LETÈVE Eugène Louis
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est né le 13 novembre 1914 à Angers (49) 17, rue de Terre Noire. Son père Jacques est employé des Chemins de Fer et sa mère Pauline est ménagère.
Célibataire il exerce la profession de menuisier et habite à l'Hôtel Lacroix au N° 6, Quai Favières à Montluçon (03).
Il est incorporé le 28 octobre 1935 et affecté au 9ème Régiment de Zouaves en Algérie. Il est rayé des contrôles le 15 octobre 1937.
Il fait partie du syndicat du bâtiment CGT de 1937 à 1939. Communiste engagé il milite activement dans l'organisation «Les amis de l'URSS».
Il est mobilisé le 27 août 1939 au 133ème Dépôt d'Infanterie à Montluçon, puis passe au 402ème régiment de DCA et est démobilisé le 6 août 1940. Lors de la perquisition du 31 décembre 1940 des tracts, des brochures et des documents divers sont trouvés à son domicile. Il est arrêté pour menées communistes (distribution de tracts, de brochures et de documents divers) en infraction au décret du 26 septembre 1939 et interné d'abord à la prison de Montluçon, puis à la prison de Riom (63).
Note: Selon l'attestation du 13 novembre 1950 du Commandant F.F.I. Roger DUPRAT, Eugène LETÈVE a été arrêté sur "ordre de Monsieur le Préfet PORTE".
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Le Tribunal Militaire de Clermont-Ferrand le condamne le 5 juillet 1941 à «3
ans de prison, 100 francs d'amende et 20 ans de privation de ses droits
civiques et civils (...) pour menées de nature communiste». Ayant
purgé sa peine à Riom il est «libéré» le 3 janvier 1944, mais transféré
le jour même par la gendarmerie de Lalinde (24) au camp d'internement de
Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Double peine et acharnement, car,
malgré l'avis favorable donné le 24 avril 1944 par le commissaire des
Renseignements Généraux de l'Allier pour sa libération, il est maintenu
en détention. Triple peine! Et bientôt quadruple, car les détenus du
camp de Saint-Sulpice-la-Pointe sont évacués le 30 juillet 1944 et remis
par la direction aux nazis.
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«Il s'agit d'un transport d'évacuation de plusieurs centres d'internement de la région de Toulouse, organisé par des Allemands cherchant alors à quitter la ville face à la progression des troupes alliées» selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Sont ainsi vidés non seulement le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, mais aussi la prison Saint-Michel de Toulouse, le camp de Noé et la caserne Caffarrelli où sont internées des familles juives.
Dans le convoi N° I.252, ce sont 1088 hommes et 101 femmes et enfants qui vont passer une semaine dans des wagons à bestiaux avant d'arriver le dimanche 6 août à la gare de Weimar pour les hommes et le lundi 7 août à Ravensbrück pour les femmes et les enfants.
Eugène LETÈVE reçoit le matricule N° 69871 et après la quarantaine il reste, semble-t-il, au camp central.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d''Arolsen 6480636.
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KL BUCHENWALD: Le camp de Buchenwald , situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Weimar, est créé en 1937. Avec le déclenchement de la guerre en 1939 et à mesure des avancées de la Wehrmacht, la population concentrationnaire s'internationalise.
De 1943 à la fin de 1944 voire au tout début de 1945, le camp devient un vivier de main d'œuvre corvéable à merci et renouvelable à volonté pour la production de guerre. Le développement des Kommandos s'amplifie. Des usines sont installées dans l'enceinte du camp.
En tout, Buchenwald comptera 136 Kommandos. Après huit années d'existence au cours desquelles périrent environ 56000 détenus et où 238980 ont pu être recensés, le camp de Buchenwald est libéré le 11 avril 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Selon le Service International de Recherches d'Arolsen, il est envoyé à une date non connue au Kommando de Plömnitz. Voir ci-dessous.
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Source du document ci-dessus à gauche 6480638. Dans ce document, Pl pour Plömnitz. Source du document ci-dessus au centre 84609758.
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Plömnitz ou «Leopard»: Kommando du KL Buchenwald. Depuis 1941 déjà, l'état-major allemand et la firme Solvay s'étaient mis d'accord pour utiliser les mines de sel de Peissen et de Plömnitz, situées à 50 km au nord-est de halle. Il est décidé d'y installer une usine souterraine de munitions. Les détenus (plus de 1300 en janvier 1945) sont évacués en avril 1945. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Selon le document à droite ci-dessus, il est possible qu' il ait été évacué de Plömnitz jusqu' à Mieste et la grange de Gardelegen où il aurait fait partie des 1016 déportés brûlés par les nazis.
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Il décède à Buchenwald le 28 février 1945 selon l'état civil d'Angers et le JO N° 49 du 25 février 1995.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 368433), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française).
Pourtant c'est la carte de Déporté Politique N° 1.111.08083 qui lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 14 novembre 1953.
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Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
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Le tampon "Mort pour la France" est apposé sur son acte de décès.
Une rue en limites de Montluçon et de Désertines porte le nom d'Eugène LETÈVE.
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Photo: Catherine Varenne. Remerciements.
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"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministère des Anciens Combattants en date du 19 décembre 1994 paru au Journal Officiel N°48 du 25 février 1995.
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 996 W 63.01,02, 1 R 1934.1050.2018, 996 W Police Politique Décembre 1943, 1289 W 64, Police Politique Opposition au Régime de Vichy Communisme répression 1940-1944,
- Archives Départementales du Tarn 493 W 135 et 493 W 48 (transmis par Jean-Philippe Lantes)
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand - Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 476 956
- Etat civil d'Angers (49)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- MemorialGenWeb site Internet
- Sérézat André Et les Bourbonnais se levèrent Editions CRÉER 1986 - Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 368433) - Service International de Recherches d''Arolsen 6480636, 84609758,
- Touret André Montluçon 1940-1944 La mémoire retrouvée Editions CRÉER 2001 © AFMD de l'Allier |
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