Sur le registre de l’école de garçons Marcel a le numéro 829. Il est indiqué qu’il est entré à l’école le 4 juillet 1941 et qu’il en est reparti en décembre 1941 pour Vichy. Dans la colonne Noms et prénoms des parents ou tuteurs figure sobrement Colonie Ose. C’est ainsi que les habitants de Broût-Vernet appelle la Maison des Enfants du Château des Morelles. Marcel témoigne :
« Pendant notre séjour à la Maison des Enfants de l'OSE nous allions régulièrement à l'école de Broût-Vernet et le reste du temps nous avions des programmes par les moniteurs dont l'un deux s'appelait Monsieur WEIKSELBAUM. Mes souvenirs de ce passage sont assez flous si ce n'est que les conditions matérielles étaient bonnes, y compris le manger. »
Quant à Georgette elle a le numéro 10 sur le registre de l’école des filles. Sa date de sortie n’est pas indiquée, mais on peut penser qu’elle aussi est repartie à Vichy où son père est rentré du Stalag.
Toute la famille est donc réunie à Vichy et ce jusqu’au mois d’avril 1944. Dans la deuxième semaine de ce mois une trentaine de personnes sont raflées dans l’agglomération vichyssoise par la Gestapo, transférées le 21 à Drancy et presque toutes déportées le 29 avril à Auschwitz par le convoi N° 72.
Comment la famille TANNENBAUM a-t-elle échappé à la rafle ?
« Mon frère se rappelle de Monsieur ESPINEL qui était le buraliste du bureau de tabac qui se trouvait presqu'en face de chez nous de l'autre côté du boulevard Denière. Il a d'ailleurs beaucoup aidé mon père le jour de la venue de la gestapo et de la milice pour le prendre alors qu'il se trouvait juste en train d'acheter la ration des cigarettes qu'on distribuait sur carte aux fumeurs. Le lendemain il nous a cherché avec une camionnette fonctionnant au gazogène et nous - Armand. Georgette et moi - a pris avec nos affaires vers Cusset où nous avons rencontré notre Papa. De là nous sommes arrivés à Longepré dont je vous ai déjà écrit. Ni ma sœur ni mon frère ne se rappellent du nom des propriétaires de Longepré.
Nous avions laissé notre Maman paralysée de la maladie de Parkinson avec Mlle VERDIER, retraitée de l'enseignement et très amie de notre famille. Par la suite de nouveau Monsieur ESPINEL a cherché Maman et a voyagé avec elle jusqu'à Longepré. »
La famille se réfugie dans une ferme à Neuilly-le-Réal au lieudit Longepré.
« Malheureusement … je n'ai pas de souvenir du nom de la famille des gentils paysans de Longepré de laquelle nous avions loué notre domicile. Je me souviens d'avoir pu traire les vaches tous les soirs et je recevais un grand pot à lait que j'apportais à la maison. Cela nous aidait beaucoup en cette période de sous alimentation car nous n'étions pas inscrits mais comme clandestins. Si vous pouvez avoir des précisions sur les enfants de ces personnes, je serai heureux de pouvoir les remercier pour l'aide vitale que leurs parents nous ont octroyé ».
Sources :
-Archives de la famille
-Archives Départementales de l’Allier 756 W 1
-Archives Municipales de Broût-Vernet
-KLARSFELD Serge Liste des transferts d’Auvergne à Drancy
-Mémorial de la Shoah
-Témoignage de Marcel TANNENBAUM
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