RANDIER Gaston Jean
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est né le 29 décembre 1923 au domicile de ses parents au lieudit Grand-Pré à Bellerive-sur-Allier (03). Son père Auguste et sa mère Jeanne SAINT-ANDRÉ sont cultivateurs. Ils vont s'installer à Charmeil (03) au lieudit Le Domaine Neuf.
Son père Auguste RANDIER entre dans la Résistance en novembre 1942. Pour le réseau Alliance il est l'Agent V 140 de renseignements et de transmissions avec le grade de sous-lieutenant.
Source de la photo: Archives de la famille. |
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Quant à Gaston il est l'agent V 421 du secteur Asile du réseau Alliance avec lui aussi le grade de sous-lieutenant.
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Réseau «Alliance»: cet important réseau de renseignement essentiellement militaire- mais aussi filière d'évasion- est créé en avril 1941 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau.
D'abord pétainiste, puis giraudiste, il va finalement se rallier au général De Gaulle début 1944. Il est dirigé par Marie-Madeleine Fourcade et le commandant Faye.
Source: Dictionnaire Historique de la Résistance. | |
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Gaston RANDIER et son père participent à des parachutages d'armes qu'ils réceptionnent et cachent.
Le 20 avril 1943 Gaston RANDIER revient de la vigne avec son père Auguste et un cousin,membre lui aussi du réseau Alliance, Jean JOURGET. Ils sont tous les trois arrêtés par la Gestapo au bourg de Charmeil et emmenés au domaine. La Gestapo perquisitionne, mais ne trouve rien. Il y avait pourtant eu un parachutage d'armes peu de temps auparavant.
Il ne s'agit pas d'arrestations isolées, mais d'un coup de filet de la Gestapo. Marie-Madeleine FOURCADE dans son livre L'Arche de Noé Réseau «Alliance» 1940 1945 écrit page 354:«Après lui (le général Raynal), d'approche en approche, presque tout le secteur de Vichy s'écroula- trente-cinq personnes-(…) victime du misérable chauffeur Chambon».
Note de l'AFMD de l'Allier: Après avoir fait arrêter les membres du réseau Alliance le traître Marius CHAMBON entrera au service de la Gestapo de Vichy. Il sera arrêté, jugé et condamné par la Cour de Justice de l'Allier. Il est exécuté le 13 février 1946 à Clermont-Ferrand (63).
A partir de là le traitement infligé à ces trois personnes est dissocié, preuve que la Gestapo est au courant des niveaux de responsabilité.
Gaston est envoyé à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) d'où il est transféré le 27 mai 1943 à Compiègne.
Le 25 juin 1943 il est déporté à Buchenwald où il arrive le 27 dans le convoi référencé N°I.110 dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. Parmi les 999 hommes de ce convoi, 27 ont un lien avec l'Allier, dont ceux du réseau "Alliance" et ceux qui ont manifesté le 9 mars à Lapalisse (03) devant la maison d'un collaborateur.
Le convoi arrive le 27 juin à la gare de Weimar et c'est à pied qu'ils parcourent les dix kilomètres pour arriver au camp de concentration de Buchenwald.
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KL BUCHENWALD: Le camp de Buchenwald ,
situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Weimar, est créé en
1937. Avec le déclenchement de la guerre en 1939 et à mesure des
avancées de la Wehrmacht, la population concentrationnaire
s'internationalise. De 1943 à
la fin de 1944 voire au tout début de 1945, le camp devient un vivier
de main d'œuvre corvéable à merci et renouvelable à volonté pour la
production de guerre. Le développement des Kommandos s'amplifie. Des
usines sont installées dans l'enceinte du camp. En
tout, Buchenwald comptera 136 Kommandos. Après huit années d'existence
au cours desquelles périrent environ 56000 détenus et où 238980 ont pu
être recensés, le camp de Buchenwald est libéré le 11 avril 1945. Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Gaston reçoit le matricule N° 14738 et après la quarantaine il est affecté au Block 57 où il fait du terrassement.
Selon le témoignage d'un camarade de déportation Marcel BOUVIER matricule N° 14829 ils sont 2000 à être transférés à Dora le 7 janvier 1944. Ils sont affectés à trois kommandos différents dont celui d'Ellrich. Gaston va envoyer des nouvelles à sa famille d'une adresse postale plus ou moins fictive :Sangerhausen Sa.
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Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6898383.
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Ils
sont affectés à trois kommandos différents dont celui d'Ellrich. Gaston
va envoyer des nouvelles à sa famille d'une adresse postale plus ou
moins fictive :Sangerhausen Sa.
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Source du document ci-dessus: Archives de la famille.
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Marcel BOUVIER va tomber malade et entrer au Revier. Les deux amis sont donc séparés en septembre 1944 et Gaston RANDIER serait mort de tuberculose au Revier/Infirmerie au Block 39 en janvier 1945.
Extraits du témoignage de Marcel BOUVIER:
« J'ai connu Gaston à Buchenwald sous le matricule 14.738, moi-même ayant le 14.829. Nous sommes arrivés dans ce camp le 27 juin 1943. Nous avons donc vécu longtemps ensemble. Du Block 59 on est passé au 57, puis de nouveau au 59, enfin au 10.C'est à ce block ci que nous nous sommes le mieux fréquentés. Nous partagions nos colis, lui était terrassier dans le camp même.(…).
Enfin un beau jour le 7 janvier 1944 on partait avec 2.000 de nos camarades en transport à Dora, camp d'extermination et tunnel de la mort. Nous nous quittions jamais, nous avons fait jusqu'en septembre 1944 trois kommandos ensemble. Nous avons souffert tous deux terriblement surtout au début dans ce camp où il fallait finir le percement du tunnel. Gaston qui était assez grand s'est mis à maigrir, conséquence des heures de travail à la chaîne prolongées (12 à 18 heures par jour) et aussi une très médiocre nourriture et les colis qui s'espaçaient de plus en plus. Fin septembre 1944 je tombe gravement malade et je rentre à l'hôpital. Inutile de vous dire qu'à ce moment j'étais complètement séparé de mes camarades de travail et je perdis donc Gaston de vue.
Je fais donc plusieurs blocks du Revier et au mois de février dans le Block 39 A, qui était partagé en deux parties pour les T.B.C. négatifs dont je faisais partie et une partie pour les T.B.C positifs.
Un matin machinalement je consulte le tableau des décès du mois et c'est là que j'ai eu la douloureuse surprise de voir mon camarade Gaston porté sur cette liste et accompagné de son matricule 14.738. (…)
Comme les positifs n'avaient aucun rapport avec les négatifs, c'est pour cette raison que j'ai toujours ignoré que Gaston était si près de moi, parmi les tuberculeux positifs.»
Source: Archives de la famille RANDIER.
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Gaston RANDIER décède le 12 janvier 1945
- à Dora selon l'état civil de Bellerive-sur-Allier et le JO N°42 du 19 février 1997 - à 4 heures 10 à Ellrich selon le Service International de Recherches d'Arolsen 2700178
- à Bergen Belsen où il a été transféré le 4 avril 1944 selon le Mémorial Buchenwald Dora Kommandos.
"Mort pour la France"
Source du document ci-contre: Service International de Recherches d'Arolsen 2700178.
Note: Dans leur sadisme les nazis adoraient donner des prénoms à des kommandos de camps de concentration: Dora, Laura et, dans le document ci-contre,Erich pour Ellrich.
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Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 499371), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant 1.011.27716 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 12 octobre 1955.
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Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
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"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministre délégué aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 2 décembre 1996 paru au Journal Officiel N°42 du 19 février 1997.
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 91,
- Archives de la famille Randier
- Dictionnaire historique de la Résistance sous la direction de François Marcot Robert Laffont 2006
- Etat civil de Bellerive-sur-Allier (03)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editons Tirésias 2004
- Mémorial de l'Alliance Amicale de l'Alliance
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- MemorialGenWeb site Internet
- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 499371)
- Service International de Recherches d'Arolsen 6898383, 2700178,
© AFMD de l'Allier
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