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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
CASTILLO DIAZ Raphaël
 
 

est né le 20 décembre 1921 à Dona Maria (Province d'Almeria) près de Cordoue en Andalousie, Espagne.


Son père José et sa mère Isabelle née DIAZ sont journaliers à la campagne.

Quand éclate la guerre civile en juillet 1936, la famille CASTILLO part pour la Catalogne. Raphaël et son père José s'engagent dans l'Armée Républicaine. A la 8ème Compagnie, ils construisent des fortifications.


 Photo transmise par Bienvenida Herrera-Gaillot.

Le 11 février 1938, ils se réfugient en France et sont internés au camp d'Argelès pendant un mois et demi avant d'être transférés à Barcarès à la 88ème C.T.E. (Compagnie de Travailleurs Etrangers). De là, ils sont envoyés dans les Hautes-Alpes pour construire des routes.

A la déclaration de guerre, Raphaël et son père sont engagés à leur insu dans l'Armée Française et sont affectés dans l'Est à un dépôt de munitions situé derrière la Ligne Maginot et sont chargés d'approvisionner les combattants.

Le 20 juin 1940 ils sont faits prisonniers dans les Vosges au Bois de Charme et ils passent un mois dans une caserne près de Lunéville avant d'être dirigés vers la Stalag III A à côté de Berlin comme prisonniers de guerre.

Là, les Espagnols considérés comme communistes sont triés et transférés en convoi d'abord à Trier Petriberg au Stalag XII D pendant un mois, puis le 24 janvier 1941 à Mauthausen où son père meurt le 17 mars 1941, victime des mauvais traitements.

Puis il est envoyé au Kommando de Gusen où il reçoit le matricule N° 9029.
 
 
Gusen: Kommando du KL Mauthausen. A Gusen les nazis exploitent les carrières de granit grâce notamment à l'envoi dès 1940 de milliers de Républicains Espagnols. En 1944 pour parer aux attaques aériennes des galeries souterraines abritent progressivement des chaînes de montage. Gusen II voit ainsi le jour pour recevoir les milliers de prisonniers nécessaires à ces travaux de creusement.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
 
 Il travaille dans la carrière: extraction de pierres, chargement et déchargement de wagonnets. Pour se distraire et pour les éliminer, les S.S. leur font prendre des douches d'eau froide tout nus dans la neige.
 
 
En 1942, il est transféré à la trop célèbre carrière de Mauthausen et son escalier (voir encadré ci-contre). Il extrait les pierres, les transporte. Les coups pleuvent surtout de la part des kapos qui sont pires que les S.S.
 
 

Les 186 marches

"Le chemin de la carrière passait par cet escalier. La descente s'effectuait au pas de course, chaque matin à l'aube, sous le harcèlement des S.S. postés en serre-files. Le soir la remontée se faisait en colonnes par cinq, parfois avec une pierre sur le dos. L'escalade des 186 marches s'accomplissait avec des gestes d'automates et permettait à chacun de mesurer les forces qui lui restaient. Celui qui, pour gravir la pente, devait s'accrocher au bras d'un compagnon moins faible, se savait irrémédiablement condamné à mourir le lendemain ou les jours suivants. Celui qui tombait d'épuisement était abattu par les S.S. ou précipité du haut de la carrière".

«3000 Espagnols sont morts pour construire cet escalier».

Source: «Nuit et Brouillard» d'Alain Resnais
 
"Chaque bloc de granit pour construire le camp a été remonté de la carrière par l'escalier des 186 marches".

Source: MAUTHAUSEN Des pierres qui parlent Amicale des Déportés et familles de Déportés de Mauthausen Paris 1995.
 
 

Il existe à Mauthausen un Conseil Général de la Résistance Intérieure qui fonctionne avec un responsable de chaque nationalité: russe, français, espagnole et yougoslave.

La Résistance Intérieure espagnole participe à une première libération du camp en désarmant les soldats allemands. Quand, en arrivant à Mauthausen le 5 mai, les Américains voient que le camp est libéré, ils s'en vont. Les S.S. tentent alors de reprendre le camp, mais ils doivent faire face à la Résistance Intérieure qui livre bataille pendant trois jours jusqu'à ce que les Américains reviennent pour de bon.

Il est rapatrié par le train à Paris via Nancy. Il rejoint Montmarault où l'attendent sa mère et ses frères.

A la question «Comment avez-vous fait pour survivre à 4 ans de camp de concentration?», il répond: «Je ne suis pas costaud, mais résistant. Je n'ai jamais été malade et j'ai toujours eu le moral.» Impressionnant!

Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

La carte de Déporté Politique N°1.163.0355 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 4 décembre 1954.
Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Il épouse Carmen LEIVA.

Il décède à Désertines (03) le 1er juin 2008.
 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Commentry (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mauthausen Des pierres qui parlent Amicale des Déportés et familles de Déportés de Mauthausen Paris 1995

- Témoignage de Raphaël Castillo Diaz pour l'AFMD de l'Allier
 
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