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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
DRU Fernande Marguerite
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

est née le 19 septembre 1918 au domicile de ses parents 142, rue des Murlins à Orléans (45). Son père Jean est monteur au chemin de fer d'Orléans et sa mère Marie née DUBOIS est couturière.

Elle est couturière et habite rue du Bois de la Brosse à Montluçon (03).

Source de la photo ci-contre: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 

En 1943 elle entre comme agent de liaison au mouvement de résistance Libération-Sud dont le responsable régional est René RIBIÈRE.

Elle est l'amie de Daniel LOTS, ancien sous-officier de cavalerie et membre de l'A.S. (Armée Secrète), domicilié 1, rue Barathon à Montluçon (03). Ce dernier est arrêté par la Gestapo le 1er juin 1944.

 
 

Marguerite se rend à son domicile et, selon une note du sous-préfet de Montluçon en date du 28 mai 1952, elle «fait disparaître les armes et les documents qu'il détenait». Ce faisant elle a peut-être évité la déportation à Daniel LOTS qui fera partie des personnes libérées de la Mal-Coiffée les 20,21 et 22 août 1944.

Elle est arrêtée à son tour par la Gestapo le 3 juin à 9 heures du matin au domicile de ses parents rue de la Mange à Montluçon. Les deux agents de la Gestapo la font monter dans la voiture et la conduisent à l'Hôtel Terminus, siège de la dite Gestapo, puis à la Caserne Richemond où elle subit «un terrible interrogatoire». Elle va y rester pendant une semaine dans une cellule qu'elle décrit comme une cage exigüe. Puis elle est transférée à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande, où elle va séjourner pendant un mois avant de partir pour le Fort de Romainville, l'antichambre de la déportation pour beaucoup de femmes en cette année 1944.

Source du document ci-contre: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.

 
Le 21 juillet 1944 elle est déportée de Paris gare de l'Est au camp de Neue Bremm à Sarrebruck dans le convoi N° I.249. Il s'agit d'un petit convoi de 54 femmes -dont 10 ont un lien avec l'Allier. Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation «Emmenées à la gare de l'Est à Paris elles sont déportées dans des wagons de voyageurs, spécialement aménagés, accrochés au train de ligne qui quitte Paris pour l'Allemagne. (…) Ces déportées sont de ce fait très probablement classées «NN», «Nacht und Nebel», même si c'est la Gestapo qui organise ce transport sans chercher à juger ensuite ces personnes, comme le prévoit pourtant la procédure.»

Les 54 déportées repartent de Sarrebruck pour Ravensbrück probablement le 13 août. Marguerite y reçoit le matricule N° 51349 et est affectée au Block 24. Puis après la quarantaine au moins 30 d'entre elles dont Marguerite sont transférées au Kommando de Belzig. Elle y reçoit un nouveau matricule, le N° 10109 et est affectée au Block 3.
 

Belzig: Kommando du KL Ravensbrück. Ce Kommando qui est situé à 30 Km au sud de Brandenburg travaille pour une briqueterie.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Le camp est évacué en avril 1945. Selon le témoignage de Marguerite « ce fut le départ à pied sur les routes…. les déportées ont marché pendant deux jours et deux nuits, celles qui étaient épuisées, abattues sur place d'une balle dans la tête. Défense absolue de s'arrêter auprès d'elles, il fallait continuer à marcher.

Rien à manger que quelques pissenlits ramassés, sans se faire prendre, au bord de la route.»

Elle est libérée par les Américains le 2 mai 1945 et logée au camp d'Altengrabow dans un baraquement qui servait d'étable à moutons.

Puis c'est le retour en train vers la France. Arras… Hôtel Lutétia à Paris…. enfin le 9 mai 1945 Montluçon où « une délégation conduite par le maire, nos parents, nos amis ainsi que beaucoup de Montluçonnais étaient là pour nous accueillir. ….

Une émotion indescriptible, beaucoup de joie…. J'avais retrouvé les miens, j'étais heureuse!».

Le 20 avril 1946 elle épouse André GUIGUE à Montluçon.

Elle adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 193210), elle est homologuée en tant que Résistante au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistante N° 2.011.27835  lui est attribuée  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 13 octobre 1955.

 

Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 8, 654 W 6,

- Archives de la famille

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier

- Archives Municipales de Moulins 5 H 81

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil d'Orléans (45)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service Historique de la Défens (Dossier GR 16 P 193210)

- Témoignage de Marguerite GUIGUE recueilli par Ginette Servant-Villemont en 2003
 
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