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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

RONDELEUX Raymond

Est né le 1er août 1903 rue de Paris à Morlaix (29). Son père Marcel, né à Buxières-les-Mines (03) en 1870, est officier de marine et sa mère Zénaïde née GROSSE est sans profession.

Après des études secondaires à Brest Raymond RONDELEUX prépare Agro à Nantes et entre à l'Ecole d'Agronomie de Paris.

Incorporé le 10 novembre 1925 il est affecté à la Compagnie de Météorologie Militaire, puis réformé le 9 décembre 1925.

Source de la photo: Archives de la famille. Transmise par Jacques Corrocher.


Le 9 octobre 1929 il épouse Aline RAYNAL à Paris (15ème) et ils ont cinq enfants. Il est nommé ingénieur agronome à Agen (47), puis à Béziers (34).

Rappelé le 1er mai 1940 il est affecté au Dépôt de Chars 505, puis réformé le 28 mai 1940.

Il est domicilié rue Verdi, à Béziers quand il entre le 1er septembre 1942 au réseau "Alliance" dont le chef pour l'Allier n'est autre que son beau-père , le général Camille RAYNAL.
 

Réseau «Alliance»: cet important réseau de renseignement essentiellement militaire- mais aussi filière d'évasion- est créé en avril 1941 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau.

D'abord pétainiste, puis giraudiste, il va finalement se rallier au général De Gaulle début 1944. Il est dirigé par Marie-Madeleine Fourcade et le commandant Faye.

Source: Dictionnaire Historique de la Résistance.


A la demande de son beau-père il  monte  avec Alphonse BOYER, ingénieur des Ponts et Chaussées à Béziers, une filière d'évasion vers l'Algérie via l'Espagne. C'est à son domicile  qu' il est arrêté par 4 agents de la Gestapo le 1er mars 1943 .
 
Selon le témoignage de l'une de ses filles alors âgée de 7 ans et présente, « Après une fouille minutieuse de l'appartement à la recherche de documents compromettants, comme les comptes de la femme de ménage dont ils pensaient que les chiffres recouvraient un code secret, ou encore les appareils photographiques, car Raymond Rondeleux était un amateur éclairé en ce domaine, l'officier passa toute la journée sur place, attendant l'arrivée d'éventuels complices, tandis qu'Aline Rondeleux, enceinte de son cinquième enfant, gardait son sang-froid». Témoignage recueilli par Jacques Corrocher.

Il est ensuite interné dans les prisons de Montpellier, Marseille et Fresnes où sont regroupés les membres du réseau "Alliance".

 
Le 14 décembre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 16 dans le convoi N° I.161.

 
 Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6944318.

Il reçoit le matricule N° 38752 et  est affecté après la quarantaine le 11 janvier 1944 au Kommando de Dora.

 
Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions abominables. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
Totalement épuisé par le travail et les privations, il va être transféré au camp mouroir de Lublin-Maïdanek (Pologne) le 18 février 1944.
 
Source: Archives Polonaises de Lublin-Maïdanek transmises par Joseph Jazbinsek.
 
Il figure également sur la liste des Français du Convoi d'Extermination parti le 6 février 1944 de Dora vers Lublin. Cette liste se trouve dans Le Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz d'Henri CLOGENSON et Paul LE GOUPIL.
 

Il y décède le 6 mars 1944 selon l'état civil de Morlaix et le JO N° 161 du 14 juillet 1998.

"Mort pour la France"
 

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 519469), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés Résistants).


 

Document de gauche: La carte de Déporté Résistant N° 1.011.04134 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère  des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 26 mai 1951. Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Document de droite: Une rue de Cusset porte le nom de Raymond RONDELEUX par décision du Conseil Municipal de Cusset en date du 8 novembre 1967. Photo: AFMD de l'Allier.

Note: Son ami Alphonse BOYER, né le 26 juin 1905 à Bort-les-Orgues (19), déporté le 17 décembre 1943 à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), sera fusillé le 1er avril 1944 à Karlsruhe (Allemagne) selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, le Mémorial de l'Alliance et le JO N° 300 du 27 décembre 2009.



Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,

- Archives Départementales du Finistère 1 R 1923.3465,

- Archives Départementales de l'Hérault 1000 W 297,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 128, 2330 W 100,

- Archives de la famille

- Archives Municipales de Cusset

- Archives Polonaises de Lublin-Maïdanek transmises par Joseph Jazbinsek

- Corrocher Jacques  Biographie de Raymond Rondeleux

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Morlaix (29)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial de l'Alliance Amicale du réseau «Alliance»

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz d'Henri Clogenson et Paul Le Goupil publié à compte d'auteur

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 519469)
 
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