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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BLOCH Roger Emanuel

est né le 25 juillet 1920 au domicile de ses parents 7, chaussée de Dornach à Mulhouse (68). Son père Robert et sa mère Berthe née PICARD sont commerçants.

Il fuit le Territoire de Belfort et se réfugie avec sa mère à Montluçon (03) où ils sont domiciliés au N° 41, rue Paul Constant. Il exerce le métier de conseiller technique et dessinateur.

Source du document ci-contre: Archives de Paris 3595 W 29.

Il se fait recenser ainsi que sa famille en tant que Juif français à Montluçon conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 promulguée par l'Etat Français.

Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.

 
Selon Henri Noguères, il fait partie des  Groupes Francs du mouvement "Combat", donc des Forces Françaises de l'Intérieur.

Il est arrêté le 8 septembre 1942  pour sa participation, entre autres, au plasticage de l'Office de Placement allemand à Montluçon. Il est interné administrativement suite à l'arrêté du préfet de l'Allier et transféré le 9 au Centre de Séjour Surveillé de Nexon (87), puis à celui de Saint-Paul-d'Eyjeaux (87) et «devra être dirigé sur le Centre de Séjour Surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) à l'expiration de sa peine».

Curieusement il est recensé en 1943  pour le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) à Montluçon et le commissaire central le classe comme "réfractaire juif" !!!

Le 23 septembre 1943 il est condamné par le Tribunal d'Etat section de Lyon à 12 ans de travaux forcés pour s'être "à Montluçon, Clermont-Ferrand ou autres lieux, courant 1942 rendu sciemment complice par aide ou assistance de la détention illicite d'armes à feu, munitions ou explosifs, commise par Jamet dans les faits qui l'ont préparée ou facilitée".

Il arrive à la Centrale d'Eysses le 15 octobre 1943 et est inscrit au registre d'écrou sous le numéro 457. Selon ce registre, il a été déclaré coupable d' "activité communiste".
 
 
Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Lot-et-Garonne 940 W 118.

Source : Amicale des Anciens d’Eysses Le bataillon d’Eysses Imprimerie J. London 1962

Le 19 février les prisonniers - un peu plus de 1100- se révoltent et font prisonnier le directeur. Les GMR sont appelés en renfort. A la suite de tractations le directeur est libéré, mais ne tiendra pas ses promesses et 12 prisonniers seront fusillés le 23 février 1944.

Le 30 mai les 1100 prisonniers (voir ci-contre) sont «remis aux autorités allemandes», en clair ils sont livrés aux nazis, en l'occurrence la Division Das Reich qui se rendra coupable de la pendaison de 99 otages à Tulle le 9 juin, puis du massacre de 642 personnes à Oradour-sur-Glane le 10 juin. Ils sont transférés de Toulouse à Compiègne dans des wagons à charbon.

Source: Amicale des Anciens d'Eysses Le bataillon d'Eysses Imprimerie J. London 1962

 
Le 18 juin 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau où il arrive le 20 dans le convoi N° I.229.  Il y reçoit le matricule N° 73112.

Source du document ci-dessus: Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Il reste au camp central de Dachau.

Le KL Dachau est situé en Bavière à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Munich. C'est le premier camp de concentration créé par le IIIème Reich le 20 mars 1933, soit seulement sept semaines après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir. Il constitue ainsi le modèle de référence sur lequel d'autres camps ont été construits et ont fonctionné jusqu'à la fin de la guerre.
De 1933 à 1939, 35575 détenus, des Allemands, puis des Autrichiens, des Tchèques et des Polonais, sont ainsi immatriculés au KL Dachau. A partir de 1939 des détenus provenant de tous les pays en guerre contre l'Allemagne arrivent à Dachau. A la libération trente nations sont représentées. Au total plus de 200000 déportés sont passés par Dachau et ses Kommandos. Parmi eux on trouve 12500 Français environ.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Il y est libéré le 29 avril 1945.

Selon le registre d'écrou, il a été "amnistié en application des dispositions de la loi d'amnistie du 5-1-51 art.30".

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 64878), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. ( Déportés et Internés de la Résistance).

Le 18 décembre 1945 il épouse Yvonne RIBIÈRE  à Paris (15ème).

La carte de Déporté Résistant N° 1.001.0289 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 15 mai 1950.

Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 29.

Suivant l'article 1er de l'arrêté du Ministère de la Défense en date du 20 avril 1990, le "Bataillon F.F.I. de la Centrale d'Eysses" est assimilé à une unité combattante pour la période du 9 décembre 1943 au 31 mai 1944.

Son premier mariage ayant été dissous, il épouse Jacqueline BOUSQUET le 12 mai 1967 à Chatou (78) .

Il décède le 9 avril 1999 à Niort.
 

Sources:

- Amicale des Anciens d'Eysses Le bataillon d'Eysses Imprimerie J.London 1962

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives Départementales de l'Allier 756 W 1, 1864 W 1, 996 W 63, 996 W 1289 W 41, Recensement S.T.O. Montluçon 778 W 19,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171

- Archives Départementales du Lot-et-Garonne 940 W 118

- Archives Départementales du Rhône 1035 W 2

- Archives de Paris 3595 W 29

- Bulletin Officiel des Armées Arrêté du 20 avril 1990

- Etat civil de Mulhouse (68), de Paris (15ème) et de Chatou (78)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau  Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Martres Eugène L'Auvergne dans la tourmente 1939-1945 De Borée 1998

- Noguères Henri Histoire de la Résistance en France Tome 2  Robert Laffont 1969

- Service Historique de la Défense

 
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