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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BRUNAT Georges Ernest
 
 
DIAC  Clermont-Ferrand

est né le 22 février 1920 au domicile de ses parents rue Jean Jaurès à Commentry (03). Son père Jean est docteur en médecine et sa mère Estelle née MÂLE est sans profession.

Il est domicilié rue de l'Egalité devenue rue Henri Barbusse.

Il fait ses études au lycée de Montluçon (03) et après le Baccalauréat il devient étudiant en pharmacie à Clermont-Ferrand (63).

Source de la photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.


Le 8 mars 1944 vers 18 heures au cours d'une action de la Résistance des grenades sont lancées en surplomb de la rue Montlosier contre un détachement de soldats allemands qui se rendent au cinéma le Capitole Place de Jaude. Cette action de la Résistance fait 1 mort et 4 blessés parmi les soldats allemands. En représailles des maisons sont incendiées et des otages sont raflés.

Selon M. GRÉGOIRE, délégué régional du Service de Recherches des Crimes de Guerre Ennemis dans son rapport du 20 mai 1946, « Le 8 mars 1944 vers 19 h. 30, des membres de la Résistance lançaient des grenades sur un détachement de troupe allemande qui se rendait à un spectacle, au moment de son passage rue Montlosier.
24 soldats allemands auraient été blessés dont plusieurs grièvement.
Aussitôt après l'Armée allemande et la police des Autorités d'Occupation déclenchaient des opérations de représailles dans le quartier, tirs sur les passants, incendies d'immeubles faisant face à l'endroit où tombèrent les grenades, rafle d'habitants de la rue Montlosier».


Georges BRUNAT est arrêté par la Milice le 10 mars 1944 comme otage alors qu'il prend une consommation à la Brasserie de Strasbourg Avenue des Etats-Unis et est interné au 92ème R.I. à Clermont-Ferrand.

Le 27 avril 1944 il est déporté de Compiègne à Auschwitz par le convoi N°I.206 dit «Convoi des Tatoués». Ils sont 120 dans son wagon et ils passent les quatre jours et trois nuits debout. Ils sont parqués nus toute la nuit de minuit à midi le 1er mai 1944. Il reçoit le matricule N°185182.

A Auschwitz seuls ceux qui, Juifs ou non-Juifs, sont sélectionnés pour le travail reçoivent un numéro de matricule tatoué sur l'avant-bras gauche. En cas de décès il est ainsi facile d'identifier les cadavres et de tenir une comptabilité!

Pourquoi Auschwitz? Les historiens se sont interrogés. Plusieurs hypothèses sont possibles: soit il s'agissait d'exterminer rapidement ces déportés soit de les transférer dans des kommandos de travail dépendant d'Auschwitz soit parce qu'il n'y avait plus de place à Buchenwald.

C'est, semble-t-il, la dernière hypothèse qui est retenue. Et c'est aussi le sentiment de Georges BRUNAT qui dans son témoignage déclare que leur convoi n'était pas attendu.

Arrivés à Auschwitz le 30 avril, 1561 de ces déportés vont d'ailleurs en repartir à destination de Buchenwald le 12 mai. Ils y seront restés deux semaines fermés dans les blocks à 800 par block.

A Buchenwald il est inscrit sous le matricule N°52 930.


Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 5621269.


Puis il est transféré  au camp de concentration de  Flossenbürg où il arrive le 25 mai. Il y reçoit le matricule N° 9107 avant d'être affecté au kommando de Flöha.

Flöha: Kommando du KL Flossenbürg. Ville de Saxe, située à 13 km au nord-est de Chemnitz. Les détenus sont affectés à une usine de tissage récemment transformée en atelier de construction de fuselages de Messerschmitt 109.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Les détenus partent de Flöha dans des marches de la mort de 180 Km pour arriver à Theresienstadt où ils sont finalement abandonnés par les S.S. Ils sont découverts par hasard par des soldats français après le 8 mai. Le sentiment qu'il éprouve alors est celui d' «un immense soulagement».

Ses camarades français et lui-même sont rapatriés par des avions militaires américains. Il rentre le 1er juin 1945.

A l'automne 1945 il reprend et termine ses études de pharmacie à Clermont-Ferrand.
 
 
La carte de Déporté Politique lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  17 avril 1953. 

DIAC  Clermont-Ferrand

Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Il décède le 6 octobre 2014 à Clermont-Ferrand.

 

Sources:

- Archives du camp de Flossenbürg sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Commentry (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Michel Vanessa L'attentat de la Poterne  Editions Ôtrement à Clermont-Ferrand 23 juin 2015

- Service International de Recherches d’Arolsen 5621269

- Témoignage oral de Georges Brunat

 
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