Hilda et Otto HERSKOVIC |
| Hilda est née le 31 mai 1928 à Michalowice (Tchécoslovaquie) et Otto à Anvers (Belgique) le 11 octobre 1931. Leurs parents Emile et Emma et (leurs frères David) doivent quitter Anvers sous les bombardements en mai 1940. Après être restée bloquée à Tournai sous un nouveau bombardement la famille s’est trouvée dispersée dans la panique, puis par un heureux hasard réunie à nouveau. Les HERSKOVIC purent trouver un train à Tournai et fuir vers la France. Ils arrivèrent à Sérignac (Tarn-et-Garonne) où l’accueil fut chaleureux. Après un séjour à Toulouse ils furent envoyés le 25 août 1940 au camp de Brens (Tarn).
En janvier toute la famille quitta de nuit le camp de Brens pour se rendre à Toulouse, puis à Varennes (Tarn-et-Garonne). Hilda et Otto arrivèrent à Broût-Vernet le 20 février 1941 selon Hilda. Leur entrée à l’école date du 21 février selon le registre de l’école primaire de garçons.
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Photo : Jeannine Schwartzmann
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Dans son journal Hilda résume son séjour à Broût-Vernet : « C’est là où j’ai passé mon plus beau temps en France et de là-bas sont tous mes souvenirs ». Quant à Otto il en garde aussi un excellent souvenir. « Nous étions tous dans la même salle de classe avec les enfants des fermiers. Je me souviens de quelques-uns de mes copains d’école fils de fermiers : Daniel CHÊNE et Roger PICARD. Maintenant je parlais très bien le français. L’été (1942) approchait. Le soir quand tous les professeurs étaient absents nous faisions des batailles de polochon jusqu’à minuit. C’était la belle vie pour les enfants. Le mercredi était jour de courrier. Nous écrivions des lettres à nos parents. Maintenant nous étions avec des enfants de notre âge. (…)
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Carte dessinée par Otto en 1946 à l’âge de 14 ans. Transmise par Otto Herskovic.
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Nous allions nous promener dans les
champs en chantant des chansons. J’ai un petit livre plein de chansons
françaises que j’ai apprises. Tous les soirs après le repas un des professeurs
choisissait deux garçons pour aller chercher le lait pour le Château des
Morelles. J’ai toujours aimé y aller, car nous rentrions tard le soir et nous
avions un supplément de nourriture. Nous allions aux Trois Ormeaux, le nom de
la ferme. Nous entrions dans la maison. Il apportait un seau et allait avec
nous à l’étable où il trayait les vaches. Il faisait déjà sombre quand nous
arrivions avec la petite charrette où se trouvait le lait. En arrivant l’autre
garçon et moi allions à la cuisine où nous mangions quelque chose, puis nous
allions au dortoir. Quand le moment fut venu pour nous de partir ça nous
embêtait beaucoup de nous séparer des garçons et des filles avec qui nous
avions passé plus d’un an ».
Ils
descendent à Marseille et sont logés chez le rabbin SCHNEERSOHN Villa Beaupin.
A Marseille ils apprennent que leurs parents ont été internés au camp du
Récébédou dans la banlieue toulousaine. Avant de partir aux Etats-Unis Hilda et
Otto rendent à leurs parents une dernière visite ô combien déchirante pour
tous.
De retour à Marseille ils se préparent pour le départ qui a lieu le
6 juillet en bateau jusqu’à Oran, puis le train jusqu’à Casablanca et enfin le
11 juillet la traversée de l’Atlantique sur le Nyassa, un navire portugais, donc neutre, avec escale aux Bermudes.
Arrivée à Baltimore Hilda est dirigée sur
Saint-Louis où elle séjourne jusqu’à la fin de la guerre.
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Source : Journal de Baltimore (Maryland) Etats-Unis. Transmis par Otto Herskovic
Sans nouvelles de ses parents elle traverse une période difficile : « Je vivais très tristement, ma vie n’était qu’un cauchemar et la mort, je pensais comme ça, était la délivrance. » Puis le désir de vivre reprend le dessus : « Voilà comme je me présente l’avenir. Dans quelque temps je travaillerais, je deviendrais grande. Je me marierais dès que je trouverais quelqu’un qui veut de moi. Et après la vie me serait comme de tous les autres ».
Sources : - Archives Municipales de Broût-Vernet - Archives de la famille - Journal d’Hilda - Journal d’Otto
© AFMD de l’Allier
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