LAGARON Albert
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né le 7 mai 1883 au domicile de ses parents rue de l'Aqueduc à
Montluçon (03). Son père Antoine est corroyeur et sa mère Anne née
DARGIER est sans profession.
Le 4 juin 1904 il est corroyeur domicilié à Jargeau (45) quand il épouse Marie PARADIS dans cette commune.
Mobilisé le 1er
août 1914 il est affecté à la 8ème Section de Commis, puis il passe
dans le service auxiliaire. Il est démobilisé le 14 mars 1919 et se
retire rue de Tolbiac à Paris (13ème).
Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
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Pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous le pseudonyme d' "Oncle Oscar" il dirige le Mouvement «Vengeance» de Livry dont les principales activités sont le parachutage d'armes et le passage de prisonniers à la Ligne de Démarcation.
Dans Histoire de l'Occupation et de la Résistance dans la Nièvre 1940-1944, Jean-Claude MARTINET écrit:« Le groupe de Livry, dont le terrain (Otarie-Hydrogène) a été un des premiers homologués de la Nièvre, comportait, outre Albert Lagaron, son chef, François Soulat, Elie et Louis Marchand, Pierre et Amédée Parnière, Louis et Lucien Barle». Le B.O.A.
(Bureau des Opérations Aériennes). Service de la Délégation Générale de
la France Libre en métropole, le B.O.A. est créé en avril 1943 par Jean
Moulin. Il est chargé d'organiser les parachutages et atterrissages en
zone nord. Le B.O.A. englobe souvent dans ses activités des missions
secondaires, comme la recherche d'aviateurs alliés abattus.Source: Bruno Leroux dans Dictionnaire Historique de la Résistance.
Dans Saint-Pierre-le-Moûtier entre Loire et Allier 1940-1944, selon l'auteur Pierre DUCROC, "Le premier parachutage eut lieu en avril 1943, un autre le 14 juillet 1943 ( 10 containers et un colis) ainsi qu'en août 1943 (12 containers et divers paquets). Les armes furent cachées dans divers pigeonniers à Livry chez Louis BARBIN, Louis BARLE, Louis MARCHAND, Amédée PARNIÈRE".
Suite à l'infiltration d'un ex-agent du B.O.A. (Bureau des Opérations Aériennes) de l'Yonne passé à l'ennemi, une opération est montée par la Gestapo pour arrêter plusieurs responsables de la Résistance dans la région de Saint-Pierre-le-Moûtier dans la nuit du 18 au 19 novembre 1943. Seul Marc DEMARNE est arrêté. Quant à Albert LAGARON il échappe à la Gestapo et se réfugie dans la région d'Orléans (45) où il continue la résistance clandestine jusqu'au 16 janvier 1944, date de son arrestation.
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Le 21 mars 1944 il est déporté de Paris gare de l'Est à Sarrebruck où il arrive le 22 dans le convoi N° I.190. Il s'agit d'un petit convoi de 58 hommes, tous "NN". Procédure Nacht und Nebel/ Nuit et Brouillard instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.
Il est transféré au camp de concentration de Mauthausen où il reçoit le matricule N° 63615 et est affecté le 24 juillet au Kommando d'Ebensee.
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Ebensee: Kommando du KL Mauthausen. Le village d'Ebensee est situé sur le lac Traunsee, entouré de grands massifs montagneux. Implanté le 18 novembre 1943, le camp qui y est installé fonctionne pour la création d'usines souterraines creusées dans la montagne devant produire de l'essence synthétique et des armes secrètes. Le projet reçoit comme nom de code "Zement". 14 tunnels sont engagés, et 10000 détenus travaillent au camp à la fin de l'année 1944. Le 6 mai 1945, date de sa libération, il compte même plus de 16000 personnes, venues de différents camps évacués devant l'avance alliée. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Sur les 58 déportés de ce convoi les 2/3 vont décéder en déportation.
Il est libéré le 6 mai 1945 à Ebensee et est rapatrié par Longuyon (54) le 24 mai 1945.
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Source des fiches ci-dessus: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.
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Il adhère à la F.N.D.I.R.P. ( Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance et Patriotes) dès 1946.
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Source des documents ci-dessus: Archives de la famille.
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Les médailles de gauche à droite: Médaille de la Résistance - Légion d'Honneur Officier - Croix de Guerre 2 citations - Légion d'Honneur Chevalier.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 330291), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de
Déporté Résistant N° 1.010.13420 lui est attribuée par le Ministère des
Anciens Combattants et Victimes de Guerre le 24 octobre 1952.
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Source du document ci-dessus: Archives de la famille.
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Il décède le 21 juillet 1963 à Livry (58).
Sources:
- Archives Départementales de la Nièvre 1 R 1903.1833, - Archives de la famille - Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot Robert Laffont 2006 - Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.
- Ducroc Pierre Saint-Pierre-le-Moûtier entre Loire et Allier 1940-1944 Nevers octobre 1992
- Etat civil de Montluçon (03)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Martinet Jean-Claude Histoire de l'Occupation et de la Résistance dans la Nièvre 1940-1944 Editions Delayance La Charité 1978
- Mauthausen Le Troisième Monument Amicale de Mauthausen
- Noguères Henri en collaboration avec Marcel Degliame-Fouché Histoire de la Résistance en France Tome 3 Robert Laffont 1972 - Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 330291)
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