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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

VAKSMANN Hélène

Nous sommes à la recherche d'une photo.

est née le 14 février 1940 Quai d'Allier à Vichy (03).  Sa mère Bass est commerçante et domiciliée au N° 8, rue des Francs Bourgeois à Strasbourg (67).

Pensant qu' Hélène serait plus en sécurité en Dordogne, sa mère la confie à sa soeur, Dora ABELSONNAS, coiffeuse qui est domiciliée à Quinsac (24).

Elle est arrêtée chez et avec sa tante au cours de la rafle à Quinsac et à Champagnac-de-Belair le 27 mars 1944. Les hommes, quatre au total,  dont l'oncle d'Hélène, Leiba dit Léon ABELSONNAS, sont fusillés au lieudit Martinière commune de Champagnac-de-Belair. Quant aux femmes, quatre adultes dont Dora, et une enfant, Hélène, elles sont internées à la caserne du 35ème Régiment d'Artillerie à Périgueux (24).

Elles sont transférées le 6 avril de Périgueux à Drancy où Hélène reçoit le matricule N°18910. Quant à sa tante elle a le matricule N° 18909.

Le 13 avril 1944 elle est déportée avec sa tante de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 71.

Document ci-dessus extrait de la liste du convoi N° 71. Source: Mémorial de la Shoah C 71_54.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 71 du 13 avril 1944: " 1500 déportés dont 624 hommes, 854 femmes et 22 indéterminés. Parmi eux 148 enfants de moins de 12 ans et 295 de moins de 19 ans.(...) A l'arrivée à Auschwitz le 16 avril, 165 hommes reçurent les matricules 184097 à 184261. Le ""calendrier"" d'Auschwitz ne mentionne aucune femme sélectionnée, mais cela est inexact, car, en 1945, on comptait 70 femmes survivantes de ce convoi. Il y avait également 35 hommes survivants."

 

Elle est assassinée par les nazis à l'âge de quatre ans.

Elle décède
- au cours de la Shoah selon Yad Vashem
- le 18 avril 1944 à Auschwitz (Pologne) selon le Journal Officiel N°231 du 6 octobre 2015.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté de la Directrice Générale de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 13 août 2015 paru au Journal Officiel N°231 du 6 octobre 2015.

Note: Selon Bernard Reviriego dans "Les Juifs en Dordogne", les parents d'Hélène, cachés à Nice, ont survécu.

Récit de la rafle du 25 mars 1944 par Monsieur André PENOT, instituteur à Quinsac (24).

« Quinsac 27 mars 1944

Quinsac, petite commune de 523 habitants à 10kms de Brantôme, connut ce 27 mars 1944 la triste gloire d'ajouter au martyrologe de la France sous le joug de l'oppresseur.

Depuis la veille les plus sinistres nouvelles commencent à circuler venant de Brantôme où un détachement de S.S. exerce d'odieuses représailles: fusillades, incendies, pillages. On ne peut y croire. Mais le lundi vers 6 heures 30 le bourg est cerné par un imposant déploiement de forces. Les canons anti-chars sont braqués aux carrefours, les camions ne cessent de circuler déversant sans arrêt des feldgraü, les autos mitrailleuses patrouillent sur les routes et chemins et déjà des coups de feu isolés claquent. On apprendra –stupeur et rage- que les Allemands tirent sur tout homme apparaissant au coin d'un bois dans la campagne. Chasse excitante, car les pionniers de l'Europe nouvelle rient à gorge déployée de voir détaler nos paisibles paysans qui n'ont assurément rien compris à ces tentatives de collaboration franche et amicale. Vers 12 heures un attroupement d'otages se forme autour du monument aux morts. Des sentinelles armées les surveillent. Une dizaine de personnes portant valises et paquets sont là. Ils sont là raidis et pâles: Mr Alexandre Marcel 57 ans et sa sœur, Mme Lévy 68 ans et son fils Lévy Fernand 36 ans combattant de 39-40, Mr Abelsonas, sa femme et leur nièce une petite fille de 4 ans, Mr Leroy Paul 64 ans et sa femme, Mme Kahn ses 3 filles et son gendre. Les Allemands sont allés les surprendre chez eux. Après leur avoir imputé le crime d'être Juifs et quelques invectives à leur égard, ils les ont pillés. Ils recherchent beaucoup l'or, mais ils font main basse sur tout: tissus, sucre, cigarettes, vivres, et comme les samaritains ne craignent plus de se souiller au contact d'Israël, ils s'attardent sans vergogne. ««Prenez tout ce qui vous est cher»» diront-ils, car les bourreaux s'approprient les dépouilles de leurs victimes. Alors le pitoyable cortège se met en route à pied vers Martinière à 2 km de Quinsac. Les captifs resteront là jusqu'à 16 heures sous un soleil de plomb dans le pré qui borde la route et où se réunit tout l'ensemble du coup de filet. Ici seront conduits quatre jeunes gens de la commune (16 à 22 ans) relâchés après un séjour au 35ème d'Artillerie, bien d'autres venant des communes voisines. Mr Terminaria Pierre 71 ans, propriétaire de la ferme proche et témoin de la scène, nous a dit tout l'odieux de la conduite des gardiens qui perquisitionnèrent et pillèrent chez lui. Comme il leur réclamait un couteau auquel il tenait, le délinquant est allé jusqu'à l'ouvrir devant lui et l'en menacer. Honneur aux vaillants soldats de la Grande Allemagne qui osent menacer d'un couteau ouvert les vieillards de 71 ans. Dans tout ce beau monde il y a des Géorgiens, des Maures, des Allemands et peut-être quelques français. L'un deux dira à Mr T«Je suis un français» «Tu en es un drôle» répondit-il. Une sentinelle acceptera que l'on donne à boire à la petite fille de 4 ans. Vers 16 heures quelques camions vides s'arrêtent, on sépare hommes et femmes. Les Allemands conduisent les premiers dans le petit chemin qui par derrière la maison gagne les bois. A 50 m à peine de la ferme sous les yeux de Mr T. qu'ils ont "aimablement " convié au spectacle ils fusillent les malheureux dans le dos, les achèvent à coups de revolver, les fouillent et les délestent de leur argent, de leurs bijoux, de leurs valises. Quatre corps étendus, quatre larges flaques de sang: les civilisateurs sont passés.

Mais les camions sont déjà partis et une vieille mère ne sait pas et l'ignore à cette heure encore qu'elle n'aura plus rien désormais pour soutenir sa santé chancelante. Mais ce sont là des sentiments de faiblesse qui ne conviennent pas «aux maîtres». Les captives conduites au 35ème d'Artillerie seront parquées dans le manège avec un groupe de 300 hommes de Mussidan. Pour couche, la sciure de laquelle monte l'odeur avec des déjections humaines en décomposition. Il faudra d'ailleurs que ces femmes procèdent avec leurs mains au nettoyage de ce sol souillé. Le mardi 28 on leur donnera vers 8 heures de l'eau à boire et le soir le SN apportant à manger aux hommes de Mussidan, elles auront les restes du repas, car rien n'a été prévu pour elles. Mais le 29 et le 30 grâce au SN dont elles font la louange elles prendront des repas copieux. Lors de leur interrogatoire le jeudi 30 à 14 heures, un S.S. même s'indignera du traitement qui leur a été appliqué. «C'est une honte, dira-t-il, de laisser des femmes coucher dans cette saleté».

Source: Archives Départementales de la Dordogne 1753 W 8 – Préfecture-Cabinet du Préfet.


 

Sources:

- Archives Départementales de Dordogne 1753 W 8 – Préfecture-Cabinet du Préfet, extraits de Les Juifs en Dordogne de Bernard Revigiero

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Etat civil de Vichy (03) et de Quinsac (24)

- Klarsfeld Serge Mémorial des Enfants Juifs Déportés de France octobre 1994

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