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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

PINEL Raoul Martial Eugène

Archives de la famille

Est né le 7 octobre 1896 au domicile de ses parents au 115, rue Croix Saint-Marc à Reims (51). Son père Eugène est brigadier maréchal au 16ème Régiment de Dragons et sa mère Marie née GUILLERAULT est couturière.

Il fait partie de la classe 1916 et dépend du recrutement de Montluçon (03). Engagé volontaire pour trois ans et demi il est affecté au 85ème Régiment d'Artillerie Lourde à Dijon, puis au 90ème. Il participe aux campagnes de la Somme et de Verdun.

Photo: Archives de la famille. 
 
 
Lui sont attribuées la Croix du Combattant Volontaire, la Médaille Commémorative et la Médaille Interalliée et une pension de guerre de 20 %.


Le 7 octobre 1918 il épouse Julie PATERNE à Coutansouze (03) et ils ont un enfant.

Il réside à Coutansouze depuis 1935 et en 1937 il est garde de la société de chasse de la commune.

Mobilisé au Dépôt d'Artillerie d'Angoulême il y est fait prisonnier et s'évade avant de rejoindre la Zone Libre.  Il est jardinier au lieudit La Corre  à Coutansouze et président de la section de la Légion des Combattants de Coutansouze.

Selon la déclaration de son épouse «Pendant son séjour à Coutansouze (Allier), postérieurement au 17 juin 1940, a aidé les jeunes du Groupement de Jeunesse stationné à Coutansouze et environs à se soustraire au travail obligatoire en Allemagne en leur établissant de fausses cartes d'identité».

Cette déclaration est confirmée par une note des Renseignements Généraux qui ajoute qu'il s'agit d'une action de résistance individuelle, car Raoul PINEL «n'était pas affilié à un groupe quelconque».

Note: A Coutansouze au hameau des Fayes dans la Forêt des Colettes se trouvait le Groupe N°3 du Groupement N° 39 Charles de Foucauld  des Chantiers de Jeunesse.  Les jeunes gens y pratiquaient le défrichage et l'empierrement de chemins.



Photos transmises par Annie James. Remerciements.

Raoul PINEL est arrêté le 10 avril 1944 par deux gendarmes de la brigade de Bellenaves (03) sur ordre des services de gendarmerie de Vichy (03) en exécution d'un arrêté du Préfet régional de Clermont-Ferrand (63) et interné le 12 avril au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (81). Selon la note des Renseignements Généraux il semblerait que Raoul PINEL ait été trahi par quelqu'un qu'il avait accueilli chez lui et qui a été «condamné comme milicien à la Libération».


Il aurait peut-être pu être libéré de Saint-Sulpice-la-Pointe sans la mauvaise volonté du commissaire principal chef des Renseignements Généraux de l'Allier. En effet le 19 juillet 1944 le sous-préfet de Montluçon avait téléphoné à ce dernier pour avoir son avis « sur la libération éventuelle de PINEL Raoul, domicilié à Coutansouze, actuellement interné à Saint-Sulpice-la-Pointe».

Le 1er août 1944 le sous-préfet envoie un rappel au commissaire lui demandant de lui adresser sa réponse «dans le moindre délai possible».

Trop tard! En ce 1er août 1944 Raoul PINEL est depuis le 30 juillet dans le convoi N° I.252 qui l'emmène de Toulouse à Buchenwald où il arrive le 6 août !

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier Internés administratifs dossiers individuels 1941-1944.
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6823493.


Raoul PINEL y reçoit le matricule N° 69193. Après la quarantaine, il reste au camp central de Buchenwald.

KL BUCHENWALD: Le camp de Buchenwald , situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Weimar, est créé en 1937. Avec le déclenchement de la guerre en 1939 et à mesure des avancées de la Wehrmacht, la population concentrationnaire s'internationalise.

De 1943 à la fin de 1944 voire au tout début de 1945, le camp devient un vivier de main d'œuvre corvéable à merci et renouvelable à volonté pour la production de guerre. Le développement des Kommandos s'amplifie. Des usines sont installées dans l'enceinte du camp.

En tout, Buchenwald comptera 136 Kommandos. Après huit années d'existence au cours desquelles périrent environ 56000 détenus et où 238980 ont pu être recensés, le camp de Buchenwald est libéré le 11 avril 1945.

Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y décède
- le 27 ou le 28 mars 1945 selon le Service International de Recherches d'Arolsen
- le 29 mars 1945 selon l'état civil de Reims et de Coutansouze et le JO N° 290 du 14 décembre 1997.

"Mort pour la France"

La carte de Déporté Politique N° 1.111.10486 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 23 mars 1954.

 
Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Son nom figure au Monument aux Morts de Coutansouze.

                                   Photos: Mairie de Coutansouze. Remerciements.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 31 juillet 1997 paru au Journal Officiel N°290 du 14 décembre 1997.

 Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 9, 1 R 1916.901.278, 996 W Police 63.01, Internés administratifs dossiers individuels 1941-1944,
 
- Archives Départementales du Tarn 493 W 153 et  493 W 48 (transmis par Jean-Philippe Lantes)

- Archives de la famille

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Reims (51) et de Coutansouze (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mairie de Coutansouze

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française  Buchenwald Dora et Kommandos

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service International de Recherches d'Arolsen 6823493,
 
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