JOUBERT Alain
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| | est né le 4 juin 1923 au N° 12, rue Terrasse à Thiers (63). Son père Jean-Baptiste dit Camille est docteur en médecine et Chevalier de la Légion d’Honneur, et sa mère Alide née KAHLÉ est sans profession.
Source de la photo: René Dumont L'engagement Une famille dans la tourmente déposé aux Archives Municipales de Thiers (63).
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Son père Jean Baptiste Louis Barthélémy Camille JOUBERT est né le 12 avril 1873 à Thiers (63). Surnommé "le médecin des pauvres", il est très apprécié à Thiers. Il épouse Alide KAHLE à Thiers le 2 juin 1923 et ont deux enfants, Nicole et Alain. Militant socialiste, il devient adjoint au maire. Il est assigné avec son épouse à résidence à Joze (63) en 1942. En 1943, prévenus de leur arrestation, ils vont habiter à Chadeleuf (63) sous une fausse identité, Monsieur et Madame Claude JUGE. Il décède à Chadeleuf le 16 avril 1944. Il est déclaré « Mort pour la France » par décision N° 558-675 EC/B du 28 octobre 1946 du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.
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| Source des photos ci-contre: René DUMONT L'engagement Une famille dans la tourmente. | |
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Sa mère Alide Lydia Nathalie JOUBERT née KAHLE, est née le 28 juin 1884 à Orel (Russie) et est la fille d’Emile et de Nathalie SALMEN et veuve d'un premier mariage. Arrivée à Thiers (63) en 1920 , elle est membre du "Secours Rouge", une des fondatrices du groupement des « Amis de l’URSS » et adhérente du « Comité Mondial des Femmes ».
C'est pour cette raison qu'elle est astreinte à résider au Centre
de Séjour Surveillé de Rieucros (Lozère) par arrêté du Préfet de Lozère en date
du 23 novembre 1940 (notifié le 20 février 1940) au motif qu’elle est « dangereuse pour la Défense Nationale
et la sécurité publique ». Elle est ensuite transférée au camp de Brens (81) près de Gaillac où elle est enregistrée le 25 novembre 1940.
Libérée du camp de Brens par décision ministérielle du 6 juillet 1942 transmise par le Préfet du Tarn, elle est astreinte à résidence à Joze (63) ainsi que son mari.
Note: A Dachau Alain JOUBERT indiquera Joze comme lieu de résidence.
En 1943, prévenus de leur arrestation, ils vont habiter à Chadeleuf (63) sous une fausse identité, Monsieur et Madame Claude JUGE. Son mari décède à Chadeleuf le 16 avril 1944. Elle partira ultérieurement à Montluçon (03) et dirigera le centre d'accueil des prisonniers et déportés à leur retour au Château de Brignat. Ce centre d'accueil, situé sur la commune de Domérat, fonctionnera jusqu'en 1946.
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En janvier 1943, leur fils Alain décide au cours de son année de Terminale Philo de quitter le lycée et de rejoindre le maquis des F.T.P.F. (Francs-Tireurs et Partisans Français) en Haute-Loire. Sous le pseudonyme d’ « Henri », puis de « Riri », il en sera le responsable Technique du camp dans les bois de Barradou près de Babonnès. Ce camp prendra le nom de Wodli « en hommage à un communiste alsacien assassiné par les nazis à Strasbourg le 2 avril 1943 » selon Jean-Louis Michel.
En plus du sabotage de voies ferrées et de récupération d'armes, ce maquis participe à la libération de 26 détenus de la prison du Puy-en-Velay le 25 avril 1943 et de 80 détenus le 2 octobre 1943 de la même prison.
Fin 1943 par précaution Alain JOUBERT est muté à la direction des F.T.P.F. à Montluçon dans l'Allier. Il est arrêté par la Milice le 5 février 1944 à Cusset (03) alors qu'il prend le car pour se rendre au Mayet-de-Montagne. De là, il doit prendre contact avec le maquis de la Pourière à Châtel-Montagne. Mais il ignore que les 22 membres du maquis plus un droit commun ont été arrêtés la veille par la Milice et les G.M.R. sur trahison de Georges Gouverneur.
Alain JOUBERT est interné à la prison de Cusset, puis au casino de Vichy, siège de la Milice, avant d'être transféré à la prison de Riom (63) où il rejoint les membres du maquis de la Pourière.
Le 28 juin ils sont transférés en car de Riom au Frontstalag 122, c'est-à-dire le camp de Compiègne.
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Le 2 juillet 1944, il part de Compiègne dans le convoi appelé « Le Train de la Mort» référencé N° I.240 dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
| Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur. La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants. Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».
| Les corps des 519 victimes recensées sont transférés directement au crématoire.
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Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.
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Quant à Alain JOUBERT, il arrive vivant à Dachau et reçoit le matricule N° 77872.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 10116242.
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Il
est affecté après la quarantaine le 22 juillet au Kommando de
Neckargerach. Un nouveau matricule lui est attribué, le N° 22008.
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Neckargerach: Kommando du KL Natzweiler situé près de Mannheim.La majorité des détenus travaille dans les mines ou dans les environs d'Obrigheim. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Puis il est transféré au Kommando de Neckarelz où il arrive le 22 octobre 1944.
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Neckarelz: Kommando du KL Natzweiler situé près de Mannheim. Presque tous les détenus travaillent sur les chantiers des mines d'Obrigheim. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Selon son témoignage rapporté par son ami René DUMONT dans « L’engagement Une famille dans la tourmente », « Au cours de sa déportation, alors qu’il était de plus en plus faible et ne pouvait plus travailler, ses camarades l’ont traîné un soir jusqu’au « Revier » ( infirmerie dans les camps). Un concours de circonstance inattendu lui a permis de survivre. En fait, le médecin qui l’a reçu au Revier était lui aussi un déporté et, c’est incroyable, il a reconnu Alain. « Comme par réflexe », a-t-il raconté plus tard, il a fait allonger Alain à la place d’un déporté qui venait de mourir. Ce médecin était un confrère du docteur Joubert à Thiers qui côtoyait quotidiennement le famille Joubert. Ce médecin était le docteur Roche, ORL très connu par tous les Thiernois. Il a soigné Alain qui était épuisé comme tant d’autres esclaves dans ces camps. Or, lorsqu’il a été retapé (…) , Alain n’est pas retourné à son bloc comme c’était la règle afin de rejoindre au plus vite le Kommando de travail. Il est resté au Revier. Un Revier où se pratiquaient sur les déportés des expériences pour la « recherche médicale », vocabulaire honteux ! (…) Alain m’a raconté à son retour qu’il devait avaler quotidiennement des poudres, des gouttes et autres drogues, subir des piqûres aussi. Mais dans quel but ? Il ne l’a jamais su exactement. Par déduction, cependant, il a pensé qu’il s’agissait des glandes surrénales. En effet il avait été gavé (…) de lait qu’il devait boire par litres à longueur de journée. Lorsque le camp de Dachau a été libéré, Alain avait 23 ans et, alors que tous les survivants étaient décharnés, lui, Alain, était très gros, bouffi, son corps était gonflé et son teint jaunâtre faisait supposer des pathologies complexes ».
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De retour en France il retrouve sa mère et sa sœur à Montluçon (03), sa sœur Nicole, rescapée de Ravensbrück, et sa mère qui avait créé avec des docteurs un centre d’accueil pour les déportés et prisonniers de guerre au Château de Brignat.Il passe la deuxième partie du Baccalauréat et suit une formation de technicien radio.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 312127), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
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La carte de Déporté Résistant N° 1.001.15707 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 18 mars 1953.
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Source du document ci-dessus : Archives de Paris 3595 W
42.
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Le 3 juin 1950 il épouse Claudette CAILLOT à Neuilly-sur-Seine (92).
Il rejoint ensuite la Fédération Internationale des Anciens Prisonniers Politiques à Varsovie (Pologne), puis en 1951 la Fédération Internationale des Résistants à Vienne (Autriche).
En 1958 il entre à la F.N.D.I.R.P. (Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes).Il en devient le trésorier général en 1960 et le restera jusqu'en 1990, date à laquelle il accède au Comité d'Honneur.
Document ci-contre: Alain Joubert, trésorier général, lors du congrès de la FNDIRP en 1984. Source de la photo: Collection FNDIRP. | |
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Il décède à Dieppe (76) le 5 août 1996 et est inhumé dans le caveau de la F.N.D.I.R.P. au cimetière du Père Lachaise à Paris (20ème).
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Photos: Arthur Langouët.
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Sa soeur Nicole JOUBERT est née le 26 octobre 1920 à Thiers. Elle adhère au Parti Communiste en 1938 et devient responsable des étudiants communistes à l'université de Clermont-Ferrand. Elle est arrêtée à son domicile le 30 novembre 1940 par la police de Clermont-Ferrand et est internée à Clermont-Ferrand, puis au Fort de Romainville.Elle est déportée le 13 mai 1944 de Paris gare de l’Est à Ravensbrück où elle arrive le 18 dans le convoi N° I.212. Elle reçoit le matricule N° 39105 et est affectée au Kommando de Zwodau.
Source de la photo: René Dumont "L'engagement".
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Zwodau: Kommando du KL Flossenbürg. Situé dans l'ancienne Tchécoslovaquie, à 30 kilomètres de Karlsbad, ce Kommando, essentiellement de femmes, est créé pour la firme Siemens.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Elle y arrive le 1er septembre 1944 et reçoit un nouveau matricule, le N° 51570.
Elle y est libérée le 7 mai 1945 et rejoint sa mère et son frère à Montluçon.
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Sources :
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171, 107 W 387,
- Archives Départementales de la Lozère cotes AD48 2 W 1603/163, AD48 1489 W 7/89-90 et AD 3182/638 et 656
- Archives Départementales du Tarn 495 W 27
- Archives des camps de Dachau, de Natzweiler et de Flossenbürg sur Ancestry.com et JewishGen.org
- Archives de Paris 3595 W
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- Dumont René L’engagement Une famille dans la tourmente aux Archives Municipales de Thiers
- Etat civil de Thiers (63) et de Chadeleuf (63)
- Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Maitron
- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987
- Michel Jean-Louis Résistance en haut Allier 1940-1944 Editions du Roure 2008
- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 312127 )
- Service International de Recherches d'Arolsen 10116242, © AFMD de l'Allier
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