JABEAUDON Georges
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est né le 26 octobre 1913 au bourg de Chamblet (03). Son père Antoine est ouvrier mineur et sa mère Mariette Lucie née VOISIN est sans profession. Ils sont domiciliés au Chéroux à Chamblet.
Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
Il exerce la profession de coiffeur.
Incorporé le 21 octobre 1934 il est affecté au 106ème Régiment d'Infanterie. Il est démobilisé le 15 octobre 1935. Rappelé
le 4 septembre 1939 il est affecté au 414ème Régiment des Pionniers
Dépôt d'Infanterie N° 133. Il est démobilisé le 27 juillet 1940 à Yzeure
(03).
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Domicilié au lieudit Les Chantardes à Chamblet (03) il exerce alors la profession d'agent d'assurances.
A partir de 1942, il organise la résistance: renseignements, rédaction et distribution de tracts. En mai 1943, réfractaire au STO (Service du Travail Obligatoire), il s'embauche comme mineur de fond aux Houillères des Ferrières pour pouvoir continuer à travailler dans la clandestinité.
Dans le même temps au camp de Chancot 3ème compagnie de FTP (Francs-Tireurs et Partisans) de Commentry sous la responsabilité du Commandant Favre dit «Vallat», il organise des sabotages de voies ferrées et destruction de poteaux électriques.
Le 8 janvier 1944 il épouse Marcelle LÉPINEUX à La Brionne (23).
Le 5 juillet, alors qu'il s'apprête à partir dans le Puy-de-Dôme, il est arrêté sur dénonciation par la Feldgendarmerie à son domicile à 5 heures et demie du matin.
Il est interné à la prison du 121ème à Montluçon (03) où il subit des interrogatoires musclés. Il y est "accusé de propagande gaulliste et communiste" et de "sabotage de voies ferrées".
Le 12 août, il est transféré à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), où il est interné à la Chambre 16.
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Georges JABEAUDON souligne le rôle prépondérant joué par Marcel HUGUET
alias Jean GUÉRIN dans les négociations avec les gardiens allemands
pour la libération échelonnée de plus de 300 personnes internées à la
Mal-Coiffée. "Vers le 20 août, nous apprîmes par l'extérieur
(c'est-à-dire par des gens de Moulins) qu'il n'y avait presque plus de
gardiens autour de la prison, une lueur d'espoir de pouvoir sortir nous
incita à braver nos oppresseurs. A la chambre 16 de la Mal-Coiffée,
s'organisa la rebellion, c'est notre camarade Huguet Marcel, un parisien
patriote de 22 ans qui activa la libération de plus de 300 détenus. Par
son sang-froid et son énergie, il demanda à l'adjudant-chef de la
prison la libération totale et immédiate de tous les détenus. (...) La
libération s'échelonna sur 3 jours et le 23 août les portes de la
Mal-Coiffée se refermèrent sur 64 détenus, hommes et femmes et même un
enfant de 7 ans". Document ci-contre: Adhésion de Georges JABEAUDON à l'association "Ceux de la Mal-Coiffée" présidée par Maître Maurice TINLAND, grand résistant moulinois. Source: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.
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Dans la nuit du 24 au 25 août, Georges JABEAUDON et Marcel HUGUET font partie des 66 derniers détenus de la Mal-Coiffée embarqués en gare de Moulins par les nazis comme otages pour protéger leur fuite. Les voies étant coupées, ils restent bloqués pendant trois jours en gare de Paray-le-Monial (71). A Belfort où ils arrivent le 1er septembre, ils sont internés à la Caserne Friedrich.
Le 5 septembre 1944 il est déporté de Belfort à Buchenwald où il arrive le 10 septembre dans le convoi N° I.285.
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Source du document ci-dessus: Extrait de la liste du convoi N°I.285 transmise par l'Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6152339.
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Il y reçoit le
matricule N° 85218. Après la quarantaine passée au Block 63, il est affecté au Block 14 au Grand Camp avant d'être transféré au Kommando
de Langenstein où il arrive le 26 septembre.
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Source du document ci-dessus: Extrait du Registre Matriculaire des 85000 transmis par l'Association Française Buchenwald-Dora et Kommandos.
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Langenstein ou Zwieberge: Ce Kommando du KL Buchenwald est ouvert en avril 1944 près du village de Langenstein à quelques kilomètres d'Halberstadt. Le chantier de Langenstein est le chantier B2 du Sonderstab Kammler. Les détenus creusent près de 10 km de galeries dans les collines du Thekenberg devant servir à enterrer les productions des usines Junkers. Au total près de 7000 y travaillent. 3000 détenus sont évacués le 9 avril 1945 et 1600 sont libérés le 11 avril 1945 par les Américains.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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A Langenstein il est à la Baraque 17 et il est "lagerfriseur", c'est-à-dire coiffeur pour les détenus.
Vers le 4 avril 1945 c'est l'évacuation: tous ceux qui peuvent encore marcher sont rassemblés sur la place d'appel et sont dirigés sur Leipzig. Ceux qui ne peuvent suivre sont abattus. Le 13 avril profitant d'une nuit favorable il s'évade avec d'autres détenus et se cache dans une meule de paille. Il est libéré le 15 avril par les troupes américaines à Köthen près de Dessau.
Il est rapatrié par avion jusqu'à Paris et passe à l'Hôtel Lutétia et est de retour à Chamblet le 18 avril 1945.
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Source des documents ci-dessus: AFMD 75.
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De retour à Chamblet, il devient en août 1945 correspondant du Journal "Valmy" qui a remplacé "Le Progrès de l'Allier" le 11 septembre 1944.
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Source du document de gauche: Archives Départementales de l'Allier "La Presse sous l'Occupation".
Source du document de droite: Archives de la famille.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 302847), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant N° 1.011.25876 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 17 juin 1955.
Il adhère - à l'Amicale des Déportés Politiques et Résistants de Buchenwald-Dora et Kommandos dépendants. - à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.
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Source du document de gauche et du milieu: Archives de la famille.
Source du document de droite: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.
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Lui sont attribuées - la Carte du Combattant le 29 juillet 1955 - la Carte du Combattant Volontaire de la Résistance N° 053393 le 20 octobre 1955.
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Source des documents ci-dessus: Archives de la famille.
Lui sont également attribuées la Médaille Militaire et la Croix de Guerre 1939-1945 avec Palme. JO du 19 janvier 1961.
De 1971 à 1987, il est secrétaire départemental de la FNDIRP de l'Allier (Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes).
Il décède le 30 janvier 1989 à Désertines (03).
Sources: - Amicale du Kommando de Langenstein - Archives de la famille
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1 R 1933.1043.2210, La Presse sous l'Occupation,
- Archives du Kommando de Langenstein sur Ancestry.com et JewishGen.org
- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Etat civil de Chamblet (03)
- Jabeaudon Georges Dans les camps de la mort Imprimerie du Centre Montluçon Septembre 1945
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- Mémorial de Langenstein Amicale de Langenstein
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 302847)
- Service International de Recherches d'Arolsen 6152339,
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