GOBERT Claude Célestin
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est né le 7 décembre 1898 au domicile de ses parents au lieudit Bellevue à Langy (03). Son père Barthélémy est huilier et sa mère Antoinette née PIGERON est sans profession.
Engagé volontaire pour la durée de la guerre 1914-1918 le 28 décembre 1916 il est affecté au 1er Régiment d'Artillerie de Campagne à Bourges (18). Il passe ensuite au 48ème Régiment d'Artillerie, puis au 232ème.
Le 19 mai 1921 il épouse Alice LASSAUZÉE à Neuilly-sur-Seine (92).
Photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand. |
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Il est meunier et est domicilié 20, rue de la Comédie à Cusset (03) quand éclate la Deuxième Guerre Mondiale. Rappelé le 15 septembre 1939 il est affecté à la 13ème section des Infirmiers Militaires. Il est démobilisé le 11 juillet 1940.
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Il entre en résistance en juillet 1941 au mouvement «Combat», puis passe au réseau «Alliance» en 1942 sous le pseudonyme de Maxille comme agent de renseignements, puis chef de secteur. Il est arrêté le 19 avril 1943 au 36, rue de Madrid dans la souricière tendue par la Gestapo au domicile d'Abel ROYAL. Quant à son frère Armand il est arrêté le même jour à son domicile à Cusset. Ils sont tous les deux victimes d'un agent double, Marius CHAMBON. Claude GOBERT est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), où il subit «des brutalités excessives» selon ses propres termes. Puis dans la nuit du 25 au 26 septembre 1943 il est transféré au Fort de Romainville.
Source du document ci-contre: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.
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| | Le Fort de Romainville
Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.
Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005. |
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Déposition de Claude GOBERT
«Après un séjour plus ou moins long à la prison de Moulins, 23 détenus, dans la nuit du 25 au 26 septembre 1943, étaient dirigés sur le camp de Romainville.
Deux autres détenus venant de Clermont-Ferrand se joignirent au convoi au départ de la gare de Moulins.
Ces 25 détenus tous arrêtés par la Gestapo avaient été condamnés à mort sans jugement et leur transfert à Romainville signifiait alors: Fusillade du 2 octobre 1943 au Mont-Valérien où 50 résistants furent exécutés à titre de représailles pour l'assassinat à Paris de Ritter, collaborateur de Sauckel.
Le 2 octobre à 17 heures 50 camarades furent désignés pour être fusillés. Sur les 25 provenant de Moulins le sort en désigna 10. Ce sont:ARBONA-BAUD-MAGNAT-MAUDEUX-RIMBERT-BERAUD-BIARD-BOUTEILLE-DECHY-KLEIN.
Les 15 autres furent déportés- 3 sont morts en Allemagne-12 rentrés.
Sur les 25 camarades cités plus haut 10 ont été arrêtés dans la même affaire.
Ce sont: GOBERT- MAGNAT- MAUDEUX-PEZERY- VYE- SAINT ANDRÉ- BEAUDOUX- BIARD- BOUTEILLE-DECHY.
5 ont été fusillés, 1 mort en déportation: BEAUDOUX, 4 sont rentrés.
Leur arrestation est due à la dénonciation d'un nommé CHAMBON, qui, condamné par la Cour de Justice de Moulins, a été fusillé à Riom».
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Le 8 novembre 1943 Claude GOBERT fait partie des 36 hommes déportés NN de Paris gare de l'Est à Sarrebruck où il arrive le 9 dans le convoi N° I.151.
Procédure "Nacht und Nebel" / "Nuit et Brouillard" instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.
Le 18 novembre ils sont 17 de ce convoi dont Claude GOBERT à être transférés au camp de concentration de Buchenwald. Il y reçoit le matricule N° 28358.
Suite à l'ordre d'Himmler de regrouper les déportés NN il part au camp de concentration de Natzweiler-Struthof.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5961779.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 3171389. |
La procédure
«Nuit et Brouillard» ne lui est pas appliquée jusqu'au bout et il est
transféré au Kommando d'Erzingen à une date non connue.
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Erzingen: Kommando du KL Natzweiler. Situé près de Balingen, ce Kommando extérieur a existé à partir du 1er mars 1944. Les premiers détenus sont arrivés des camps annexes des environs ainsi que, en grande partie, du camp principal. L'administration interne du camp d'Erzingen a longtemps pu être assumée entièrement par des Français. L'effectif est de 100 au début ; il est porté ensuite à 300, puis ramené à 200 pour finalement se fixer autour de 250. Différentes nationalités sont représentées (Français, Belges, Allemands, Luxembourgeois, Polonais). Les détenus logent dans des baraques en bois. Le camp se trouve près du chemin de fer, non loin des habitations de la localité. La plupart des détenus travaillent pour l'« Unternehmen Wüst » ; quelques-uns travaillent chez des habitants, d'autres doivent construire des abris antiaériens. L'installation d'Erzingen, le « Wüstewerk 4 », est une installation de production normale. Le nombre de morts n'est pas très élevé ; on parle de 7 victimes. Il est évacué le 17 avril 1945 par route et par train vers Dachau, où 149 (ou 159) détenus sont arrivés quelques jours plus tard. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Il est évacué sur le camp de concentration de Dachau où il arrive le 12 avril 1945 selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau.
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Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 155706 avant d'être libéré le 29 avril et rapatrié le 31 mai 1945.
Selon l'attestation de Marie-Madeleine FOURCADE, chef du réseau «Alliance», les fonctions exercées par Claude GOBERT pendant l'Occupation allemande correspondaient dans la hiérarchie de la D.G.E.R. au grade de Chargé de Mission de 1ère Classe (Capitaine).
Le 18 septembre 1945 il épouse Marie CHABOT à Vichy.
Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 260136), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant N° 1.011.00648 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 19 août 1950.
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Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
Il décède le 18 août 1965 à La Guiche (71).
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1 R 1918.925.2027, 1799 W 2687-11/123,
- Archives Municipales de Cusset
- Archives Municipales de Moulins 5 H 81
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Etat civil de Langy (03)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 260136)
- Service International de Recherches d'Arolsen 3171389, 5961779,
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