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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
CHEJFEC Lejzor
 
 
Archives de la famille

Est né le 17 juin 1911 à Lachwa (Pologne). Il est le fils de Noson et de Fruma. Il exerce la profession de tailleur.

Il épouse Rajca née DRYZUN et ils ont deux enfants.

Ils sont domiciliés 84, rue de Charenton à Paris (12ème).

Photo: Archives de la famille.

 

Il est arrêté une première fois le 14 mai 1941 dans la «Rafle dite du Billet Vert». Le 13 mai 1941 il fait partie des 6700 Juifs étrangers qui reçoivent à leur domicile en provenance de la Préfecture de Police de Paris un «billet vert» qui leur indique qu'ils sont convoqués le lendemain dans un des centres parisiens pour «un examen de situation». Ils doivent être accompagnés d'un parent ou d'un ami.

En fait, il s'agit d'un piège sournois. Les 3747 hommes qui se présentent sont arrêtés alors que les personnes qui les ont accompagnés sont priées d'aller chercher une valise contenant des vêtements et autres effets.

Pour justifier ces arrestations la Préfecture de Police de Paris se base sur la loi du 4 octobre 1940 sur les ressortissants étrangers de "race" juive: «Ils pourront être internés dans des camps spéciaux par décision du préfet du département de leur résidence».

Lejzor CHEJFEC est transféré le jour-même au camp de Beaune-la-Rolande (45) où il fait la connaissance de Gerzon BURAK. Ils s'évadent tous les deux du camp de Beaune-la-Rolande le 5 août 1941.


 
Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Loiret 175 W 34120.

Ils tentent le 15 juillet 1942 de franchir la Ligne de Démarcation, mais ils se font arrêter par la faute d'un passeur malhonnête selon son fils Izrael. Dans une lettre à l'AFMD de l'Allier, celui-ci écrit: «Mon père avec un de ses amis ont essayé de passer la ligne de démarcation. Mon père et son ami s'étaient déjà évadés de Beaune-la- Rolande.
Ils avaient payé un "passeur". Celui-ci les a abandonnés dans les bois et ils se sont fait prendre par une patrouille de gendarmes. C'est ce que mon père nous a écrit depuis la maison d'arrêt de Moulins.»

Ils sont internés à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) et transférés de l'Allier le 15 août 1942 au camp de Pithiviers (45) sur ordre de la police allemande et sous escorte de gendarmes français réquisitionnés par le préfet de l'Allier.

Le 22 août 1942 il est transféré à Drancy d'où il écrit le 24 à son épouse pour la rassurer.
 
 
Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Loiret 20 M 787.

Drancy le 24-8-42

Ma chère petite femme et chers enfants,

Je suis en bonne santé et me trouvant à Drancy depuis 2 jours. Je compte partir Mercredi. Ne t'en fais pas je suis en très bonne situation. Bon moral oh je te prie d'avoir beaucoup de courage. Soigne bien les enfants et garde l'espoir.
J'ai bien reçu tes colis à Pithiviers et à Moulins 2 colis. Il ne faut plus rien envoyer jusqu'à nouvelle lettre de moi te l'informant.
Soigne bien les enfants bon courage et sois courageuse Je t'embrasse mille fois ainsi que les petits tendrement

Je termine Toujours à toi Ton mari Chejfec Lejzer

  Source: Archives de la famille.
 
Le 26 août 1942 il est déporté de Drancy à Auschwitz par le convoi N°24.
 

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C24_20.
Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 24: " Le 26 août 1942 à 8 h. 55 , le transport D 901/19 a quitté la gare du Bourget/Drancy en direction d'Auschwitz avec 1000 Juifs. (...) On compte dans ce convoi environ 400 enfants de moins de 12 ans.(...) A leur arrivée à Auschwitz le 28 août, furent sélectionnés pour le travail 27 hommes. Ils reçurent les matricules 62093 à 62119. 36 femmes furent aussi laissées en vie avec les matricules 18609 à 18644.  (...) ce convoi du 26 août 1942 est le premier d'une série qui va s'étaler jusqu'àla fin de l'année 1942 et qui verra une double sélection: la 1ère a lieu en généralà Kosel non loin d'Auschwitz où les Allemands font descendre la majorité des hommes valides."

 
Il décède à Auschwitz en avril 1943 selon l'état civil de Paris (12ème) et le JO N° 14 novembre 1987.
 
La carte de Déporté Politique N° 1.175.01939 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 5 avril 1954.


Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 111.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 8 octobre 1987  paru au Journal Officiel N° 264 du  14 novembre 1987.

 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 996 W (778 W 15.4), 996 W 159.01, 996 W Mesures antisémites Déportation Liste des Juifs arrêtés par les autorités allemandes à la Ligne de Démarcation

- Archives Départementales du Loiret 20 M 787, 20 M 746, 175 W 34120,

- Archives de la famille

- Archives de Paris  3595 W 111

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Etat civil de Paris (12ème)

- Klarsfeld Serge  Mémorial de la Déportation des Juifs de France  FFDJF 2008

- MemorialGenWeb  site Internet

- yadvashem.org Feuille de Témoignage

 
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