Les cars fonctionnent alors au gazogène sur le plat et dans les descentes, l'essence prenant le relais dans les côtes. Les tickets d'essence attribués par la préfecture étant insuffisants Edmond BOURGOUGNON complète en se ravitaillant en essence chez son associé Louis GRIFFET qui tient le Garage de Paris 42, rue Callou à Vichy.
Selon une note de la police ce garage est en juin 1943 « réquisitionné entièrement, avec son personnel, pour les besoins des services de la Gestapo allemande de Vichy».
Estimant que de l'essence a été soustraite la Gestapo arrête le 5 mai 1944 Louis GRIFFET et un de ses employés, Jean TACHON, puis Edmond BOURGOUGNON le 18 mai 1944 à 16 heures à Chantelle. Ce dernier est emmené à Vichy à l'Hôtel du Portugal, puis est transféré à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).
Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau dans le Train de la Mort référencé N° I.240 dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
«Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.
La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.
Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel» selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau.
Edmond BOURGOUGNON n'arrive pas vivant à Dachau. Il fait partie des 519 victimes recensées dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. A l'arrivée son corps ainsi que celui de ses camarades de souffrance est parti directement au crématoire.
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