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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

PÉRICHON Georges Lucien


Est né le 7 juin 1923 au lieudit Le Rouveix à Saint-Sornin-Lavolps (19). Son père Baptiste est officier et sa mère Mathilde née AUDRERIE est sans profession. Ils sont domiciliés à Clermont-Ferrand (63), puis à Moulins (03) au 17, rue des Conserves.

Source de la photo ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.

Son père, sous-lieutenant au 23ème G.R.C.A. (Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armées), est fait prisonnier en 1940 et envoyé à l'Oflag IV D.


Source: Bibliothèque Nationale de France Liste Officielle des Prisonniers de Guerre sur site Internet Gallica page 48.


Il passe le Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires à l'Institution Saint-Gilles et entre au service de l'Intendance dans cet établissement en juin 1941 et ce jusqu'au 11 avril 1942, date à laquelle il s'engage dans l'Armée d'Armistice.

Il est affecté au groupe 1/54 d'aviation à Lézignan (11) jusqu'à la dissolution de l'Armée d'Armistice en novembre 1942 suite à l'invasion de la Zone Libre par les Allemands.

Il entre alors aux G.V.C., Garde aux Voies et Communications, et travaille pour le réseau «Béarn» où il entre en décembre 1943.
 

Réseau «Béarn»: réseau de renseignements rattaché au BCRA (Bureau Central de Renseignements et d'Action): service de renseignements de la France Libre.

 

Le 24 mai 1944 il est arrêté une première fois par les Allemands «pour des motifs qui nous sont demeurés inconnus» selon une note de renseignements de la police.

Libéré le 28 mai, il est de nouveau arrêté. Il est interné à la Maison d'Arrêt de Riom (63) ainsi que ses amis du réseau "Béarn",  Roger DUMAIT, Claude GUÉRAUD et Jean THÉVENET.
 
Le 28 juin il est transféré en car de Riom à Compiègne, l'antichambre de la déportation.
 
Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau où il arrive le 5 dans le convoi N° I.240 surnommé «Le Train de la Mort».
 

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Les corps des 519 victimes recensées sont transférés directement au crématoire.
 
 Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Quant à Georges PÉRICHON il arrive vivant et reçoit le matricule N° 77898. Après la quarantaine il est affecté  au Kommando d'Allach.

Allach: Kommando du KL Dachau. Ce très important Kommando du KL Dachau fait travailler les détenus à différents projets et productions : d'abord pour une manufacture de porcelaine, ensuite pour la firme BMW, enfin pour différents chantiers de l'organisation Todt. Il compte jusqu'à 3850 détenus. Il est situé près de Dachau et est créé le 17 mai 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Puis il est transféré le 25 août 1944 au Kommando d'Hersbruck où il reçoit un autre matricule N° 21073.

Hersbruck: Kommando du KL Flossenbürg. Aménagé entre mars et septembre 1944 sur un ancien terrain du service du travail allemand, à 30 km à l'est de Nuremberg, ce Kommando a été créé pour installer une usine souterraine fabriquant des moteurs d'avion. Le travail des détenus consiste à déblayer les roches, préalablement dynamitées, afin d'aménager les galeries. 10000 détenus environ sont passés par ce camp annexe, 4000 y sont morts. En avril 1945, la SS évacue 1600 malades par train et 3800 à pied vers Dachau. Plus de 600 meurent en route.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Il est évacué vers Flossenbürg /Schwendorf.


 
Source du document c-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 10969165.  

Il décède le 22 avril 1945 à Cham (Allemagne) selon l'état civil de Saint-Sornin-Lavolps et le JO N° 267 du 18 novembre 2011.
 
"Mort pour la France"

Le 17 octobre 1953 sur proposition de Simone LÉVEILLÉ, résistante moulinoise,  le Conseil Municipal de Moulins décide à l'unanimité que « les deux nouvelles voies dont le classement en voirie urbaine vient d'être décidé, lesquelles désormais ne feront qu'une seule voie, portera à l'avenir le nom de «Rue Georges Lucien Périchon» en souvenir d'un jeune Moulinois, habitant ce quartier». Source: Archives Municipales de Moulins.
 
Photo: AFMD de l'Allier
 
Selon l'attestation du Commandant ULVER, chef du réseau "Béarn", " Georges PERICHON "est entré au réseau Béarn le 1er décembre 1943 et qu'il été immatriculé sous l'indicatif RUA/692. PERICHON participa à divers coups de main afin d'obtenir des tickets d'alimentation utiles au réseau, il fut chargé, dans le cadre de son secteur, de diverses missions de renseignements et s'acquitta de ces tâches avec zèle, intelligence et dévouement".

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 466753), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.32963 lui est attribuée à titre posthume  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 17 février 1961.
 
 Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 "Mort en déportation" suivant l'arrêté  de l'Office national des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 26 juillet 2011 paru au Journal Officiel N°267 du 18 novembre 2011.



Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 9, 996 W 15.1,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 2330 W 90
 
- Archives Municipales de Moulins Dénomination de la rue Georges Périchon

- Archives du camp de Flossenbürg sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Bibliothèque Nationale de France Liste Officielle des Prisonniers de Guerre

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains AC 21P 524274

- Etat civil de Saint-Sornin-Lavolps (19)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987
 
- memorialgenweb site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 466753)

- Service International de Recherches d'Arolsen 10969165,

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