GOUBY Catherine
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Catherine GOUBY de son nom de jeune fille MINIOT est née 13 décembre 1897 au domicile de ses parents au lieu-dit Le Louage à Pierrefitte-sur-Loire (03). Son père François et sa mère Marie née ARNAULT sont agriculteurs.
Elle est cultivatrice quand elle épouse le 17 septembre 1918 à Pierrefitte-sur-Loire Jacques GOUBY, lui-même cultivateur à Saligny-sur-Roudon (03).
Mariée, un enfant, elle ouvre une petite épicerie à Dompierre -sur-Besbre (03). En apparence une vie tranquille! Source de la photo: Archives de la famille. |
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Le 31 juillet 1942, elle est arrêtée une première fois, car soupçonnée de soutenir la Résistance. En fait, de nombreux réfugiés arrivant de Belgique, du Nord de la France, de Paris et des Juifs cherchent à passer la Ligne de Démarcation. Catherine les ravitaille et les réconforte. Son mari et son fils qui connaissent parfaitement le secteur et les horaires des douaniers les font passer en zone libre par le Moulin de la Grotte où la sœur de Catherine s'en charge. Elle est internée à la Mal-Coiffée, mais ne donne aucune information. Elle est libérée le 21 août 1942. Le 21 octobre 1943, elle fait partie des 20 personnes arrêtées par la Gestapo dans la région de Dompierre-sur-Besbre en représailles. En effet le maquis local avait tenté d'éliminer des collaboratrices qui dénonçaient des résistants. Les 21 personnes, y compris le chauffeur du car qui les conduit à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), sont internées.
Dans l'ignorance du sort de son épouse, Jacques GOUBY adhère à l'association "Ceux de la Mal-Coiffée" le 28 décembre 1944.
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Source du document ci-dessus: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.
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Elle est la seule des 21 à être envoyée au Fort de Romainville. Selon la lettre du Préfet de l'Allier à de BRINON en date du 5 février 1944, "Après plusieurs interventions de ma part, toutes les autres personnes énumérées ci-dessus, à l'exception de Mme GOUBY, dont le mari et le fils auraient pris la fuite au moment des arrestations, ont été remises en liberté le 1er février 1944".
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| | Le Fort de Romainville Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944. Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005. |
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Le 13 mai 1944, elle fait partie des 567 femmes déportées de Paris gare de l'Est au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück où elle arrive le 18 par le convoi N° I.212. Elle y reçoit le matricule N° 39 201 avant d' être transférée après la quarantaine à Oranienburg, un Kommando du camp de concentration de Sachsenhausen. Elle y fabrique des masques à gaz.
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Lors d'un bombardement par les Alliés, elle réussit à s'évader en creusant un trou avec ses doigts sous les barbelés. Après avoir marché plusieurs jours, elle est reprise par les Nazis et arrive à Sachsenhausen où elle est horrifiée par les conditions épouvantables de vie que doivent subir les déportés.
Puis elle repart pour Oranienburg.
Là, fin avril face à l'avance des troupes russes, les déportées sont évacuées par les nazis par marches forcées de 30 Km par jour sans nourriture. Beaucoup en meurent. Puis, ayant aperçu les Russes, les SS les abandonnent à elles-mêmes pour se cacher. Catherine rejoint une ferme où elle est nourrie et d'où elle repart en camion pour la frontière française.
Là, elle est regroupée avec d'autres Français et part en train pour Paris via Lille.
Avec son retour à Dompierre-sur-Besbre le 13 mai 1945 prend fin son calvaire.
Ce qui lui a donné la volonté et la force de survivre, c'est cette phrase qu'elle se répétera souvent:« Je ne veux pas mourir en Allemagne!".
Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 420192), elle est homologuée en tant que Résistante au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
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Document de gauche: La carte de Déporté Résistant N°2.011.01508 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 10 novembre 1950. Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
Document du milieu: La carte du Combattant lui est attribuée le 2 juillet 1951. Source: Archives de la famille.
Document de droite: Elle adhère à l'UNADIF (Union Nationale des Associations de Déportés Internés et Familles de Disparus). Source: Archives de la famille.
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Elle est élue conseillère municipale de 1945 à 1959.
Elle décède à Dompierre-sur-Besbre le 19 février 1992.
Hommages posthumes:
Le 30 avril 1995 a été dévoilée une plaque apposée sur la maison où elle a vécu au 215 Grande Rue. Un nom de rue- voie de desserte du lotissement Le Chambon- lui a été attribué par décision unanime du Conseil Municipal de Dompierre-sur-Besbre en date du 10 juin 2004.
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Photos : Ghislaine Bourrachot. Remerciements.
Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 116
- Archives de la famille
- Epertiqui de Dompierre et d'la Madeleine N° 39 Editorial consacré à Catherine Gouby
- Etat civil de Pierrefitte-sur-Loire (03)
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Sachso Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen Terre Humaine Poche 2003 - Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 420192)
- Témoignage d'Huguette FAVIER née MULLER
- Témoignage de Georges GUY, l'un des 21 internés à La Mal-Coiffée
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