BLANCHARD Antoine Georges |
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est né le 11 février 1909 au domicile de ses parents Place de la République à Lapalisse (03). Son père Henri est employé au chemin de fer économique et sa mère Julie née LECOIN est femme au foyer.
Georges est en poste comme instituteur à Lafeline depuis 1929.
Incorporé le 15 avril 1930 au 21ème Régiment d'Infanterie il est démobilisé le 15 avril 1931 avec le grade de caporal.
Photo: Archives de la famille. |
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Le 5 septembre 1931 il épouse Germaine LAPENDRY à Bert (03). Photo: Archives de la famille.
Il est rappelé le 3 septembre 1939 et affecté au 3ème Bataillon du 613ème Régiment de Pionniers. Nommé caporal-chef le 15 mai 1940, il est fait prisonnier le 22 juin 1940 à Gérardmer (88) et interné à Besançon (25) au Frontstalag N° 142 matricule N° 802. Libéré comme malade il est rapatrié le 2 mai 1941 et démobilisé le 8 du même mois.
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Dans les petites communes, l'instituteur est aussi secrétaire de mairie et il profite de cette fonction pour établir avec l'aide de son épouse de fausses cartes d'identité, des fausses cartes d'alimentation, des faux certificats de STO, ils tirent des journaux clandestins, ils aident à la constitution des maquis à Voussac pour le camp Henri Barbusse, à Meillard pour le Maquis Hoche et Casanova, aux Colettes. Les BLANCHARD aussi sont accueillants et hébergent les résistants traqués ou les agents de liaison, par exemple Evelyne du courrier Saint-Etienne-Montluçon.
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L'activité grandissante des résistants de Lafeline finit par attirer l'attention de la Gestapo et le 22 janvier 1944, c'est la rafle.
Elle commence à 5 heures du matin chez les FORT à Montrousset. La ferme est cernée par les soldats allemands et la Gestapo. Sont arrêtés Louis (42 ans), Germaine (39 ans), Roger (19 ans), Georges BOURRIENNE (24 ans) réfractaire au STO ainsi qu'un voisin cultivateur Francis COLAS qui avait voulu prévenir les FORT et qui sera relâché.
L'opération continue et à 8 h30 c'est Georges BLANCHARD qui est arrêté par la Gestapo dans son bureau à la Mairie.
Passage par le Bois de Bransat où ils arrêtent Maurice RAYNAUD (39 ans), cultivateur à Cabrotte.
L'internement
Tout le monde est emmené à Saint-Pourçain-sur-Sioule à l'Asile des Vieillards qui est le siège de la kommandantur, tout le monde sauf Louis FORT qui lui est transféré à Vichy pour y être interrogé et torturé (ongles arrachés et coups très violents sur la tête et les épaules). Il rejoindra finalement ses camarades à la prison militaire allemande de Moulins surnommée la Mal-Coiffée… ainsi qu'un autre résistant originaire de Lafeline, Raphaël LASSANDRE, 21 ans, arrêté au Theil avec un réfractaire au STO belge (1), René GAUGUIN, 24 ans. Raphaël LASSANDRE est pris dans la rafle du 21 mars qui verra l'arrestation de 15 résistants à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Motif: agent de liaison, reconstitution de syndicats agricoles dissous.
Le dimanche 16 avril 1944 départ pour Compiègne, l'antichambre de la déportation.
(1) René GAUGUIN est né le 20-01-1920 à La Buissière (Belgique) |
La déportation
Puis le 12 mai ce sont 2073 hommes parmi lesquels les raflés de Lafeline et de Saint-Pourçain qui sont entassés entre 100 et 120 par wagon à bestiaux et sont dirigés vers Buchenwald où ils arrivent le 14 mai.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen.
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Georges BLANCHARD (matricule N° 52173) et Maurice RAYNAUD (matricule N° 51355) sont affectés à la Mibau, une usine d'armements attenante au camp.
Dans les deux cas, le régime est le même: 12 heures de travail par jour, le sadisme des SS et des kapos, la faim qui ronge, les coups.
Le 24 août l'usine Mibau est bombardée et quasi détruite. Georges BLANCHARD est alors employé au déblaiement, terrasse et réparation des voies ferrées.
Les marches de la mort
Dans la littérature concentrationnaire pour grand public, on rappelle –et à juste titre- toutes les souffrances endurées par les déportés, l'esclavage, la sous-alimentation, les humiliations, le sadisme des SS, mais c'est souvent dans les livres un peu plus spécialisés qu'il est fait mention des évacuations des camps, de cette fuite en avant démentielle et meurtrière qui fut à l'origine du calvaire des déportés. Devant l'avance des armées soviétique à l'est et alliées à l'ouest, les Nazis font évacuer les camps à marches forcées ou en train ou les deux sans alimentation ni boissons. Nombreux seront les déportés qui périront exécutés sur le bord des routes ou décéderont des suites de ces évacuations à Bergen Belsen par exemple.
A Buchenwald où il est resté, Georges BLANCHARD devait faire partie des membres de la Brigade française d'action libératrice. C'est à ce titre qu'il a pour mission avec d'autres d'essayer d'empêcher l'évacuation du camp. Mais il ne participera pas à la libération de Buchenwald, car il est lui-même pris au piège et avec Maurice RAYNAUD, il fait partie de la colonne d'évacuation du 8 avril: trajets en wagons découverts, marches forcées, bombardements, population hostile, pas de nourriture, c'est «marche ou crève». En effet les SS abattent d'un coup de pistolet ceux qui ne peuvent pas suivre. Il est enfin libéré le 23 avril à Pösing par les tanks de l'Armée américaine de Patton.
Georges BLANCHARD est rapatrié sur Paris le 12 mai 1945 avec Maurice RAYNAUD. Ils passent par le centre Lutétia avant d'arriver à Saint-Pourçain-sur-Sioule (03) le 16 mai 1945.
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Source des documents ci-dessus: AFMD 75.
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Voir ci-dessous son parcours tel qu'il l'a résumé pour lui-même et Maurice RAYNAUD. Il apparaît clairement que ni Georges BLANCHARD ni Maurice RAYNAUD n'ont participé à la libération de Buchenwald le 11 avril 1945.
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Source du document ci-dessus: Archives de la famille.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 63151), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant N° 1.011.14744 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 14 janvier 1953.
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Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
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Hommage de Georges BLANCHARD à son épouse Germaine qui, selon lui, a repris «le service de ravitaillement et des réfugiés, les répartitions des réquisitions, les fausses cartes d'identité, d'alimentation et des exemptions du STO». Elle a continué seule la Résistance. | |
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Georges BLANCHARD décède le 17 mai 1973 à Fréjus (83).
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,
- Archives de la famille
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Durand Pierre Les Français à Buchenwald et à Dora Editions Sociales 1977
- Etat civil de Lapalisse (03)
- Lassandre Raphaël 12 mois dans l'enfer nazi publié à compte d'auteur 2ème trimestre 1987
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
- Sérézat André Biographie de Georges Blanchard - Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 63151) - Service International de Recherches d'Arolsen
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