole à Saint-Gérand-le-Puy en août 1942  (Archives de la famille Lévy-Schwartz)

Marcel et Gilberte BLUM sont fichés par l'Etat Français en 1943 en tant que Juifs français (Fiches oranges).

Source des documents ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Le  3 janvier 1942 ils viennent s’installer  à Saint-Gérand-le-Puy  au lieu dit  Demoiselle  Route de Varennes où résident déjà les parents de Gilberte, Nathan et  Mathilde LÉVY.

Marcel BLUM est arrêté le 6 octobre 1943 ainsi que Maurice BLOCH et Paul SCHWARTZ. Il est transféré à Lapalisse (03), puis à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).



Le 16 novembre 1943 il est transféré à Drancy où il reçoit le matricule N° 8258. Il est déporté le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi N° 62.

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_8.


Le 16 novembre 1943 il est transféré à Drancy où il reçoit le matricule N° 8258. Il est déporté le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi N° 62.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos des déportés du convoi N° 62: " 634 hommes, 556 femmes et 10 indéterminés. 83 enfants de moins de 12 ans; 164 de moins de 18 ans. (...) A l'arrivée à Auschwitz, 241 hommes furent sélectionnés avec les matricules 164427 à 164667 ainsi que 45 femmes (Mles 69036 à 69080). 914 déportés furent aussitôt gazés. En 1945, 29 survivants dont 2 femmes."

Il décède le 23 novembre 1943 à Auschwitz Birkenau (Pologne)  selon le  JO N° 228 du 2 octobre 1987.

Son décès n’est pas transcrit à l’état civil de Jussey.

 

Gilberte BLUM est arrêtée le 15 octobre 1943 et est transférée le 16 novembre à Drancy où elle reçoit le matricule N° 8259.

Elle est déportée le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi N°62.

Elle décède le 23 novembre 1943 à Birkenau selon l’état civil de Remiremont et le JO N° 228 du 2 octobre 1987.       

 

Nicole BLUM 



Nicole Blum


est née le 6 mars 1933 à Boulogne-Billancourt (92). Elle est arrêtée le même jour que sa  mère Gilberte et ses grands-parents Nathan et Mathilde.

Selon plusieurs  témoignages concordants, Nicole est chez le coiffeur quand les nazis viennent arrêter ses parents.

Témoignage  d’Annie SCHWARTZ, petite-cousine de Nicole :

«  Un drame dans le drame dont tout  le village se souvient encore s’est joué ce jour-là. Ma petite cousine Nicole (enfant brillante de deux ou trois ans mon aînée, petite-fille du Rabbin Nathan Lévy) était chez le coiffeur dans le centre du village (très loin de chez  elle). De 100 mètres en 100 mètres on avait fait passer le message jusque chez Rouchon, le coiffeur, qu’ « ils » étaient chez les Lévy. On fit attendre et attendre Nicole et flairant peut-être quelque chose elle finit par partir. Arrivée au sommet de la côte de chez les Perrin, tout le monde essaya de la retenir, mais elle vit en contrebas le camion devant chez elle et personne ne put la retenir ! ».

Elle est transférée à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), puis le 16 novembre à Drancy où elle reçoit le matricule N° 8260.

Elle est déportée à Auschwitz  le 20 novembre 1943 par le convoi N°62.

Elle décède le 23 novembre 1943 à Birkenau selon l’état civil de Boulogne-Billancourt  et le JO N° 228 du 2 octobre 1987.       

Marcel , Gilberte et Nicole BLUM sont déclarés "Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 25 août 1987 paru au Journal Officiel N° 228 du 2 octobre 1987.
  

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 756 W 1, 1864 W 1,1289 W 91,  996 W 46.01,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38, recensement de 1943,

- Archives des familles Lévy et Lubetzki

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Etat civil de Boulogne-Billancourt (92), Jussey (70) et  Remiremont (88)

- Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978

- Klarsfeld Serge Mémorial des Enfants Juifs Déportés de France Serge FFDJF 1994

- Témoignage d’Annie Schwartz-Lévy 

yadvashem.org Feuilles de Témoignage

                                     

 

Famille Nathan et Mathilde LÉVY


Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1


Nathan  LÉVY Mathilde LÉVY

Photos : Archives de la famille LUBETZKI



Nathan Eugène LÉVY  est né le 4 mars 1869 à Kuttolsheim (67). Il est le fils de Raphaël et d' Henriette née LEHMANN. Il épouse Mathilde DREYFUS qui est née le 15 février 1874 à Hagenthal-le-Bas (68). Elle est la fille d’Abraham et de Rebecca née LEHMANN.

Nathan est rabbin à Corfou (Grèce), puis pendant la Première Guerre Mondiale il est nommé Aumônier des Armées et reçoit la Croix de Guerre. Il est nommé, en qualité de Rabbin, chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 24 mai 1924 publié au Journal Officiel du 25 mai 1924, pris sur le rapport du Ministre de l'Intérieur. Il est ensuite rabbin à Remiremont (88), puis à Rouen (76). Il est choisi en 1926 par le Consistoire de Paris comme rabbin au Temple de Montmartre et enfin à la synagogue de la rue des  Tournelles à Paris (4ème). Nathan et Mathilde habitent un logement de fonction au-dessus de la synagogue Place des Vosges à Paris jusqu’en 1936, année de sa retraite, et ils emménagent dans le 17ème au  15, rue Jacquemont.

Source du document ci-contre: Archives de la famille LUBETZKI.
Pendant la  guerre 1939-1940 ils rejoignent  leur fille Gilberte près de  Troyes, puis face à l’avance de l’armée  allemande, se réfugient au Blanc (Indre) le temps  d’un bref séjour avant de s’installer le 20 mai 1941 au lieu-dit Demoiselle à Saint-Gérand-le-Puy  où habitent sa sœur Hortense et son époux Gabriel SCHWARTZ et leurs enfants.

Nathan et Mathilde LÉVY sont fichés par l'Etat Français en 1943 en tant que Juifs français (Fiches oranges).

Source des documents ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.


Nathan et Mathilde sont arrêtés le 15 octobre 1943 à 12 heures à Saint-Gérand-le-Puy. Ils sont internés à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03). De là ils sont transférés à Drancy le  16 novembre 1943. Nathan reçoit le matricule N°8256 et Mathilde le N° 8257.


Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_28.

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_29.


Ils sont déportés le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi N°62.

Nathan décède le 25 novembre 1943 à Auschwitz selon le JO N° 296 du 21 décembre 1995.

Mathilde décède le 25 novembre 1943 à Auschwitz selon le JO N° 207 du 6 septembre 1995.

 

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 756 W 1, 1864 W 1,1289 W 91, 996 W 270, 996 W 778 W 112,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38, recensement de 1943

- Archives des familles Lévy et Lubetzki

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Centre de Documentation Juive Contemporaine C62_28, C62_29,

- Consistoire Central des Israélites de France et d'Algérie en souvenir de nos rabbins et ministres officiants victimes de la barbarie nazie Jacobs éditeur Paris janvier 1947

- Etat civil de Hagenthal-le-Bas (68) et Kuttolsheim (67)

- Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur

- Klarsfeld Serge Mémorial de la déportation des Juifs de France  1978

 


 

BONNEAU du MARTRAY Gilberte Marguerite Marie

BONNEAU du MARTRAY Gilberte Marguerite Marie

est née le 4 janvier 1901 au domicile de Louise-Marie BESSE au bourg de Saint-Gérand-le-Puy (03). Son père Maurice est propriétaire et sa mère Marie-Gilberte née BESSE est sans profession. Ils habitent à Saint-Romain-la-Motte (42).

Catholique fervente elle souhaitait devenir carmélite, mais des événements familiaux graves (décès d’un frère, maladie de son père), puis la déclaration de guerre ne lui permettent pas de répondre à cette vocation.

Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.

Après avoir passé son diplôme elle devient infirmière bénévole  S.B.M.(Secours aux Blessés Militaires) à l’Hôpital Militaire du Val-de-Grâce.  Patriote ardente elle favorise l’évasion de pilotes britanniques, ce qui lui vaut d’être recrutée comme agent par l’Intelligence Service.

Résistante à Combat Zone Nord et membre du réseau Hector, elle « organise l’évasion de soldats alliés recherchés par l’ennemi et participe activement à la recherche et la transmission de renseignements sur l’ennemi » 

Suite à une erreur dans la transmission d’un message elle est arrêtée à son domicile à Paris le 9 mars 1942 par la Gestapo qui remonte la filière. Elle est alors internée à La Santé, puis à Fresnes.

    Elle est déportée N.N. (Nuit et Brouillard)  le 11 décembre 1942 à la prison de Sarrebruck où elle est jugée par la Haute Cour de Berlin le 15 octobre 1943. Elle écrit dans sa lettre du 14 octobre :

«  …je vais être jugée demain 15  octobre et serai certainement condamnée à mort. Je suis également prête à vivre pour me dévouer aux familles de nos camarades fusillés et prête à mourir,heureuse et fière, pour mon Pays qui ne m’a jamais déçue. Je quitterai la vie sans regret ; elle est trop douloureuse pour valoir une larme…

… Que Dieu vous aide et vous bénisse…

… Vive la France ! Embrasse Paris pour moi. Soyez heureux : je le suis… 

(Sarrebruck, 14 octobre 1943). »

 

Elle est effectivement condamnée à mort et internée à la prison de Cologne où elle passe quatre mois aux fers. Puis selon la famille elle est graciée sur intervention d’un général allemand qu’elle avait soigné au Val-de-Grâce. Elle est internée le 17 novembre à Lübeck-Lauerhof, prison située dans le Holstein et lieu d’application des peines pour les femmes « NN », puis à la prison de Cottbus le 5 avril 1944.

Elle est transférée successivement

-  à Ravensbrück Matricule N° 84093

-  à Mauthausen  Matricule N° 13118

-  au camp mouroir de Bergen-Belsen

Elle décède en avril 1945 à Bergen-Belsen selon le JO du 30 septembre 1987 et l’état civil de Saint-Gérand-le-Puy.

 

Témoignage d’une compagne de captivité transmis par la famille :

«  ….C’était une fille magnifique. Jamais vous ne comprendrez ce qu’elle a pu être pour nous au cours de ces deux années, ni tout le bien qu’elle a fait. Son courage ? Jamais elle n’a eu peur, jamais elle n’a faibli : dès le premier jour elle avait fait le sacrifice de sa vie. Sa bonté ? De la vraie bonté qui sait toucher tout de suite le fond des cœurs, qui comprend, qui aide et qui console. Si elle n’est pas revenue  c’est un peu de sa faute, se privant souvent pour d’autres du peu qu’elle avait. Sa douceur ? Sa distinction si vraie ? Et cet air si fier qu’elle a toujours eu quand elle avait un rapport avec nos ennemis !… »

 Lui sont attribuées à titre posthume

- la Légion d’Honneur (Chevalier)

- la Croix de Guerre avec Palme

- la Médaille de la Résistance

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 26 août 1987 paru au Journal Officiel du 30 septembre 1987.

  

Sources :

- Archives de la famille transmises par Monsieur et Madame de Séroux, neveu et nièce de Gilberte Bonneau du Martray

- Etat civil de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Fondation pour la Mémoire de la Déportation

- Journal Le Progrès Edition de la Loire du 18 avril 2004 transmis par Maurice de Seroux

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

 

FUGIER Albert Claude

FUGIER Albert Claude

est né le 10 juillet 1922 au domicile de ses parents aux Pérards à Montaigu-le-Blin  (03). Son père Jean et sa mère Anne née DÉPALLE sont cultivateurs.

Il est domicilié à Saint-Gérand-le-Puy (03) et farinier chez Henri BERLANDE, minotier à Champeix (63).

Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.

Faisant partie des classes 1920-21-22 il doit partir au STO (Service du Travail Obligatoire).

Par la loi du 16 février 1943 du gouvernement de l'Etat Français est créé le Service du Travail Obligatoire qui impose aux hommes nés en 1920-21-22 d'aller travailler pendant deux ans en Allemagne.

Albert refusant de partir travailler en Allemagne et étant donc réfractaire au STO, Monsieur BERLANDE lui conseille, par souci de sécurité, d’aller travailler ailleurs et lui trouve un emploi chez un ami à Blesle (43). Albert revient de temps à autre dans la région de Champeix pour revoir sa petite amie. C’est  en retournant à Blesle que son destin bascule le 11 mars 1944 vers 14 heures.

Selon le témoignage écrit d’Henri BERLANDE qui conduisait le camion, ils sont arrêtés à l’entrée de Coudes (63) par un barrage de soldats allemands. Après contrôle des papiers d’identité par la Gestapo Albert FUGIER, réfractaire au STO,  et l’employé de Monsieur BERLANDE, un Alsacien, réfractaire à la conscription dans l’armée allemande, sont arrêtés et emmenés dans une camionnette.

Albert est interné à Clermont-Ferrand (63).

Le  27 avril 1944 il est déporté  de Compiègne à Auschwitz (Pologne) dans le convoi N° I.206 dit « Convoi des Tatoués ».

 Le convoi du 27 avril 1944

« Parti de Compiègne dans la matinée du 27 avril 1944 à cent par wagon à bestiaux, c’est le troisième convoi de non-juifs qui, directement, est allé à Auschwitz. (…) Il faut quatre jours et trois nuits de voyage pour arriver, le 30 avril, en fin d’après-midi à la gare d’Auschwitz-marchandise. 1655 détenus sont immatriculés. »

Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation

A Auschwitz seuls ceux qui, Juifs ou non-Juifs, sont sélectionnés pour le travail reçoivent un numéro de matricule tatoué sur l’avant-bras gauche. En cas de décès il est ainsi facile d’identifier les cadavres et de tenir une comptabilité !

Pourquoi Auschwitz ? Les historiens se sont interrogés. Plusieurs hypothèses sont possibles : soit il s’agissait d’exterminer rapidement ces déportés soit de les transférer dans des kommandos de travail dépendant d’Auschwitz  soit parce qu’il n’y avait plus de place à Buchenwald.

C’est, semble-t-il, la dernière hypothèse qui est retenue. En effet arrivés à Auschwitz le 30 avril, 1561 de ces déportés vont en  repartir à destination de Buchenwald le 12 mai.  Ils y seront restés  deux semaines.

A Auschwitz Albert a reçu le matricule N° 185 587. A Buchenwald un nouveau matricule lui est attribué, le N° 53782, et encore un autre (le N° 9689) à Flossenbürg près de la frontière tchécoslovaque où ils sont 1000 à arriver de Buchenwald le 25 mai. 

Il travaille à la carrière de Flössenburg avant d’être transféré à  Flöha où il travaille à l’usine Tüllfabrik.

Flöha: Kommando du Kl Fössenburg. 
Ville de Saxe, située à 13 km au nord-est de Chemnitz. Les détenus sont affectés à une usine de tissage récemment transformée en atelier de construction de fuselages de Messerschmitt 109.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Le Kommando de Flöha est évacué le 14 avril en marches forcées. Il est libéré dans un lieu non connu, peut-être à Theresienstadt et Albert FUGIER  rentre le 10 juin 1945.

Il décède du typhus le 19 juin 1945 à l’Hôpital  de la Croix-Rousse à Lyon (4ème). Son corps est ramené à Saint-Gérand-le-Puy pour des obsèques religieuses et inhumé dans le caveau familial à Montaigu-le-Blin le  (en attente du renseignement)  1948.

La carte de Déporté Politique N°1.163.0272 lui est attribuée à titre posthume  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre  en date du 31 mars 1954.

Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.




Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 1864 W 1,

- Archives de la famille
 
- Clogenson Henri et Le Goupil Paul Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz publié à compte d'auteur

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Montaigu-le-Blin (03) et de Lyon

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Service International de Recherche d'Arolsen

 

LAURENT Eugène

Eugène LAURENT est né le 18 novembre 1921 à Saint-Prix (03) près de Lapalisse. Son père est facteur aux Etourneaux à Saint-Gérand-le-Puy (03).

Il est incorporé au Chantier de Jeunesse de Marcigny (71) en mars 1942 et libéré en octobre 1942.

Ouvrier boulanger célibataire, il est domicilié chez ses parents aux Etourneaux à Saint-Gérand-le-Puy. Il fait partie des MUR (Mouvements Unis de Résistance) depuis le 26 janvier 1943.

Le 8 mars 1943 convoqué à Vichy pour le STO, il refuse de signer. En tant qu'ouvrier boulanger travaillant de nuit il refuse également d'aller creuser des tranchées antichars au terrain d'aviation de Périgny. Ces deux refus lui valent d'être arrêté le 10 mars à Lapalisse avec les requis du terrain d'aviation qui ont manifesté la veille. Au total ce sont 26 personnes qui sont emmenées à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).


Il est transféré le 27 mai à Compiègne appelé  FrontStalag N° 122 par les Allemands.

Source: Archives d' Eugène LAURENT

 
 
Il repart de Compiègne le 25 juin dans le convoi N° I.110 pour Buchenwald où il arrive le 27 et où il reçoit le matricule N° 14537.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6450645.

Après la quarantaine au bout de quinze jours, il est envoyé à Peenemünde, île de la Baltique, où sont fabriquées les célèbres fusées V 1 et V 2. Avec le matricule N° 4789, il est affecté comme mécanicien au montage du chauffage et de l'aération de l'usine.


Karlshagen / Peenemünde: Kommando du KL Buchenwald. En 1935, l'Allemagne décide d'installer une base spéciale pour son programme sur les fusées. Un site approprié est acheté en 1936 dans la partie nord de l'île d'Usedom, sur la Baltique. Dès septembre 1939, 3000 personnes travaillent à Peenemünde alors que la guerre impose très vite un développement important du montage des fusées A4. Avec celui de Peenemünde, les sites de Friedrichshafen depuis fin 1941, et Wiener Neustadt, en mars 1943, sont utilisés dans ce but. Tous ont recours à la main-d'oeuvre concentrationnaire. La base de Peenemünde, à compter du 1er juin 1943 et pour préserver le secret de la production, prend le nom ""d'Heimat-Artillerie Park 11"" (HAP), que l'on situe à Karlshagen, un village au sud de l'île. C'est le nom du Kommando de détenus, officiellement rattaché au KL Ravensbrück. Mais ce secret n'empêche pas l'attaque aérienne britannique dans la nuit du 17 au 18 août 1943, qui fait de nombreuses victimes. Les dirigeants allemands décident alors de déplacer l'usine de production des A4 de Peenemünde à un nouveau site souterrain, dont la construction commence alors, Dora.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Le 18 août 1943, la R.A.F. (Royal Air Force) bombarde l'usine qui est détruite. Il y a environ 2000 morts. Eugène LAURENT échappe une première fois à la mort.

Les nazis décident alors d'enterrer leurs usines.

Eugène LAURENT est transféré avec le matricule N° 22950 à Dora où les nazis reconstruisent l'usine dans un tunnel. Au début les conditions sont terribles: pas d'eau, pas de toilettes, pas d'endroit où coucher, peu d'air, 12 heures de travail de jour comme de nuit. De toute façon, il fait toujours nuit dans le tunnel.



Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Source du document ci-contre: Service International de Recherches d'Arolsen  6450647.

Pendant six mois de nuit ininterrompue, il travaille au montage des fusées, puis est transféré au magasin d'outillage.

Les conditions matérielles s'améliorent: des baraques sont installées à l'extérieur du tunnel. Mais les pendaisons pour complot ou sabotage sont de plus en plus fréquentes: les SS ne supportent pas les bombardements! Le 5 avril, départ de Dora en train sous les bombes.



Source André Sellier
Source: André Sellier Histoire du camp de Dora Editions La Découverte 1998
 
 

Arrivée à Ravensbrück vers le 14 pratiquement sans manger. Devant l'arrivée imminente des troupes russes ses compagnons et lui repartent sur les routes, encadrés par des SS.

Le 7 mai il s'évade avec un copain, Jean DESARCE, et se réfugie parmi les prisonniers de guerre français, ce qui lui sauve la vie.

Le 8 mai, arrivée des Russes avec qui il reste quelques jours, puis il rejoint les Américains.

Retour en train par la Hollande, la Belgique et Hazebrouck où il est pris en charge par la Croix Rouge française. Arrivée à Paris, l'Hôtel Lutétia et Saint-Gérand-le-Puy!
 
 
La carte de Déporté Politique N° 1.111.17714  lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre  en date du 25 octobre 1955.
Eugène LAURENT a échappé 3 fois à la mort. D'abord au bombardement de l'usine de Peenemünde, puis à la mortalité très élevée à Dora à cause des conditions matérielles et du sadisme des SS et enfin à l'évacuation meurtrière de Dora vers Ravensbrück et Parchim. Chance? Courage? Volonté de survivre? Sans doute les trois à la fois.

64 ans après son retour Eugène LAURENT est souvent sollicité par les enseignants pour exposer à leurs élèves son expérience de la vie concentrationnaire. Les chercheurs trouvent auprès de lui une documentation fournie et approfondie sur Buchenwald et Dora. C'est toujours avec gentillesse, humilité et souci de l'exactitude qu'il apporte sa contribution à la transmission de la mémoire de ce que fut la barbarie nazie.

Il est décoré de la Légion d'Honneur le 5 avril 2014.

Il est fait Citoyen d'Honneur de la ville de Saint-Pourçain-sur-Sioule (03).

Il décède le 1er avril 2023 à l'EPHAD Chantemesse de Saint-Pourçain-sur-Sioule.


 
Photo transmise par Madeleine BODEZ. Remerciements.

 
 
Sources:

-Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 91,

-Archives d' Eugène Laurent

-Archives Municipales de Lapalisse

-Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

-Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

-Sellier André Histoire du camp de Dora Editions La Découverte 1998

- Service International de Recherches d'Arolsen  6450645, 6450647,          

-Témoignage écrit et oral d'Eugène Laurent
 

© AFMD de l'Allier

 
 
 
LÉVY Georges et Denise
 
 
 

Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1.

LÉVY Georges

est né le 26 avril  1902 à Westhouse (67). Son père Abraham est commerçant et sa mère Pauline née SALOMON est femme au foyer.

Le 17 juillet 1929 il épouse Denise VORMUS à Obernai (67). Ils n’ont pas d’enfants. Il est marchand de bestiaux à Benfeld (67) où ils sont domiciliés rue  du Maréchal Foch.

Ils se réfugient le 18 septembre 1940 à Saint-Gérand-le-Puy et habitent au bourg.

Georges et Denise LÉVY sont fichés par l'Etat Français en 1943 en tant que Juifs français (Fiches oranges).

Source des documents ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Réquisitionné comme garde-voie il est arrêté le 5 octobre 1943 près de la gare de Magnet (03) alors que des tracts « à tendance gaulliste » ont été trouvés à proximité. Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

 Il est déporté le 17 janvier 1944 de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 19 dans le convoi N° I.171. Il reçoit le matricule N° 40461 et est transféré le 1er avril 1944 à Ellrich.

Ellrich: Ce Kommando, dépendant du camp de Dora, est constitué de bâtiments abandonnés d'une fabrique, avec un vaste terrain en friche, au sud de la ligne de chemin de fer de Herzberg à Nordhausen, à hauteur de la gare de la petite ville d'Ellrich. Entre mai et septembre 1944, on évacue vers Ellrich des milliers de détenus pour travailler sur des chantiers dépendants du "Sonderstab Kammler", qu'il s'agisse du creusement de galeries souterraines ou de tous les travaux de génie civil en surface.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il décède le 18 février 1945 à Ellrich  selon l’état civil de Westhouse et le JO N° 174 du 28 juillet 1995.

 

Son épouse Denise née VORMUS

est née le 14 septembre 1907 à Delme. Elle est la fille de Gustave et de Louise née BLUM.

Elle  est absente de son domicile le jour de la rafle. En effet elle était partie dans la région lyonnaise en quête d’un emploi «  pour subvenir à ses besoins propres et ceux de sa mère malade », Madame Louise VORMUS. Denise est arrêtée à Lyon le 1er août 1944 en compagnie d’une amie et de la cousine de celle-ci. Elles se rendaient dans un immeuble pour voir quelqu’un dont le seul tort était d’habiter dans un immeuble surveillé par la Milice, car il s’y trouvait un bureau du réseau Alliance.  Elles sont internées au Fort de Montluc. Denise est dans la cellule 5. Alors que l’ordre a été donné d’exécuter tous les détenus ceux-ci  sont libérés grâce à un stratagème de deux résistants le 24 août 1944 au soir. Denise et  les autres femmes trouvent refuge chez les sœurs franciscaines.

 
Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 756 W 1, 1864 W 1,1289 W 91, 996  W 46.01, 996 W 778 W 112,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38,

- Archives de la famille

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Etat civil de Westhouse (67) et Benfeld (67)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Service International de Recherche d'Arolsen   1.1.5.1 / 5317125,

- Témoignage de Madeleine Blum sur l’arrestation et l‘internement à Montluc de Denise Lévy

 
 
SCHWARTZ Robert Paul




Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1

SCHWARTZ Robert


est né le 16 mai 1895 à Hattstatt (68). Son père Gabriel est instituteur  et sa mère Hortense née LÉVY est femme au foyer.  Le 9 août 1932 il épouse  Germaine née  GRUMBACH et ils ont  un fils prénommé Jean.

Source de la photo ci-contre:Archives de la famille.


Receveur-contrôleur principal de l’Enregistrement à Altkirch (68) il est exclu de la fonction publique en raison de la loi anti-juive du 3 octobre 1940, mis à la retraite d’office et expulsé du Haut-Rhin.

Il arrive le 8 novembre 1940 à Saint-Gérand-le-Puy et réside  au Vieux Castel à Pied d’Ane.

Document ci-contre: Carte de circulation établie le 10 novembre 1939. Source: Archives de la famille.

Il est fiché en tant que Juif français par l'Etat Français en 1943 (Fiche orange).

Source du du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Il est arrêté le 6 octobre 1943 vers 22 heures à Saint-Gérand-le-Puy.

Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), puis est transféré  le 16 novembre 1943 à Drancy où il reçoit le matricule N°8263. Il est déporté le 20 novembre 1943 à Auschwitz  par le convoi N°62.


Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_41.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 62: " Le 20 novembre  à 11 h 50, un convoi de 1200 Juifs a quitté la gare de Paris/Bobigny. (...) Il y a eu 19 évasionsen cours de route près de Lérouville le 20 novembre. (...) 634 hommes, 556 femmes et 10 indéterminés. 83 enfants de moins de 12 ans; 164 de moins de 18 ans. (...) A l'arrivée à Auschwitz 241 hommes furent sélectionnés avec les matricules 164427 à 164667 ainsi que 45 femmes (Mles 69036 à 69080). 914 déportés furent aussitôt gazés. En 1945, 29 survivants dont 2 femmes."

Il décède le 25 novembre 1943 à Auschwitz selon le JO N°1 du 2 janvier 2001.

Son décès n’est pas transcrit à l’état civil d’Hattstatt.

 

Note : Son épouse Germaine  née GRUMBACH le 17 décembre 1898 à Bollwiller (68) et leur fils Jean Jacques  né le 11 septembre 1935 à Mulhouse (68)  résidant en dernier lieu 13, rue Marie Richard à Lure (Haute-Saône), sont arrêtés  dans la rafle du 24 février 1944 (Archives Départementales  de la Haute-Saône 216 W 23) et  transférés  le 26 février 1944 à Drancy   où  Germaine reçoit le matricule N° 15624 et  Jean-Jacques  le N° 15625. Ils sont  déportés le 7 mars 1944 de Drancy à Auschwitz  par le convoi N° 69 et sont décédés le 8 mars 1944 ( !?!?)  à Auschwitz selon l’état civil de Bollwiller et de Mulhouse et  le JO N° 202 du 1er septembre 2000 page 13593.

 

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 1864 W 1, 656 W 1, 1289 W 91,  996 W 46.01, 996 W 778 W 112,

- Archives Départementales de Haute-Saône 216 W 23

-Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38, recensement de 1943

- Archives de la  famille

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Centre de Documentation Juive Contemporaine C62_41

- Klarsfeld Serge Mémorial de la déportation des Juifs de France 1978

- Klarsfeld Serge Mémorial des Enfants Juifs Déportés de France FFDJF 1994

 

 

Famille WAL André, Paule et Alice


Source :Archives Départementales de l’Allier 756 W 1


WAL André Gilbert


WAL André Gilbert

est né le 17 juin 1906 à Gray (70). Il est le fils de Samuel et Alice née HAUSSER. Le 12 janvier 1934 il épouse Paule VORMUS à Obernai (67) et ils ont deux filles, Michèle et Josette. Il est négociant et  Paule est mère au foyer et ils sont  domiciliés à Gray.

Il est mobilisé le 2 septembre 1939  et démobilisé le 31 juillet 1940. Il rejoint alors sa famille, ses parents Samuel et Alice, son épouse Paule et ses deux filles, Michèle 7 ans et Josette 4 ans.  Ils sont arrivés le 18 juin à Saint-Gérand-le-Puy et ont trouvé à se loger chez Melle BARNÉRAT  rue des Quatre Murailles.

     Ayant reçu notification de devoir quitter le département de l’Allier il adresse au préfet  le 23 septembre 1942 une demande d’exemption qui est acceptée.


     Source : Archives Départementales de l’Allier 996 W 254.02

      André WAL y développe plusieurs arguments, mais le seul qui ait retenu l’attention de la Commission est le fait que « faisant à présent de la  culture » il n’ait pas « rentré  la moitié de sa récolte ». Les mots soulignés dans la lettre l’ont été par la Commission.

La famille est fichée par l'Etat Français en 1943 en tant que Juifs français (Fiches oranges).

Source des documents ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Etant de service  comme garde-voie  avec Jules BLOCH et Georges LÉVY il est arrêté le 5 octobre 1943 près de la gare de Magnet (03) alors que des tracts « à tendance gaulliste » ont été trouvés à proximité. Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

     Il est déporté le 17 janvier 1944 de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 19 dans le convoi N°I.171. Il reçoit le matricule N° 39932 et après la quarantaine il fait partie des 300 détenus à être  transférés à Flossenbürg où il arrive le 23 février.

Flossenbürg : Camp de concentration situé à 800 mètres d'altitude au cœur d'une forêt, dans l'Oberpfalz (Haut-Palatinat bavarois), près de la frontière tchèque et loin de toute grande ville il est ouvert le 3 mai 1938.  Si près de 100 000 détenus sont passés à Flossenbürg, peu ont finalement séjourné au camp central en raison de la prolifération de Kommandos extérieurs, souvent très lointains : 95 Kommandos, dont 69 en Allemagne et 26 en Tchécoslovaquie. Le travail imposé tourne toujours autour de deux grands axes : d'une part l'industrie de l'armement, et en particulier de l'aéronautique avec des usines Messerchmitt, et d'autre part les travaux du sol dans les carrières de granit, le forage de tunnels et d'usines souterraines. 
Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il reçoit le matricule N° 6430.

Il décède le 20 juin 1944 à Flossenbürg selon l’état civil de Gray et le JO N° 51 du  1
er mars 2002.

"Mort  pour la France"

 

Son épouse Paule née VORMUS


est née le 11 janvier 1910 à Delme (57).

 A Saint-Gérand-le-Puy  elle travaille  comme ouvrière agricole.

Elle est arrêtée dans la rafle du 15 octobre1943 à Saint-Gérand-le-Puy et est internée à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).


Transférée à Drancy le 16 novembre 1943, elle y reçoit le matricule N°8262.

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_47.

Elle est déportée le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi N° 62.

Elle décède

- le 20 novembre 1943 à Auschwitz selon l’état civil de Delme

- le 25 novembre 1943 à Auschwitz selon le JO N° 71 du 24 mars 2002.                                                              

 

Sa mère Alice WAL née HAUSSER




est née le 10 septembre 1874 au domicile de ses parents 118, rue Battant à Besançon (25). Son père Cerf est marchand et sa mère Reine née BRUNSCHWIG est femme au foyer.
Le 3 octobre 1904 elle épouse Samuel WAL à Besançon (25).

Réfugiée de Gray (Haute-Saône) elle arrive le 18 juin 1940 à Saint-Gérand-le-Puy.

Elle habite avec son fils rue des Quatre Murailles.

Elle est arrêtée dans la rafle du 15 octobre 1943 à Saint-Gérand-le-Puy et est internée à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).


Elle est transférée à Drancy le 16 novembre 1943 et reçoit le matricule N°8261.


Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C62_47.

Elle est déportée le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi N°62.

Elle décède  le 25 décembre 1943 à Auschwitz selon le JO N° 71 du  24 mars 2002.

 

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 1864 W 1, 656 W 1,  996 W 122, 996 W 254.02, 1289 W91,  996 W 46.01

-Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 38, recensement de 1943,

- Archives du camp de Flossenbürg sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de la famille

- Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy (03)

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Etat civil de Besançon (25), Delme (57) et   Gray (70)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

 

 

Note de l’AFMD de l’Allier sur l’ arrestation des Juifs:


Les gardes-voies

A Saint-Gérand-le-Puy-  comme dans les autres villages-  les hommes de 18 à 60 ans étaient recensés et réquisitionnés comme gardes-voies par la mairie sur instructions du préfet qui lui-même recevait des ordres des Allemands. Leur travail consistait à surveiller de nuit la gare ou  un tronçon de voie ferrée armés d’un …bâton. Ils recevaient une convocation et devaient pointer. Ce travail était rémunéré : 6 francs 25 de l’heure plus une indemnité de parcours de 15 francs. Les hommes de Saint-Gérand-le-Puy- ils étaient environ 200 y compris les réfugiés- se rendaient à la gare de Magnet par équipe de 3 par roulement.



Photo transmise par Martine Collay

Suite à des actions de sabotage de la Résistance les Allemands faisaient surveiller, entre autres, la voie ferrée reliant Saint-Germain-des-Fossés (03) à Roanne (42).

 

Extrait de l’Etat nominatif relatif au paiement des gardes-voies requis par les autorités allemandes du 1er  au 30 avril 1943 pour la commune de Saint-Gérand-le-Puy. Source : Archives Départementales de l’Allier 996 W 46.01

  

Les arrestations

 

On peut remarquer que les arrestations se déroulent en 3 temps :

Dans la nuit du 5 au 6 octobre 1943 «  à proximité de la gare de Magnet  » comme il est écrit sur la fiche individuelle de renseignements, sont arrêtés Jules BLOCH, Georges LÉVY et André WAL. Ils sont tous les trois envoyés à Buchenwald, c’est-à-dire dans un camp de concentration. Ils sont donc arrêtés et déportés par mesure de répression.
Dans la journée et la soirée du 6 octobre sont arrêtés à Saint-Gérand-le-Puy Maurice BLOCH, Marcel BLUM et Paul SCHWARTZ qui eux sont envoyés à Auschwitz, c’est-à-dire dans un camp d’extermination. Ils sont donc arrêtés et déportés par mesure de persécution, parce que Juifs.
 Dans la matinée du 15 octobre sont arrêtés à Saint-Gérand-le-Puy, Gilberte BLUM, sa fille Nicole et ses parents Mathilde et Nathan LÉVY, Alice WAL et sa belle-fille Paule. Ces 6 personnes sont envoyées à Auschwitz, c’est-à-dire en camp d’extermination. Elles sont donc arrêtées et déportées par mesure de persécution parce que Juives.

 

Ces personnes réfugiées à Saint-Gérand-le-Puy « ont été arrêtées par la Gestapo de Vichy aidée par la Feldgendarmerie de Lapalisse » selon le rapport du 18 juillet 1945 du lieutenant-colonel PLANTIER, directeur régional du Service de Recherche des Crimes de Guerre Ennemis qui a enquêté sur les arrestations et déportations de Saint-Gérand-le-Puy.

« La Gestapo de Vichy… (était)… commandée en octobre 1943 par le sinistre GEISSLER tué en juin 1944 à Murat.

Les membres connus de la Feldgendarmerie de Lapalisse (logés au Château des Vignauds) sont :

-Capitaine LECHKI, Commandant

-Capitaine DEREUZ, Adjoint

-Lieutenant HERING

-Interprètes HUBER, HERMANN

-Soldat BOVON Paul

 

Cette Unité dépendait du Groupe 58.520 C de police militaire.

Elle a quitté Lapalisse le 19.8.1944 pour accompagner PETAIN dans sa retraite vers l’Allemagne ». !!!!!!

 

Quant au motif de ces arrestations,  selon le lieutenant-colonel PLANTIER, « Le prétexte évoqué pour ces arrestations a été la découverte de tracts anti-allemands sur la route de Saint-Gérand-le-Puy à Magnet ».

Pour son rapport le lieutenant-colonel PLANTIER s’est basé sur le message en date du 6 octobre du Capitaine de Gendarmerie commandant la section de Vichy d’où sont tirées les lignes suivantes : « Le 5 octobre entre 22 et 24 heures des tracts à tendance gaulliste ont été découverts dans les communes de Saint-Gérand-le-Puy et Magnet. Trois israélites requis pour la garde des voies ferrées qui se rendaient à leur service ont été appréhendés par la police allemande près de la gare de Magnet à proximité de tracts répandus sur la chaussée et ont été arrêtés. »

 ©AFMD de l'Allier

Ont échappé à la déportation


Famille WAL : Samuel et ses deux petites-filles, Michèle et Josette

 

Témoignage écrit de Madame MARQUART née WAL Josette

qui tient ces renseignements de sa tante, Madame LÉVY née WORMUS Denise épouse de Georges née le 14 juillet 1907 à Delme (Moselle).
 
Voir le dossier: Enfants juifs sauvés à Saint-Gérand-le-Puy (En construction).

 

Voir sur notre site dans le Dossier : Enfants juifs sauvés


Famille LÉVY Paul



Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1

 

Paul LÉVY Paul et son épouse Jeanne née BLOCH.

Dans l’enquête par la gendarmerie de Varennes-sur-Allier le 21 mars 1945 à propos de l’arrestation de ses deux beaux-frères,  Jules et Maurice BLOCH,  Paul LÉVY déclare :

« Je tiens à préciser que lorsque la Gestapo est venue à mon domicile pour procéder à l’arrestation de BLOCH Maurice, je n’ai pu échapper à ses investigations ainsi que ma femme que grâce à la complicité d’un voisin, Monsieur DESFEMMES, qui nous a cachés ».

Monsieur DESFEMMES tenait un garage en contrebas de la maison des LÉVY et les a emmenés au Château de Saint-Allyre où ils se sont cachés  sous le nom de LEROY avec de fausses cartes d’identité. Le Château de Saint-Allyre était alors un sanatorium pour enfants. 



Les Allemands qui redoutaient les maladies n’y venaient pas. Paul LÉVY travaillait au jardin, rentrait du bois, et Jeanne travaillait aux cuisines. Ils y sont restés six mois.



Famille SCHWARTZ


Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1

  

 18 juin 1940 : Alfred et Hélène SCHWARTZ et leur fille Annie arrivent à Saint-Gérand-le-Puy

8 novembre 1940 : Ils sont rejoints le 8 novembre 1940 (1) par ses grands parents paternels Gabriel et Hortense et son oncle Paul expulsés du Haut-Rhin. 20 mai 1941 : Ses grands parents maternels, le Rabbin Nathan LÉVY et son épouse Mathilde, arrivent le 20 mai 1941 (1) et habitent une maison au lieu-dit Demoiselle où ils sont rejoints le 3 janvier 1942  par la famille BLUM.

 

(1)Archives Municipales de Saint-Gérand-le-Puy : ces dates figurent sur le recensement des Israélites résidant dans la commune de Saint-Gérand-le-Puy

 

Voir sur notre site dans le Dossier : Enfants juifs sauvés



Familles WAL-WORMUS

 

 

Famille LÉVY Georges

Denise née VORMUS le 14-09-1907 à Delme (Moselle)  est absente de son domicile le jour de la rafle. Ensuite elle part dans la région lyonnaise en quête d’un emploi « pour subvenir à ses besoins propres et ceux de sa mère malade » Madame Louise VORMUS. 



Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1

 

Denise est arrêtée à Lyon le 1er août 1944 en compagnie d’une amie et de la cousine de celle-ci. Elles se rendaient dans un immeuble pour voir quelqu’un dont le seul tort était d’habiter dans un immeuble surveillé par la Milice, car il s’y trouvait un bureau du réseau Alliance. Elles sont internées au Fort de Montluc. Denise est dans la cellule 5. Alors que l’ordre a été donné d’exécuter tous les détenus ceux-ci  sont libérés grâce à un stratagème de deux résistants le 24 août 1944 au soir. Denise et  les autres femmes trouvent refuge chez les sœurs franciscaines.

Elle revient à Saint-Gérand-le-Puy et s’occupe de ses deux nièces, Michèle et Josette WAL. 


St-GERAND-LE-PUY (Allier) 6 juillet 1941

                 Monsieur le Préfet

Je suis allé au Ministère de l’Intérieur à Vichy pour signaler un fait absolument anormal et on m’a dit de m’adresser à vous pour avoir une solution. Voici ce dont il s’agit :

nous possédons, en ce moment, à Saint Gérand le Puy Allier, une colonie juive qui se compose actuellement de 50 à 60 personnes et dont le nombre s’accroit continuellement. Un grand nombre de ces gens sont installés ici depuis le début des hostilités. Tous sont logés dans des maisons particulières ou dans des logements relativement confortables dont le loyer annuel ressort entre 6000 et 9000 f par an. Un grand nombre est arrivé en automobile. Aucun d’eux ne se livre à un travail lucratif, si ce ...

....n’est le ramassage des œufs, beurre, volailles et tous produits alimentaires. Tous vivent très largement et font parade      d’une situation des plus aisées. Néanmoins, on est assez naïf, pour ne pas dire plus, pour leur donner l’allocation due aux réfugiés, ce qui constitue un véritable scandale. Dans ces conditions je viens vous demander, Monsieur le Préfet, en ma qualité de contribuable de vouloir bien mettre un terme à ce dévergondage financier que rien ne justifie.

           Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, mes respectueuses salutations.

P.S. Malgré les instructions  (1) ministérielles il n’y a eu aucun  recensement de fait jusqu’ici     Contribuable à   St Gérand le Puy Allier

J’oubliais de vous faire savoir que tous ces juifs sont des fervents gaulistes et font une propagande très active contre le gouvernement Pétain.

(1) Note de l’AFMD de l’Allier : le nom de l’expéditeur antisémite a été occulté par nos soins.

Source du document : Archives Départementales de l’Allier 778 W 15,03

 

Dans ce ramassis de contre vérités le charitable défenseur du gouvernement Pétain oublie -ou ignore- qu’il s’agit de compatriotes en butte pour la troisième fois en 70 ans à l’invasion des Allemands, qu’ils ont dû abandonner leurs maisons et  leurs biens immobiliers, qu’ils ont été expulsés de leur département. Quant à l’exercice d’un travail lucratif étant Juifs ils n’ont plus le droit de pratiquer certaines professions.

Autre contrevérité : le recensement des Juifs a été fait à Saint-Gérand-le-Puy en juillet 1941.  Il n’y avait pas entre 50 et 60 Juifs à Saint-Gérand-le-Puy,  mais 37 dont 12 personnes âgées, 14 adultes et 11 enfants entre 1 et 14 ans. (Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1).

Autre insinuation : faire des Juifs des « voleurs de poules ». Si le « ramassage » était« lucratif » c’est qu’il y avait vol. C’est ce que sous-entend cette lettre.

 

Quant aux allocataires israélites à Saint-Gérand-le-Puy, le Directeur du Service des Réfugiés rétablit la vérité et se permet à juste titre d’ironiser.

« C’est ainsi qu’on écrit l’histoire » !

 

Source du document ci-contre : Archives Départementales de l’Allier 778 W 15,03


Cet exemple isolé à Saint-Gérand-le-Puy de mauvaise foi antisémite ne doit pas faire oublier le comportement  courageux de l’immense majorité des habitants de Saint-Gérand-le-Puy  auquel il faut rendre hommage. Ne pouvant s’opposer aux arrestations commises ils sont venus en aide aux réfugiés. Ils ont ravitaillé, caché et sauvé des personnes dont trois enfants qui sans leur intervention auraient péri dans les chambres à gaz d’Auschwitz.

 

Voir à ce sujet notre dossier sur « Les enfants juifs sauvés ».

 

 

 

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