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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

LAPOUILLE née LAYGUE Hélène Alfreda

Archives de la famille

est née le 29 octobre 1914 à Vireux-Molhain (08). Son père Alfred est chaudronnier et sa mère Yvonne née LEJOUR est ménagère.

Le 26 décembre 1938 elle épouse Léon LAPOUILLE à Vireux-Molhain. 
 
Elle est domiciliée 5, rue Grangier à Vichy (03).

Photo: Archives de la famille.

Elle entre d'abord au réseau "Alibi" à une date non connue.

Réseau "Alibi":  réseau de renseignements militaires et politiques des Forces Françaises Combattantes il travaille en liaison avec l'Intelligence Service britannique.

Source du document ci-contre : Archives de la famille.

Archives de la famille



Elle travaille aussi en liaison avec le réseau "Alliance".

Du 19 au 22 avril 1943 la Gestapo de Vichy procède à l'arrestation de 21 membres du réseau "Alliance" dans l'agglomération vichyssoise.





Réseau «Alliance»: cet important réseau de renseignement essentiellement militaire- mais aussi filière d'évasion- est créé en avril 1941 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau.
D'abord pétainiste, puis giraudiste, il va finalement se rallier au général De Gaulle début 1944. Il est dirigé par Marie-Madeleine Fourcade et le commandant Faye.
Source: Dictionnaire Historique de la Résistance.


Elle est arrêtée par la Gestapo le 22 avril 1943 entre 6 et 7 heures du matin à son domicile dans la rafle des membres du réseau "Alliance" à Vichy. Elle cite comme personnes arrêtées avec elle: Thérèse BERMUDEZ et Jeanne BOUTEILLE.

Elle est ensuite internée à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) avant d'être  transférée à Compiègne en novembre.

Le 31 janvier 1944 elle est déportée de Compiègne à Ravensbrück où elle arrive le 3 février dans le convoi N° I.175. Elle reçoit le matricule N° 27183 et après la quarantaine fait partie des 134 femmes transférées au kommando d'Holleischen.
 
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 11074368.

Holleischen: Kommando du KL Flossenbürg situé dans les Sudètes. Les femmes déportées y travaillent pour l'usine de munitions Skoda.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
 
Elle y reçoit un nouveau matricule, le N°50334.

Le Kommando de Holleischen vu par Jeanne BOUTEILLE, sa camarade de résistance et de déportation.

Le kommando de Holleischen

ou  Comment transformer une ferme en camp.

« A trois kilomètres du Kommando, le village, de son nom tchèque Holypov, mais nommé Holleischen par les Allemands après l'annexion des Sudètes, massait autour de son église et de sa mairie au pignon découpé, des maisons à demi rustiques dont les toits de vieilles tuiles devaient abriter des gens tranquilles. Le bourg eût semblé agréable en contrebas des pâturages et des sapins, si les hideux bâtiments d'une usine aux énormes hauts-fourneaux et une sorte de cité ouvrière trop neuve n'en eussent rompu le charme paisible et campagnard. Le village seul devait être tchèque, et le reste construit par les nazis depuis leur vol à main armée de ce territoire. Cela portait bien la marque de l'Allemagne, c'était laid et lourd…

Le kommando était une ancienne ferme aménagée à usage de camp. D'un côté de la cour se trouvait un bâtiment à deux étages, greniers transformés en blocks aux fenêtres barrées de grilles et dont le rez-de-chaussée, formait la washraum et les closets; cette bâtisse se prolongeait par des locaux prévus pour une infirmerie, une cantine à l'usage des S.S. et un poste de garde qui jouxtait la grande porte cloutée, armée de barres de fer et de verrous comme celle d'une prison. En face de cette rangée de constructions se trouvait l'ancienne habitation des fermiers, maintenant celle des surveillantes S.S., et mitoyenne avec une longue étable qui formait un troisième block.

Ces deux côtés de la cour se faisant face étaient réunis par toute une grange qui faisait le troisième côté, et le quatrième, en face du troisième, consistait en un mur très haut troué de la grande porte. Les quatre côtés étaient longés en leur sommet par un réseau serré de fils électrifiés qui les surmontaient.»

Source: Infernal rébus de Marie Jeanne BOUTEILLE-GARAGNON Editions Crépin-Leblond Moulins 1946.
 

Hélène LAPOUILLE est libérée le 5 mai 1945 à Holleischen par les partisans polonais et  elle est rapatriée le 26 mars 1945 par le Centre de Longuyon (54).

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Source du document ci-dessus: Archives de la famille.


A son retour elle apprend que son son mari, le lieutenant Léon LAPOUILLE, victime d'un accident de voiture à Fribourg le 26 avril 1945, est décédé le jour même à l'Hôpital de Strasbourg.

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Document de gauche: Elle adhère à l'UNADIF en 1951.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 338208), elle est homologuée en tant que Résistante au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes).


Document de droite: La carte de Déporté Résistant N° 2.018.20476 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 27 novembre 1953.

Source des documents ci-dessus: Archives de la famille.

Le 21 mai 1949 elle épouse Gaston STOZ à Saint-Hubert (Belgique).

Elle décède le 17 décembre 1997 à Saint-Hubert.



Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 996 W 1289 W 91,

- Archives de la famille

Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot Editions Robert Laffont 2006

- Etat civil de Vireux-Molhain (08)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 338208)

- Service International de Recherches d'Arolsen 11074368,
 
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