DESARCE Jean
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est né le 6 décembre 1920 au domicile de ses parents Villa Henry Boulevard Bazin à Royat (63). Son père Léon est ajusteur et sa mère Marie née CLAIRET est sans profession.
A 16 ans il s'installe chez une tante à Vichy et trouve un petit emploi dans une agence immobilière.
Il
tente de rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre en
passant par l'Espagne. Il y est arrêté et interné à la citadelle de
Montserrat. Il rachète sa libération et est renvoyé en France selon le
témoignage d' Eugène LAURENT.
Photo: Archives de la famille. |
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Selon une attestation de Marie-Madeleine FOURCADE, chef du réseau Alliance, il entre dans la Résistance dans ce réseau à compter du 1er septembre 1942. Il est agent P 2, c'est-à-dire à plein temps et rétribué, et prend le pseudonyme de «Noblet». Il est agent de liaison et de renseignements.
Il est arrêté le 19 avril 1943 vers 20 heures dans la souricière tendue par les nazis alors qu'il se rend chez Abel ROYAL, chef de secteur du réseau. Il est l'une des nombreuses victimes du traître cupide Marius CHAMBON qui livra les membres du réseau.
Document à droite.Source: Archives Municipales de Vichy H101 Boîte N°5.
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Il est transféré le 20 avril à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03). Il y reste jusqu'au 4 juin 1943, date à laquelle il part pour Compiègne, l'antichambre de la déportation.
Le 25 juin 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 27 dans le convoi N° I.110. Il reçoit le matricule N° 14732 et est transféré après la quarantaine le 12 juillet au camp de Karlshagen à Peenemünde où sont fabriqués les V1 et les V2.
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Karlshagen / Peenemünde: Kommando du KL Buchenwald. En 1935, l'Allemagne décide d'installer une base spéciale pour son programme sur les fusées. Un site approprié est acheté en 1936 dans la partie nord de l'île d'Usedom, sur la Baltique. Dès septembre 1939, 3000 personnes travaillent à Peenemünde alors que la guerre impose très vite un développement important du montage des fusées A4. Avec celui de Peenemünde, les sites de Friedrichshafen depuis fin 1941, et Wiener Neustadt, en mars 1943, sont utilisés dans ce but. Tous ont recours à la main-d'oeuvre concentrationnaire. La base de Peenemünde, à compter du 1er juin 1943 et pour préserver le secret de la production, prend le nom ""d'Heimat-Artillerie Park 11"" (HAP), que l'on situe à Karlshagen, un village au sud de l'île. C'est le nom du Kommando de détenus, officiellement rattaché au KL Ravensbrück. Mais ce secret n'empêche pas l'attaque aérienne britannique dans la nuit du 17 au 18 août 1943, qui fait de nombreuses victimes. Les dirigeants allemands décident alors de déplacer l'usine de production des A4 de Peenemünde à un nouveau site souterrain, dont la construction commence alors, Dora. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Le
18 août 1943, la R.A.F. bombarde l'usine qui est détruite. Il y a
environ 2000 morts. Il s'agit d'un tournant dans la guerre. En effet
suite à ce bombardement les nazis décident d'enterrer leurs usines.
Les rescapés de Peenemünde sont donc transférés au Tunnel de Dora.
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Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Jean DESARCE y reçoit un nouveau matricule, le N° 28130.
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Carte envoyée de Dora par Jean DESARCE. Source: Archives de la famille.
Au début les conditions sont terribles: pas d'eau, pas de toilettes, pas d'endroit où coucher, peu d'air. 12 heures de travail de jour comme de nuit. De toute façon, il fait toujours nuit dans le tunnel.
Les conditions matérielles s'améliorent: des baraques sont installées à l'extérieur du tunnel. Mais les pendaisons pour complot ou sabotage sont de plus en plus fréquentes: les SS ne supportent pas les bombardements!
Le 5 avril, le départ de Dora se fait en train sous les bombes. Il arrive à Ravensbrück vers le 14 pratiquement sans manger.
Devant l'arrivée imminente des troupes russes, lui et ses compagnons repartent sur les routes, encadrés par des SS.
Le 7 mai il s'évade avec Eugène LAURENT. Dans un village ils trouvent un Polonais qui les emmène à Kraïen dans un camp de prisonniers de guerre français, ce qui leur sauve la vie.
Le 8 mai, arrivée des Russes avec qui il reste quelques jours, puis il rejoint les Américains.
Le retour se fait en train par la Hollande, la Belgique et Hazebrouck où il est pris en charge par la Croix Rouge française. A l'arrivée à Paris, il passe à l'Hôtel Lutétia avant de rentrer à Vichy.
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Source des documents ci-dessus: AFMD 75.
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Il adhère à la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance en octobre 1946.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 177921), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
Source du document à droite.Source: Archives de la famille.
Lui sont attribuées de gauche à droite ci-dessous:
- la Médaille des Evadés
- la Croix de Guerre 39-45 avec palme
- la Médaille de la Déportation au titre de la Résistance.
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Source des documents ci-dessus: Archives de la famille.
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Le 8 mai 1948 il épouse Rose LAHOUSSAY à Paris (16ème) et ils ont un enfant.
Il décède le 15 avril 2006 à Vichy.
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,
- Archives de la famille
- Archives Municipales de Vichy H 101 Boîte N°5
- Etat civil de Royat (63)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier - Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 177921)
- Témoignage d'Eugène LAURENT, déporté à Buchenwald, Peenemünde, Dora, Ravensbrück
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