|
IGIELNIK Abraham
|
|
est né le 21 septembre 1904 à Chmielnik (Pologne). Il est le fils de Wolfhersz et de Sarah Mindla née CHLEBA. Il épouse Bina née LANGARTEN et ils ont un fils, Jean Icek né le 8 février 1923 à Chmielnik.
Ils arrivent en France à la fin des années 1920 et sont domiciliés 22, rue des Couronnes à Paris (20ème), puis Abraham s'installe à son compte comme tailleur rue de Fourcroy (17ème).
Fin juin 1942 Abraham et son fils Jean passent en Zone Libre à La Haye-Descartes (37).
Photo: Archives de la famille. |
|
Selon le récit de son fils Jean, « Lorsque vint le moment du second baccalauréat, je refusai, en dépit des incitations de mes professeurs, de me présenter à l’examen porteur d’un insigne infamant. D’ailleurs la décision de mon père était prise. Il fallait quitter Paris pour la zone dite libre. A la fin de juin 1942, nous avons été mis en relation avec un passeur. Au début de juillet, à une date que j’ai oubliée, nous prîmes le train pour l’Indre-et-Loire. Le passeur nous conduisit dans une ferme près de La Haye-Descartes, dont les bâtiments étaient à cheval sur la Ligne de Démarcation. Nous traversâmes cette Ligne de nuit. Le ciel était clair, très étoilé. Le passeur nous avait abandonnés en zone Sud sans nous accompagner jusqu’au premier village. Je me souviens de la frayeur des femmes du groupe. (…) Après une marche en direction du sud, nous atteignîmes un village et, au petit matin, nous pûmes nous réfugier dans un café pour nous réchauffer et nous restaurer plus que frugalement. (…) Dans le village que nous avions atteint en zone Sud, nous prîmes contact avec la police qui nous autorisa à poursuivre notre voyage vers Vichy ».
« Dans un premier temps, la police de Vichy nous fit interner dans un camp proche de Saint-Amand-Montrond, où avaient été enfermés des soldats d’unités de l’armée polonaise reconstituée en France. (…) Par la suite, nous fûmes assignés à résidence dans un petit village de l’Allier, Ygrande.C’est là que ma mère vint nous rejoindre après la Rafle du 16 juillet 1942. (…) D’Ygrande , mes parents et moi-même furent expédiés par les autorités de Vichy à Saint-Pourçain-sur-Sioule et attachés à un camp de travail peuplé de Républicains espagnols »
Selon une note des Renseignements Généraux de l'Allier, Abraham et Jean sont arrêtés en gare de Saint-Germain-des-Fossés (03) le 22 juin 1942 pour défaut de sauf-conduit et «dirigés le même jour sur le 91ème GTE à Saint-Pourçain-sur-Sioule». Abraham est intégré à ce GTE comme manœuvre.
Il est arrêté -ainsi que trois autres Juifs du 91ème GTE- le 24 février 1943 par la brigade de gendarmerie de Saint-Pourçain-sur-Sioule.
|
Rafle des 24 et 25 février 1943
Selon Serge KLARDSFELD les convois 50 et 51 des 4 et 6 mars 1943 ont été constitués en représailles d'un attentat commis le 13 février 1943 à Paris contre deux officiers allemands de la Luftwaffe qui décèdent des suites de leurs blessures.
Les nazis réclament 2000 Juifs qui sont arrêtés par la police française en ville et la gendarmerie dans les communes. |
Abraham IGIELNIK fait partie des 13 hommes arrêtés dans l'Allier suite au télégramme classé SECRET émanant du Préfet de l'Allier. Ils sont regroupés au Camp Bignet à Montluçon (03) et sont transférés en train le 26 février 1943 au camp de Gurs (64) où il arrive le 27 selon la fiche signalétique ci-dessous.
|
|
Source du document ci-dessus: Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques. Fiche signalétique du Camp de Gurs non cotée.
|
Transféré à Drancy le 3 mars il est déporté le 6 mars 1943 à Maïdanek par le convoi N° 51.
|
|
Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C51_24.
|
Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 51 du 6 mars 1943: " Il y a 959 hommes et 39 femmes. L'âge des hommes se situe entre 16 et 65 ans et la tranche d'âge la plus fournie est celle entre 37 et 49 ans. Il y a 2 enfants. (...) Le convoi a quitté la gare du Bourget/Drancy le 6 mars à 8h. 55 avec 1000 Juifs en direction de Cholm".
|
Il décède le 11 mars 1943 à Lublin Maïdanek selon le JO N° 190 du 18 août 1992.
La carte de Déporté Politique N° 1.175.07152 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 5 septembre 1955.
|
|
Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 126.
"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 7 juillet 1992 paru au Journal Officiel N°190 du 18 août 1992.
|
Le 12 mai 2009 à la demande de l'AFMD de l'Allier a lieu au Monument aux Morts de Saint-Pourçain-sur-Sioule une cérémonie au cours de laquelle est dévoilée la plaque en mémoire des déportés juifs de la commune. Merci à Monsieur le Maire et à son Conseil Municipal. Photo: Marc Igielnik. | | 
|
|
Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 996 W (778 W 15.4), 996 W 208, 996 W Police des Etrangers Franchissement illégal de la Ligne de Démarcation,
- Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques Fiche signalétique du camp de Gurs non cotée
- Archives de la famille
- Archives de Paris 3595 W 126
- Centre de Documentation Juive Contemporaine
- Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978
- MemorialGenWeb site Internet
© AFMD de l'Allier
|
|
