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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

CLAVERIE Jean-Marie


est né le 5 février 1912 au domicile de ses parents à Audaux (64). Son père Amédée est boulanger et sa mère Marie née PEYROUS est ménagère.

Incorporé le 25 octobre 1933 il est affecté au 28ème Régiment du Génie. Il est rayé des contrôles le 15 octobre 1934.

Rappelé le 2 septembre 1939 il est affecté à la Compagnie Radio de la 37ème D.I. Il est démobilisé le 20 juillet 1940 à Montpellier et se retire à Strasbourg.

Source de la photo: Archives de Paris 3595 W 032.

Employé des PTT il est domicilié 39, rue de Givois à Vichy (03). Il donne aussi comme adresse 40, rue de l'Hôpital à Vichy.

Il fait partie du réseau Super-NAP (Noyautage des Administrations Publiques) des Forces Françaises Combattantes en qualité de chargé de mission de 1ère classe avec le grade correspondant de capitaine.

NAP et SuperNAP
Créé par 2 résistants lyonnais de Combat le NAP (alors appelé Noyautage Administratif et Professionnel) fut généralisé à l'ensemble de la région, puis à l'ensemble de la France par Claude BOURDET avec l'accord de Jean MOULIN. Le NAP devint Noyautage des Administrations Publiques (services locaux des préfectures, de la police, du ravitaillement, de l'électricité, des PTT et de la SNCF). Parallèlement fut créé par Libération-Sud un réseau dont la fonction était de noyauter les ministères à Paris et à Vichy. Ce réseau s'appela Super-NAP. NAP et Super-NAP fusionneront en 1944. A Vichy Super-NAP fut dirigé par Maurice NÈGRE, fonctionnaire des Affaires étrangères, puis par Bernard de CHALVRON.
Ce service de documentation clandestin, appareil élaboré et compartimenté, permit de saper les projets de l'occupant nazi et du gouvernement de Pétain.
Source: Dictionnaire Historique de la Résistance.

Il est arrêté le 24 janvier 1944 par la Milice à son bureau du Ministère à l'Hôtel Carlton à Vichy et est interné successivement à Cusset (03), Gannat (03) et Riom (63) où il est condamné le 20 mai 1944 par la Section Spéciale de la Cour d'Appel à 6 mois de prison et 1200 francs d'amende pour "violation du secret professionnel".  Il est ensuite transféré  le 27 juin 1944 à Compiègne où il reçoit le N° 43.006.

Selon l'attestation en date du 10 décembre 1945 de Maurice NÈGRE, fondateur et chef du SUPER-NAP (organisme de noyautage des Ministères),  "M.Jean CLAVERIE a été contacté par le SUPER-NAP en décembre 1942 et a consacré la plus grande partie de son activité résistante à mon organisation. Il était notamment chargé d'assurer avec son collègue PANNETIER la liaison postale quotidienne VICHY-PARIS avec la complicité du service ambulant.
M.CLAVERIE a fourni les renseignements les plus précieux concernant l'organisation des services télégraphiques, téléphoniques et radiotélégraphiques du Gouvernement de Vichy, du Ministère de l'Intérieur et de la Gendarmerie.
A partir d'octobre 1943 il a assuré la transmission au SUPER-NAP des copies des télégrammes officiels et en particulier des télégrammes secrets adressés par le Gouvernement ou par DARNAND aux responsables de la Milice".

Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau dans le convoi N° I.240 dit Le Train de la Mort.

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Les corps des 530 victimes recensées dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation sont transférés directement au crématoire.

  Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Quant à Jean CLAVERIE il arrive vivant à Dachau et reçoit le matricule N° 77834.


Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 10628488.


Après la quarantaine, il est transféré le 22 juillet dans les kommandos du Neckar. D'abord Neckargerach.

Neckargerach: Kommando du KL Natzweiler situé près de Mannheim.Il est mentionné pour la première fois le 27 avril 1944, et compte déjà 900 détenus début mai 1944, 1250 et plus à partir de mi-mai et jusqu'à septembre 1944. La majorité travaille dans les mines ou dans les environs d'Obrigheim. A partir de l'automne 1944, Neckargerach sert en partie comme camp de malades pour les camps du Neckar.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 21883. Puis il est affecté en février 1945 au Kommando de Neckareltz.

Neckarelz: Kommando du KLNatzweiler situé près de Mannheim. Pendant la période transitoire, c'est-à-dire de début septembre jusqu'au 23 novembre 1944, le camp annexe de Neckarelz I, qui, avec Neckarelz II, est le plus grand des Kommandos extérieurs de la région, fonctionne comme siège régional de l'administration centrale restée au Struthof. Neckarelz est l'organe exécutif dans plusieurs domaines, par exemple, en ce qui concerne le déplacement de détenus entre les différents Kommandos extérieurs. Le 21 mars 1944 arrivent les 500 premiers détenus. On les loge dans l'école primaire de Neckarelz qui devient ainsi le premier camp de Neckarelz. Lorsque le nombre des détenus dépasse la capacité de ce « camp » qui est d'environ 1000 personnes, on crée un deuxième camp auprès de l'ancienne gare de Neckarelz. A partir de ce moment, l'école est désignée comme Neckarelz I et l'autre camp comme Neckarelz II. Officiellement, on réussit à y loger 2944 (fin septembre 1944) et 2841 (fin octobre 1944) détenus. Presque tous travaillent sur les chantiers des mines d'Obrigheim.
Source: Live mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Le 2 avril 1945 il est renvoyé au camp de Dachau où il est libéré le 29 avril 1945 par l'armée américaine.

Le 8 juin 1946 il épouse Madeleine Léa COULANGEON à Paris (75).

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier R 16 P 132552), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces  Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Lui sont attribuées

- la carte de Déporté Résistant N° 1.001.001O9 sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 29 mars 1950


Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 032.

- la Légion d'Honneur par décret du 21 novembre 1955.

« Agent P2 qui a accompli avec courage et patriotisme les nombreuses missions qui lui furent confiées dans la Résistance. A fourni des renseignements extrêmement précieux pour la poursuite de la lutte clandestine contre l'ennemi, effectuant des liaisons particulièrement dangereuses. Arrêté le 24 janvier 1944 par la Milice pour son activité résistante, a été condamné à 6 mois de prison, puis livré à la Gestapo. Déporté en Allemagne au camp de Dachau le 2 juillet 1944 en est revenu le 13 mai 1945 invalide à 70 % à la suite des sévices de ses tortionnaires et des privations endurées. A bien servi la cause de la Libération».

-la Croix de Guerre 1939-1945 avec Palme.

Il décède le 29 juillet 1999 à Boulogne-Billancourt (92) et est inhumé à Etroussat (03).

Sources:

- Archives de Paris 3595 W 032.

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 168

- Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques 1 R 1075

- Archives des camps de Dachau et de Natzweiler sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Attestation de R.Ladel, secrétaire général de l'Organisation des Fonctionnaires Résistants (ex-NAP et ex -Super-NAP)

- Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot Robert Laffont 2006

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 728 355

- Etat civil d'Audaux (64)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Service Historique de la Défense (Dossier R 16 P 132552)

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