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REITZAUM Jacques
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est né le 11 janvier 1923 au 89, rue d'Assas à Paris ( 6ème).
Enfant de l'Assistance il est placé le 18 octobre 1934 chez les LANDRY au lieudit «Le Mont» commune de Lusigny (03).
Il fait son apprentissage de menuisier chez Monsieur LABONNE, puis travaille comme charron chez M. Ernest DUBOIS au Bourg de Lusigny. Il est célibataire.
Source de la photo ci-contre: René Chevasson. Source du document ci-dessous: Famille Landry. |
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Il est fiché comme Juif et par l'Etat Français (voir document ci-dessous à gauche. Source: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1) et par les Allemands (voir document ci-dessous à droite. Source: Archives départementales de l'Allier 996 W 123.02). La raison en est que le village de Lusigny, situé au nord de la Ligne de Démarcation, se trouve en Zone Occupée.
Il se fait recenser à Lusigny en tant que Juif français conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 de l'Etat Français.(Document ci-dessous)..
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Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.
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Etant domicilié en Zone Occupée, il est astreint en tant que Juif à une autre obligation, le port de l'étoile jaune que lui remet le Commissaire de Police de Moulins sur instructions du Préfet de l'Allier en date du 1er juin 1942.
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Source du document ci-dessus: Archives départementales de l'Allier 996 W Mesures antisémites mesures discriminatoires 1940-1944.
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Sur le document ci-dessous est écrite la date fatidique du "25.II.44" , date à laquelle il est arrêté à Lusigny sur son lieu de travail sur dénonciation parce que Juif bien qu'il ne soit pas du tout pratiquant. Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins où Jeanne et Marie-Louise LANDRY lui portent des colis. |
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Source du document ci-dessus: Archives départementales de l'Allier 996 W 123.02.
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Le
8 mars 1944 il est transféré en compagnie de Pierre BARANEZ, lui aussi
arrêté parce que Juif, à Drancy où il reçoit le matricule N° 16463.
Pierre
BARANEZ est libéré parce que marié à "une aryenne" et ramène à la
famille LANDRY une lettre de Jacques dans laquelle ce dernier les
remercie pour leur envoi de nourriture. En voici la conclusion:
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«Donc je suis seul à part un copain qui est très gentil et tous les deux nous rêvons de liberté prochaine et j'espère que l'occasion va se présenter.
Donc recevez mes sincères amitiés et mes remerciements pour ce que vous pouvez encore faire pour moi. Jacques» |
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Le 15 mai 1944 il quitte Drancy par le transport référencé N°73 dans le livre-mémorial de Serge Klarsfeld en direction de Kaunas-Reval. Kaunas en Lituanie et Reval (actuellement Tallinn) en Estonie.
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Document ci-dessus extrait de la liste du convoi N° 73. Source: Mémorial de la Shoah C 73_27.
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Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 73: " Il n'y a que des hommes dans ce convoi: 878. (...) Parmi ces 878 hommes, seulement 12 âgés de 12 à 17 ans.Cette présence exclusive d'hommes laisse à penser qu'il s'agit peut-être d'un convoi de représailles, comme celui du 4 mars et comme celui du 6 mars 1943. (...) Le 28 août, les 34 survivants furent évacués sur le camp du Stuthoff. En 1945, 16 survivants".
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Ce convoi de 15 wagons est particulier en ce qu'il n'est composé que d'hommes, 878 au total. De plus il est scindé en deux: 10 wagons restent à Kaunas alors que les 5 autres poursuivent leur route jusqu'à Reval. Selon Serge KLARSFELD, «cette présence exclusive d'hommes laisse à penser qu'il s'agit peut-être d'un convoi de représailles, comme celui du 4 mars et comme celui du 6 mars 1943».
Selon Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY ces hommes valides sont envoyés à Kaunas (Lituanie) ou à Reval (Estonie) pour effacer les traces des massacres précédents. Ils sont eux-mêmes exécutés à leur tour pour préserver le secret.
Selon Yad Vashem, Jacques REITZAUM est décédé au cours de la Shoah.
Selon les dispositions de la loi du 15 mai 1985, la date de décès de Jacques REITZAUM est présumée le 20 mai 1944 à Kaunas (Lituanie) ou Reval (Estonie).
Article 3 - Lorsqu'il est établi qu'une personne a fait partie d'un convoi de déportation sans qu'aucune nouvelle ait été reçue d'elle postérieurement à la date du départ de ce convoi, son décès est présumé survenu le cinquième jour suivant cette date, au lieu de destination du convoi.
Le décès n'est transcrit ni à l'état civil de Paris (6ème) ni à celui de Lusigny bien que son nom figure à juste titre au Monument aux Morts de cette commune.
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Source de la photo ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier.
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« Mort en déportation » sur arrêté
de la Directrice Générale de l’Office National des Anciens Combattants et
Victimes de Guerre en date du 22 mars 2018 paru au Journal Officiel de la
République Française N° 0083 du 10 avril 2018.
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 756 W 1, 996 W 120.01, 996 W 123.02, 996 W Mesures antisémites mesures discriminatoires 1940-1944.
- Blum-Cherchevsky Eve-Line Pourquoi les Pays Baltes? Besançon octobre 2011
- Centre de Documentation Juive Contemporaine
- Etat civil de Paris (6ème)
- Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978
- Témoignages et documents de René CHEVASSON, Jeanne LANDRY et Roger RAYNAUD de Lusigny
- yadvashem.org
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