LECOUET Raymond Marcel
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Est né le 20 juin 1922 à Villeneuve-Saint-Germain (02). Son père François est chaudronnier et sa mère Lucienne née BALLY est sans profession.
Raymond est le deuxième d'une fratrie de dix enfants.
La famille s'installe à Neuvic en Corrèze, puis à Commentry (03) en 1941 où les parents tiennent une épicerie. Il est domicilié aux Remorets à Commentry.
Source de la photo: Archives de la famille. |
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Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
Il est arrêté le 17 juin 1943 à Foix (Ariège) en tentant de franchir la frontière espagnole pour rejoindre les FFL (Forces Françaises Libres) en Afrique du Nord. Il est interné à Toulouse avant d'être transféré au camp de Compiègne que les nazis ont rebaptisé Frontstalag 122. Il y est interné au Bâtiment A 6 avec le matricule N° 16.421.
Il envoie une lettre datée du 21 août 1943 à sa famille pour les rassurer sur son sort et pour que lui soient envoyés des aliments, des vêtements et des sous-vêtements de rechange. Il indique que ce sont les "autorités allemandes" qui ont averti les parents de son internement à Compiègne.
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Compiègne, le 21 août 1943 Bien chers parents, frères et sœurs, Je profite de cette officielle pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours assez bonnes. Aussi j’espère que ma présente vous trouveras tous de même. Hier j’ai bien reçu votre lettre laquelle m’a fait grand plaisir. Comme vous le voyez puisque vous avez été averti par les autorités allemandes je suis prisonnier au camp de Compiègne, mais ne vous en faîtes pas pour moi pour l’instant, car ça va assez bien. Par ces mots chers parents je vous demanderais de m’envoyer de suite les vêtements que voici ce colis ne comptant pas du tout : ma tenue de drap militaire, une paire de souliers de l’armée, 2 flanelles, 1 tricot 1 ou 2 bonnes paires de chaussettes, 2 caleçons, 2 chemises, joignez moi aussi 2 paquets de lames de rasoir, 1 savonnette, 1 savon à laver, 1dentifrice, 2 boîtes cirage rouge. C’est tout pour ce colis. Maintenant vous m’enverrez 2 colis express tous les 15 jours c’est-à-dire 2 par mois de ravitaillement et le plus vite possible dont voici les denrées beurre ou margarine, graisse de porc, lard, viande ou charcuterie, pâtes, haricots, pois cassés, lentilles, févettes, pois chiches, œufs durs, chocolat, sucre, confiture, farine en boîte, blédine, etc ou farine blanche, faites moi faire chez le boulanger un pain de 2 kilos ou faites le vous-même, une galette aux pommes de terre de 3 kilos environ, pommes de terre, vinaigre, huile, sel , poivre , viandox, cubes, café, fromage, gâteaux secs, riz ou semoule, tabac surtout. Dans l’attente de vous lire je termine en vous embrassant tous. Raymond
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Le 3 septembre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 4 par le convoi N° 131. Il y reçoit le matricule N° 20219.
Selon l'en-tête du document ci-dessous, il est déporté dans le cadre de l'Opération Meerschaum.
Note:
"Aktion Meerschaum" ("Ecume de mer") est le nom de code d' une
opération de « recrutement » de main d’œuvre en Europe de l’ouest afin
d'alimenter les camps de concentration.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6459900.
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Après la
quarantaine, selon le livre mémorial il est resté au camp central de
Buchenwald alors que, selon la Direction Interdépartementale, il aurait
été transféré à Dora.
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Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Il décède le 5 mars 1944 à Weimar-Buchenwald selon l'état civil de Villeneuve-Saint-Germain et le JO N° 69 du 23 mars 1994.
Mais il est possible qu'il soit décédé à Dora et que son décès ait été enregistré à Buchenwald. Car, le kommando de Dora ne possédant pas de crématoire au début, les morts étaient ramenés (et enregistrés) à Buchenwald dans le camion qui apportait le pain à Dora! Selon le document ci-dessous, il est décédé ( "Verstorben") le 11 mars 1944.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6459902.
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Restée
sans nouvelles, la famille fait passer en 1947 une annonce dans un bulletin de La Chaîne, hebdomadaire spécialisé dans
la recherche de déportés disparus.
Selon La Chaîne, "Un rescapé affirme être resté avec lui à Dora jusqu'au 4-4-1945, jour de l'évacuation. Disparu en colonnes entre le 15 et 20-4-45 direct.Hanovre".
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Source du document ci-dessus: La Chaîne N° 53.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 351053), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant N° 1.010.29911 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 3 octobre 1956.
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Source du document ci-dessus: Archives de la famille.
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Son nom figure au Monument aux Morts de Commentry.
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Source des photos ci-dessus: Mairie de Commentry. Remerciements. |
"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministère des Anciens Combattants en date du 3 février 1994 paru au Journal Officiel N°69 du 23 mars 1994.
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Sources:
- Archives de la famille
- Archives Municipales de Commentry (03)
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Etat civil de Villeneuve-Saint-Germain (02)
- La Chaîne N° 53
1er trimestre 1947
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- MemorialGenWeb site Internet - Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 351053) - Service International de Recherches d'Arolsen 6459900, 6459902,
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