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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
KLIMOVITZKY née BORUHOVICI Pesea/Pauline
 
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est née le 2 mars 1904 à Kilia Nova/Chilia Noua (Roumanie). Ses parents Ianchel et  Léa sont agriculteurs.

Pauline KLIMOVITZKY arrive en France en 1926 et fait ses études à la Faculté de Médecine de Paris.

Le 3 septembre 1929 à Paris (11ème) elle est étudiante domiciliée au 51, rue de Malte quand elle épouse Guirch/Hirsch KLIMOVITZKY, ingénieur né le 1er octobre 1900 à Ekaterinoslav (Russie).

Ils quittent Paris (19ème)  où ils sont domiciliés 56, rue de Mouzaïa pour Montluçon (03). En février 1940 elle est engagée par «La Bourbonnaise» en tant que chirurgien-dentiste. Ils résident au N° 56, rue du Docteur Roux à Montluçon.

Le 29 octobre 1940 le nom des KLIMOVITZKY figure sur l' "Etat des Juifs étrangers susceptibles d'être internés", liste établie par le commissariat central de Montluçon.

 

Ils se font recenser à Montluçon comme Juifs étrangers conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 de l'Etat Français.

 
Source: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.

En septembre 1941 Pauline est radiée après le numerus clausus impitoyable imposé aux Juifs et destiné à les empêcher d'exercer les professions médicales (Second statut des Juifs du 2 juin 1941).

Quant à Hirsch, il est incorporé au 91ème Groupe de Travailleurs Etrangers et affecté à l'usine Dunlop à Montluçon avec le matricule 91.666.

 
Source: Archives Départementales de l'Allier 996 W 194.01.

Début septembre 1942 les époux KLIMOVITSKY sont frappés- comme les autres Juifs étrangers de l'Allier- d'une mesure d'éloignement du département qu'ils doivent quitter dans les quinze jours. Pauline écrit au Préfet de l'Allier pour lui demander l'autorisation de rester à Montluçon.


Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 208.

                                                                                         Monsieur le Préfet de l’Allier
                                                                                                                 La Madeleine

Je viens de recevoir le 7 septembre votre notification 5732 / EL du 1 courant d’avoir à quitter le département de l’Allier dans un délai de 15 jours.
J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance l’autorisation de séjourner à Montluçon auprès de mon mari. Il travaille actuellement à la Sté Dunlop qui vous envoie la requête de mon mari et ses références.
Je suis venue à Montluçon au mois de février 1940, par suite d’un engagement de « La Bourbonnaise » en qualité de chirurgien-dentiste,  profession que je ne puis plus exercer depuis septembre 1940.
De nationalité roumaine, je suis en France depuis 16 ans, où j’ai terminé mes études supérieures (Faculté de Médecine de Paris).
Mon séjour en France, mon dossier et mes références sont exempts de tout doute sur ma personnalité.
Dans l’espoir d’avoir votre réponse favorable, je vous prie, Monsieur le Préfet, d’agréer avec mes remerciements anticipés l’expression de mes sentiments respectueux.

Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 208.

Avec l'appui de la Société Dunlop ils font une demande d'exemption qui est acceptée. Ils figurent sur la "Liste des Israélites domiciliés à MONTLUÇON exemptés des mesures d'éloignement".

Archives Départementales de l'Allier 996 W 208.03
 
Source: Archives Départementales de l'Allier 996 W 208.03.

Comme bon nombre de Juifs de l'Allier, Pauline et Hirsch KLIMOVITZKY sont fichés suite au recensement du 20 mai 1943 concernant les "Israélites étrangers actuellement en résidence dans le département de l'Allier". Les  Juifs étrangers  figurent sur une fiche verte, les Juifs français sur une fiche orange.  Pauline est classée "S.P.", c'est-à-dire "Sans Profession" pour la raison mentionnée précédemment.

 
                                                 Source des documents ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Son nom figure sur la "Liste des Israélites roumains résidant actuellement dans le département de l'Allier" à la date du 23 septembre 1943. Selon le document ci-dessous, Pauline aurait trouvé un emploi de secrétaire et  serait domiciliée au N° 13, rue de Blanzat à Montluçon.

 

                                                       Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 194.01.

 
          
Pauline est arrêtée le 1er novembre 1943 à son domicile au N° 56,rue du docteur Roux à Montluçon. Selon le témoignage de son mari, " Ayant passé la nuit de la veille chez des amis, (elle) est venue le matin à la maison chercher quelque chose. La maison a été cernée par la Gestapo qui l'avait arrêté et pillé le logement".

Elle est transférée le 3 novembre  à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins, puis le 12  à Drancy où elle reçoit le matricule N° 7996. Elle va y rester près de 5 mois et demi.

Elle est déportée le 29 avril 1944 de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 72.

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C72_18.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 72: " Ce convoi emporte 1004 Juifs dont 398 hommes et 606 femmes. Parmi eux 174 enfants de moins de 18 ans. (...) A l'arrivée à Auschwitz, 48 hommes furent sélectionnés avec les matricules 186596 à 186643 et 52 femmes dont les matricules se situent aux environs de 80600. En 1945 il y avait 37 survivants dont 25 femmes".

Elle y reçoit le matricule N° 80618 et est évacuée le 15 février 1945 vers le camp de concentration de Bergen Belsen où elle est libérée le 15 avril 1945. Son nom figure sur la Liste des femmes hospitalisées à l'Hôpital Glyn-Hugues. VI B.



Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.3.1 / 3396482.

Elle est rapatriée par avion au Bourget le 25 mai 1945 et hospitalisée à la Salpétrière le 6 juin 1945.

Elle décède le 12 août 1945
- à l'Hôpital Rothschild à Paris selon le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre
- au 15, rue Santerre à Paris (12ème) selon l'état civil de Paris (12ème).

Son nom figure sur la liste des "victimes de la répression allemande" recensées par la Ville de Montluçon.

Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171.

La carte de Déportée Politique N° 2.101.25456 lui est attribuée à titre posthume et délivrée à son mari Hirsch sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 21 novembre 1958.

Source des documents ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 128.
 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 756 W 1, 996 W 208.03, Recensements de 1943, 996 W 194.01, 996 W 15.03, 996 W 778 W 112,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171,

- Archives de Paris 3595 W 128.
 
- Archives Municipales de Montluçon

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 580 702

- Etat civil de Paris (11ème) et de Paris (12ème)

Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978

- Service International de Recherche d'Arolsen  1.1.3.1 / 3396481,  1.1.3.1 / 3396482, 1.1.9.1 / 11184179, 6.3.3.2 / 103484697,

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