PÉQUET née DANY Andrée Amélie Eugénie
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est née le 26 juin 1894 au domicile de ses parents à Visoncourt (70). Son père Auguste DANY est instituteur et sa mère Marie née HACQUARD est sans profession.
Photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
Le 28 novembre 1916 elle épouse Henri Edouard PÉQUET à Moscou (Russie) et ils ont un enfant.
Pendant la
Deuxième Guerre Mondiale Edouard et Andrée PÉQUET sont domiciliés 41,
rue de Soissons à Vichy (03). Edouard est chef pilote et directeur de
l'aérodrome de Vichy-Rhue. Quant à Andrée elle exerce la profession de
voyageuse de commerce, ce qui lui permet d'avoir ses entrées dans
différents ministères.
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Elle entre officiellement au réseau «Alliance» le 26 octobre 1942 sous les pseudonymes de "Tante Gaëlle" ou "Mouette", mais a travaillé dès 1939 dans la résistance sous les ordres du Lieutenant de MELCHARSKY.
Elle transporte du courrier, des postes émetteurs récepteurs et fabrique de faux papiers.
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Réseau «Alliance»: cet important réseau de renseignement essentiellement militaire- mais aussi filière d'évasion- est créé en avril 1941 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau.
D'abord pétainiste, puis giraudiste, il va finalement se rallier au général De Gaulle début 1944. Il est dirigé par Marie-Madeleine Fourcade et le commandant Faye.
Source: Dictionnaire Historique de la Résistance. | |
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Andrée et
Edouard PÉQUET sont arrêtés par GEISSLER, le chef de la Gestapo de
Vichy, et quatre policiers allemands le 22 avril1943 à 7 heures du matin
et transférés au siège de la Gestapo 127, Boulevard des Etats Unis où
se trouvent une dizaine de membres du réseau «Alliance»: les BERMUDEZ,
les BOUTEILLE et Jean DUCOS. Ils ont tous été dénoncés par le traître
Marius CHAMBON.
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| | Comme motifs de
l'incarcération, elle indique qu'elle a été "Arrêtée par la Gestapo de
Vichy avec tous les membres du réseau Alliance duquel je faisais partie à
titre d'agent de renseignements et de liaison, accusée également par la
Gestapo d'avoir participé à des évasions de prisonniers de guerre, et
fourni de fausses cartes d'identité à des jeunes gens qui voulaient
éviter le départ en Allemagne ou gagner l'Algérie - soupçonnée d'avoir
fait de l'hébergement".
Elle
est internée ainsi que son mari le jour même à la Mal-Coiffée, prison
militaire allemande à Moulins (03) , où elle est interrogée par
le chef de la Gestapo Hugo GEISSLER.
Document ci-contre: Adhésion d 'Andrée PÉQUET à l'association Ceux de la Mal-Coiffée.Source: Archives Municipales de Moulins 5 H 81. |
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Le 25 mai elle est transférée à la prison de Fresnes , puis au Fort de Romainville le 17 juillet.
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Le Fort de Romainville
Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.
Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005 | |
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| | Nouveau transfert le 26 octobre, pour Compiègne cette fois. Le 31 janvier 1944 elle fait partie des 959 femmes déportées de Compiègne à Ravensbrück où elles arrivent le 3 février dans le convoi N° I.175. Elle reçoit le matricule N° 27242 et pendant la quarantaine elle et ses camarades Marguerite HUBER, Jeanne BOUTEILLE, Thérèse BERMUDEZ sont «affectées à des corvées de sable ou à l'épandage de gadoues».(Source: Ma vie à Zwodau dans lequel Andrée PEQUET retrace son parcours de déportée pour le journal «L'Espoir»). Le 14 avril elle part avec environ deux cents autres femmes pour le Kommando de Zwodau où elle arrive le 17 en wagons à bestiaux.
Source du document ci-contre: Archives Municipales de Vichy H 101 Boîte N°5.
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Zwodau: Kommando du KL Flossenbürg. Situé dans l'ancienne Tchécoslovaquie, à 30 kilomètres de Karlsbad, ce Kommando, composé essentiellement de femmes, est créé pour la firme Siemens.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Les travaux forcés commencent rapidement ainsi que les sévices.
«Le 22 avril 1944 date anniversaire de mon arrestation, je reçois ma première tournée, douze gifles pour avoir raccourci ma chemise. Le 2 mai, prise dans le Kommando-Electro avec sept autres Françaises, je plante mon premier poteau télégraphique. Entre temps nous déplaçons de 50 mètres quelques tonnes de charbon.
Interdiction absolue de se reposer. Il faut marcher, marcher tout le temps. Transport de lourdes pierres, de ferrailles destinées à l'usine. Je suis giflée souvent.
Suppression des Electro pour fonder le transport Ko. Nous vidons les égouts de l'usine, poussons de lourds chariots chargés de limailles de fer, livrons le charbon en ville, vidons les poubelles; le samedi, balayages de rue». Source: «Espoir» du 3 juillet.
Puis elle est affectée à un autre Kommando: «Je quittai donc le Kommando Ko fin octobre pour entrer à l'épluchage des légumes. C'était dur, car nous devions en dehors de l'épluchage, décharger toutes les voitures de rutabagas, choux-raves, sacs de farine imitation; mais nous touchions double soupe. Je pus à ce moment partager ma seconde soupe avec une de mes amies qui travaillait au Betrid I, le plus dur de l'usine».(Source: «Espoir» du 5 juillet)
Ensuite elle passe au Kommando couture: «Enfin je quittai l'épluchage pour entrer à la couture où je restai jusqu'au 22 avril. Nous réparions les uniformes des S.S.,, mais surtout nous retouchions pour ces dames les vêtements volés dans nos colis, car il nous était remis au minimum un colis sur dix». (Source: «Espoir du 5 juillet»)
Fin février 1945 elle est témoin de l'arrivée au camp d'un second convoi de Juives. «Jamais spectacle plus affreux ne s'était offert à mes yeux. Elles venaient de Fribourg en Silésie, elles avaient fait près de 600 kilomètres à pied, sauf les 50 derniers kilomètres où elles avaient été entassées à 70 dans les wagons à bestiaux. Il fallut trier les vivantes des mourantes et des mortes. Parties 1200, elles arrivaient 160». (Source: «Espoir» du 6 juillet).
Le 22 avril, seconde date anniversaire de son arrestation, le camp est évacué, mais au bout de deux jours la route étant coupée elles font demi-tour pour retourner au camp.
Enfin le 7 mai elles sont délivrées par la 1ère Armée américaine. «Quand nos sauveurs arrivèrent, nous eûmes quand même la force de sortir notre drapeau, prêt depuis longtemps et bien caché, et de courir à leur rencontre en chantant «La Marseillaise». Comme j'étais la doyenne, mes camarades m'avaient fait l'honneur de me nommer porte-drapeau».
Elle rentre le 17 mai 1945.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 157101) elle est homologuée en tant que Résistante au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant N° 2.011.04131 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 28 mai 1951.
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Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
Elle décède le 9 septembre 1977 à Vichy.
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PÉQUET Edouard Henri, né le 1er février 1888 à Bracquemont (76), arrêté avec son épouse le 22 avril 1943, est interné à la Mal-Coiffée et relâché le 25 août 1943. Il entreprend des démarches pour venir en aide à son épouse. Agent de liaison sous les ordres du Général RAYNAL, il est ensuite coupé du réseau «Alliance» par mesure de précaution. Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 465540), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
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La carte
d'Interné Résistant lui est attribuée le 21 février 1952. Source:
Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de
Clermont-Ferrand.
Il décède le 13 mars 1974 à Vichy (03).
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 91,
- Archives Municipales de Moulins 5 H 81
- Archives Municipales de Vichy H 101 Boîte N° 5
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Etat civil de Visoncourt (70)
- Journal «L'Espoir» du 2 au 8 juillet 1945
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la déportation Editions Tirésias 2004
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
- Service Historique de la Défense (Dossiers GR 16 P 157101 et GR 16 P 465540)
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