BERTHELOT
Robert
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| | est né le 22 juin 1908 au domicile de ses parents au lieudit Le Potier Noir à Saligny-sur-Roudon (03). Son père Michel et sa mère Benoîte née DAFOUR sont cultivateurs. Il exerce le métier de garçon de café quand il est incorporé le 14 novembre 1928. Il est affecté au 38ème Régiment d’Infanterie. Il est rayé des contrôles le 15 avril 1930.
Il est domicilié au N° 1, square Trudaine le 2 août 1932 quand il épouse Marguerite HAYS à Paris (9ème). Ce mariage est dissous le 22 février 1934. Le 25 avril 1936 il épouse Marcelle GIRAULT à Boissy-Saint-Léger (94). Source de la photo ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.
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Rappelé le 2 septembre 1939
il est affecté au 613ème Régiment de Pionniers – Dépôt d’Infanterie N° 133. Fait prisonnier le 27 juin 1940 à Servigney (70), il est interné
d'abord au camp de Baccarat avant d'être transféré au Stalag XII C où il reçoit le matricule N° 13354. Le 29 mars 1942 il est transféré du Stalag XII A vers le Stalag XII D à Trier Petrisberg (Trèves).
Prisonnier de Guerre, le 13 octobre 1943 il est
transformé à sa demande en travailleur libre et est affecté à l'usine de chars à Bendhorf am
Rhein situé au nord de Coblence. Voir le document ci-dessous à gauche.
Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
Il est arrêté le 14 septembre 1944 par la Gestapo pour son appartenance à "einer widerstandsgruppe", c'est-à-dire "un groupe de résistance". Voir la fiche de la Gestapo ci-dessous à droite. | |
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Source du document à gauche ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 2.3.3.1 / 77336920. Source du document à droite ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.2.3.3 / 12435150.
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Il est reproché à ce "groupe de résistance" d'avoir "écouté la radio anglaise".
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Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, il transite par le camp de concentration de Sachsenhausen où il reçoit le matricule N° 104412.
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Le KL Sachsenhausen: Camp de concentration dans la banlieue d'Oranienbourg créé dès 1933 sur un territoire de près de 400 hectares. Au centre le camp de concentration , conçu sous la forme d'un triangle équilatéral,est délimité dans une zone marécageuse. La station "Z" joute le camp: lieu d'exécutions et emplacement des fours crématoires: plus de 10 000 prisonniers de guerre soviétiques y sont assassinés d'une balle dans la nuque durant l'automne 1941. Le 21 avril 1945, 30 000 hommes de Sachenhausen et 5 000 femmes venant de Ravensbrück sont évacués, par groupe de 500, en direction de la Baltique. Des milliers de déportés, incapables de suivre, sont abattus d'une balle dans la nuque sur le bord de la route. Le KL Sachsenhausen est libéré par l'Armée Rouge le 22 avril1945. Elle n'y trouve que 3 000 hommes , 2 000 femmes et quelques enfants malades. Au total, on estime qu'un peu plus de 200 000 hommes et femmes ont été déportés au KL Sachsenhausen dont la moitié y a trouvé la mort. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Selon le Service International de Recherche d'Arolsen, il est ensuite affecté au Kommando de Karlshagen, un Kommando de Ravensbrück. Il y reçoit le matricule N° 10942.
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Source du document à gauche ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.35.1 / 3766740. Source du document à droite ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.35.1 / 3766771.
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Karlshagen : Kommando du KL
Ravensbrück. Karlshagen est un village au sud de l’île
de Usedom sur la Baltique. Dans la partie nord de cette île avait été installée
la base de Peenemünde où furent fabriquées les fusées A4 ou V1 et qui sera
bombardée par l’aviation britannique dans la nuit du 17 au 18 août 1943.
Source :
Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Les détenus de Karlshagen
sont évacués en train le 28 mars 1945 et
arrivent le 1er avril à Ellrich, un kommando près du camp de Dora. Ils ne sont pas réimmatriculés.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.35.1 / 3768683.
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Le 4 avril, ils
sont à nouveau évacués en train. Selon André Sellier, « Après avoir
contourné le Harz par Osterode et Seesen, le train va jusqu’à Hambourg par
Goslar, Braunschweig (Brunswick), Peine et Hanovre. Puis il revient vers le sud
par Lunebourg et Uelzen jusqu’à Celle et finit par gagner Bergen-Belsen en
repassant par Uelzen. Il arrive le dimanche 8 dans la matinée. Les détenus sont
conduits directement dans des casernes à proximité du camp principal. »
Source de la carte ci-contre: André Sellier Histoire du camp de Dora.
L'itinéraire
en zigzag nord-sud, puis sud-nord de l'évacuation de Robert BERTHELOT et de ses
camarades de misère illustre la désorganisation de l'Allemagne nazie
prise entre deux feux: les Soviétiques à l'est et les Anglo-Américains à
l'ouest. | |
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Bergen est une petite ville située dans la Lüneburger Heide, à 100 km au sud-ouest de Hambourg et à 65 km au nord-est de Hanovre. La route qui conduit à Hanovre passe par Belsen, ville où a été édifié un camp de prisonniers de guerre lors de la Première Guerre mondiale. En 1941, ce camp reconstruit par des prisonniers de guerre français est d'abord réservé aux prisonniers russes. C'est en avril 1943 que le camp de Bergen-Belsen est mis à la disposition de la SS et devient un KL. On y construit alors un crématoire et les prisonniers de guerre sont évacués vers d'autres camps. En mars 1944, il devient un « camp de repos » chargé d'accueillir les détenus des autres KL malades, épuisés ou trop âgés, et qui ne sont plus capables de travailler.Le KL Bergen-Belsen est en réalité un camp de concentration dans lequel les SS n'ont aucune intention de remettre sur pied ces malades, car aucun équipement médical particulier n'existe. En décembre 1944, l'effectif du camp est de 15 227 détenus, dont 8 000 femmes. Il atteint 50 000 en mars 1945, dont 26 300 femmes. La surpopulation du camp génère l'apparition d'épidémies : en mai 1944 une première épidémie de typhus éclate, puis une seconde en janvier 1945 alors que les déportés affluent de plus en plus nombreux. En avril 1945, alors que le crématoire ne suffit plus à faire disparaître les victimes, des fosses sont creusées pour enterrer les centaines de décès quotidiens. Le 5, les SS brûlent les registres du camp et le quittent le 12, laissant la garde à 1 500 Hongrois. Le 15 avril 1945, les Britanniques entrent sans combat dans le camp et y découvrent environ 60 000 hommes et femmes. En tout, sur les quelques 125 000 déportés, environ, passés par Bergen-Belsen, Eberhard Kolb estime que 37 000 sont morts avant la libération du camp, et 13 000 après et jusqu'à la fin du mois de juin. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Robert BERTHELOT est libéré le
15 avril 1945 au camp mouroir de Bergen Belsen par les troupes britanniques.
Selon le Bureau des Déportés et des Statuts Divers, "Monsieur BERTHELOT aurait été rapatrié le 27 avril 1945 par le centre de Lille où la carte N° 0193688 lui aurait été délivrée".
Son mariage avec Marcelle GIRAULT est dissous le 22 décembre 1947.
Le 1er octobre 1952 il épouse Madeleine FAUVEL à Clichy (Seine).
La carte de Déporté Politique N° 1.101.30743 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 25 septembre 1964. La période de déportation prise en compte va du 20 septembre 1944 au 26 avril 1945.
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Source du document ci-dessus : Archives de Paris 3595 W
107.
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Il décède à Villeneuve-Saint-Georges
(94) le 21 février 1979 et est inhumé au cimetière de Saligny-sur-Roudon. Voir photo ci-dessous à gauche.
Le
vendredi 29 septembre 2017 le Maire de Saligny-sur-Roudon et son
Conseil Municipal lui ont rendu hommage en inaugurant la Maison des
Associations " Robert BERTHELOT" devant une assistance nombreuse.
Le parcours de Robert BERTHELOT en tant que déporté a été retracé par
le président de l'AFMD de l'Allier.
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Photos transmises par Jean-Pierre BERTHELOT, fils de Robert. Remerciements.
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Sources :
- Archives Départementales de l’Allier 1 R 1928.2232,
- Archives de la famille
- Archives de Paris 3595 W
107
- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains Dossier 21 P 659 674
- Etat civil de Saligny-sur-Roudon (03), de Paris (9ème) et de Boissy-Saint-Léger (94)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la
Déportation Editions Tirésias 2004
- Sellier André Histoire du camp de Dora Editions La découverte 1998
- Service International de Recherche d'Arolsen
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de l’Allier
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