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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

VIOLLET née ROUGINAT Fernande Julie Henriette

DIAC Clermont-Ferrand

est née le 9 mai 1905 au domicile de ses parents au N° 42, rue de la Fédération à Grenoble (38). Son père Henri est dresseur de gants et sa mère Florence née BERNARD est gantière.

Le 29 décembre 1928 elle épouse Joanny VIOLLET à Grenoble et ils ont deux enfants.
 
Photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
 

Ils sont domiciliés 4, rue du Docteur Coulhon à Montluçon (03).

Fernande et Joanny VIOLLET entrent au réseau «Gallia» début 1943. Le pseudonyme de Fernande est "Violette".

Réseau «Gallia»
Gallia, en zone sud, est le plus important des réseaux de renseignement français libres créés avec le concours des mouvements clandestins. Le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d'Action) fixe en février 1943 à Henri GORCE la mission de créer un réseau rattaché à la France Libre et spécialisé dans le renseignement militaire, ceci dans la perspective du futur débarquement allié.
Source: Bruno Leroux dans Dictionnaire Historique de la Résistance.
 
 
 
Dans sa demande d'attribution de la carte de Combattant Volontaire de la Résistance Fernande VIOLLET écrit:

« Au début de l'année 1943 en collaboration avec mon mari j'ai reçu à mon domicile des chefs du réseau Gallia et des M.U.R. qui venaient déposer des consignes que transmettait mon mari.

J'ai mis mon domicile personnel à la disposition de Monsieur Courteau qui y préparait le matériel pour divers sabotages.

Après l'arrestation de Madame Courteau j'ai hébergé Monsieur Courteau plusieurs jours pour le dissimuler aux recherches de la Gestapo.

A différentes reprises j'ai transporté des courriers en lieu et place de mon mari».
 
 
 
Elle est arrêtée le 3 juin 1944 à son domicile et internée à Montluçon, puis au Fort de Romainville.
 
 

Le Fort de Romainville

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005

 
Le 21 juillet 1944 elle fait partie d'un petit groupe de 54 femmes déportées de Paris gare de l'Est à Sarrebruck où elle arrive le même jour dans le convoi N° I.249. Il est possible que ces femmes aient été déportées dans le cadre de la Procédure "Nuit et Broiuillard", mais cette procédure n'est pas appliquée jusqu'au bout puisque, après avoir été internées au camp de Neue Bremm pendant environ un mois, elles sont transférées au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück.
 
Elle est immatriculée dans les «51000» et est affectée au Kommando de Gartenfeld.
 
 
Gartenfeld: Kommando du KL Sachsenhausen. Ce Kommando est situé à une douzaine de kilomètres de Berlin. Des femmes parties de France y sont envoyées pour travailler dans les usines Siemens.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Le 1er avril 1945 les détenues sont évacuées sur Sachsenhausen où elle est libérée le 22 avril 1945 par l'Armée Rouge.

Elle rentre le 13 mai 1945.
 
Son nom figure sur la liste des déportés politiques  rapatriés de Montluçon (Voir le document ci-dessous).

Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Puy-de-Dôme  908 W 171.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 522663), elle est homologuée en tant que Résistante au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

En tant qu'agent P 2 du réseau «Gallia», chargée de mission de 3ème classe avec le grade fictif de sous-lieutenant, la carte de Déportée Résistante N°2.011.23302 est attribuée à Fernande VIOLLET sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 27 septembre 1954.
DIAC Clermont-Ferrand
Source du document: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
 

Elle décède le 2 novembre 1973 à Montluçon.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme  908 W 171

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Grenoble (38)

- Leroux Bruno dans Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot Robert Laffont 2006

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 522663)
 
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