BERTHÉOL Pierre Jean-Baptiste
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| | est né le 5 octobre 1908 au domicile de ses parents à l'Hospice d'Ambert (63). Son père Jean est docteur en médecine et sa mère Jeanne née ACHARD est sans profession.
Il est étudiant en médecine à Clermont-Ferrand (63) quand il épouse Suzanne GAUTHIER à Vertolaye (63) le 29 mars 1932 et ont trois enfants.
Incorporé le 19 octobre 1934, il est affecté à la 13ème Section d'Infirmiers. Il est nommé médecin auxiliaire le 1er juillet 1935 et est rayé des contrôles le 12 octobre 1935. Il s'installe au Donjon (03) en novembre 1935.
Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
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Il est nommé médecin sous-lieutenant de réserve à compter du 1er juillet 1937, puis il est promu médecin lieutenant par décret du 7 mars 1939.
Il est mobilisé du 5 septembre 1939 au 25 juillet 1940 en tant que médecin affecté au Service de santé avec le grade de lieutenant. Il sert dans la Compagnie Hippo du Train.
Son activité dans la Résistance commence en 1942, puis il s'engage dans les Forces Françaises Combattantes au réseau «Béarn» sous le pseudonyme de «La Sagne» au titre d'agent P1 du 15 décembre 1943 au 17 mars 1944, puis au titre d'agent P2 du 18 mars 1944 au 8 mai 1945, chargé de mission de 2ème classe.
Le matériel clandestin qu'il détient lui permet d'imprimer les tracts ou journaux qu'il rédige ou distribue pour son réseau. Il fabrique aussi des pièces d'identité pour les membres de la Résistance. Il héberge régulièrement des résistants traqués ou blessés, des militaires français ou alliés évadés ou des parachutistes des armées alliées. Au cours de ses visites médicales à la campagne, il place des réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire) dans les fermes.
Il est arrêté le 14 mars 1944 au Donjon à son domicile, transféré à Cindré et emprisonné du 18 au 24 mars au siège de la Gestapo à Vichy où il est torturé. Après un séjour à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins, du 24 mars au 16 avril, il est transféré le 17 avril à Compiègne.
Le 12 avril 1944, il part de Compiègne par le convoi N° I.211 pour Buchenwald où il arrive le 14 mai. |
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5528474.
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Il y reçoit le matricule N° 49844 avant d'être affecté au Kommando d'Ellrich.
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Ellrich: Ce
Kommando, dépendant du camp de Dora, est constitué de bâtiments
abandonnés d'une fabrique, avec un vaste terrain en friche, au sud de la
ligne de chemin de fer de Herzberg à Nordhausen, à hauteur de la gare
de la petite ville d'Ellrich. Entre mai et septembre 1944, on évacue
vers Ellrich des milliers de détenus pour travailler sur des chantiers
dépendants du "Sonderstab Kammler", qu'il s'agisse du creusement de
galeries souterraines ou de tous les travaux de génie civil en surface. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Source du document ci-contre: Service International de Recherches d'Arolsen 5528476.
Dans le document ci-contre, K 4 correspond à Kommando ou Baubrigade 4, c'est-à-dire Ellrich.
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Ensuite il part à Günzerode, une bergerie désaffectée du 20 juillet 1944 au 6 avril 1945.
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Günzerode: Kommando du KL Buchenwald-Dora situé à à 8 km du camp de Dora. Les détenus font partie de la BauBrigade 4, rattachée à Ellrich-Théâtre.Ils doivent construire une voie ferrée reliant Nordhausen à Kassel.
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«C'est une grande bergerie désaffectée et réquisitionnée qui nous abrite. Nous sommes là à peu près un millier d'hommes, parqués comme des bêtes. Des châlits à cinq niveaux emplissent entièrement le premier étage. En bas aussi, une grande partie de la place est transformée en dortoir à cinq étages.
Nous sommes placés derrière les bâtiments importants d'une belle ferme. On entoure ce petit camp de poteaux et de barbelés, un mirador à chaque coin, de grosses lampes au sommet de chaque poteau. Un poste de garde à l'entrée. Une maison située hors des barbelés permet le logement des sentinelles. (…) Des familles entières défilent devant les barbelés et nos passages «en rang par cinq», solidement encadrés par les SS, sont toujours suivis par une foule attentive venue contempler leurs esclaves». Denis Guillon dans Histoire du camp de Dora.
Pierre BERTHÉOL y officie en tant que docteur dans une sorte d'infirmerie appelée Revier.
Au cours de l'évacuation face à l'avance des troupes alliées, le 11 avril 1945 il s'évade du convoi vers Gardelegen et survit pendant 15 jours, caché dans un bois, en mangeant des pommes de terre.
Il rentre au Donjon le 8 mai 1945 à 16 heures entre une immense haie d'honneur. Cet homme de 110 kilos n'en pèse plus que 60 et souffre de nombreux traumatismes et blessures.
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Son premier mariage ayant été dissous le 5 février 1947, il épouse en secondes noces Denise BLANCHAMD au Donjon le 16 août 1947. Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 53393 ), il est homologué en tant que Résistant au titre des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
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La carte de Déporté Résistant N° 1.011.04178 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 29 mai 1951.
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Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
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Lui sont attribuées - la Croix de Guerre 1939-1945 - la Médaille de la Résistance - la Légion d'Honneur Commandeur
Conseiller municipal au Donjon de 1959 à 1965, il est maire de 1965 à 1971.
Il décède le 28 novembre 1979 au Donjon.
"Mort pour la France"
Le Conseil Municipal, par délibération du 9 mai 1986, décide de donner le nom de Pierre BERTHEOL à une rue du Donjon. L'inauguration de la plaque se fera le 8 mai 1987.
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Source de la photo ci-dessus: Mairie du Donjon. Remerciements.
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme R 4067,
- Archives de la famille
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Entretien de l'AFMD de l'Allier avec la famille Berthéol
- Etat civil d'Ambert (63), de Vertolaye (63) et du Donjon (03)
- Lassandre Raphaël Douze mois dans l'enfer nazi Imprimerie Voltaire 1987
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
- Sellier André Histoire du camp de Dora Editions La Découverte 1998
- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 53393 )
- Service International de Recherches d'Arolsen 5528474, 5528476,
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